C’est le temps de Noël avec ses lumières et l’anonce de la nouvelle année. Pour vivre cette période ensemble, rien de tel qu’un petit détour par le temple Saint-Eloi pour y partager un moment musical. Il y en a pour tous les goûts !
– en louanges, chantées et jouées par Sébastien Geffroy le samedi 11 décembre
– en chants traditionnels et du monde par les chorales universitaires de Rouen et du lycée Jeanne d’Arc le dimanche 12 décembre
– en quatuor à cordes, orgue et chants le samedi 18 décembre
– spirituel et lyrique pour l’entrée dans la nouvelle année le dimanche 2 janvier
Pour en savoir plus et connaître le programme, c’est par ici
Après leur victoire 3-0 à domicile la semaine dernière, les Dragons pouvaient croire à une qualification historique en quarts de finale de la CHL, étape qu’aucun club français n’a encore jamais atteinte. Leurs trois buts d’avance, construits après un match aller sérieux et discipliné, devaient leur permettre de croire en leur chance pour écrire une nouvelle page de l’histoire du hockey français et faire figurer le club de Rouen parmi les 8 meilleurs clubs européens.
(Crédit Photo: Champion Hockey League)
Une première période laborieuse
Le début de match tourna rapidement à l’avantage de Salzburg. Les Rouennais, visiblement tétanisés par l’enjeu en ce début de période, perdaient leurs duels et ne parvenaient pas à trouver une mobilité et une vitesse de patinage pour faire jeu égal avec Salzburg. Dès la 4e min. de jeu, le n°91 de Salzburg se retrouvait seul devant Pintaric côté droit après un mauvais placement des Rouennais. Pintaric s’employait à un arrêt reflexe pour maintenir son équipe à flot. Les Dragons subissaient complètement le jeu de Salzburg en cette 1re période et ne devaient leur maintien dans le match qu’à un Pintaric des grands soirs. Pour autant, comme au match aller, les Rouennais finissaient par retrouver leur jeu en fin de 1re période, avec R. Vigners (n°91) qui remettait le palet en retrait plein centre pour D. Yéo (n°8) dont le tir était bien stoppé par le gardien. Malgré cette belle tentative, la domination de Salzburg était flagrante et c’est en toute logique que Salzburg ouvrait le score lors de sa première supériorité numérique (0-1), peu de temps avant de rentrer au vestiaire.
(Crédit Photo: Champion Hockey League)
Les Dragons maladroits devant le but
Les Dragons attaquaient ce 2e tiers avec plus d’assurance et d’énergie que le 1er, et commençaient à être plus présents dans les duels. Rouen profitait d’une supériorité dès le début de cette 2e période pour installer son jeu et amener le danger devant la cage de Salzburg. F. Chakiachvili (n°62) était tout près de tromper le gardien de Salzburg sur un tir de la bleue, que L. Lampérier(n°27) situé juste devant le but, ne parvenait pas à dévier. Les occasions s’enchaînaient d’un côté comme de l’autre, le n°71 de Salzburg se trouvant tout prêt d’alourdir le score après avoir récupéré un palet juste devant le but, mais Pintaric repoussait le palet de la botte. Grâce à une nouvelle supériorité, les Rouennais se procuraient une nouvelle occasion par D. Gilbert (n°67) qui bien décalé sur la droite ne parvenait cependant pas à tromper le gardien adverse. Dans les toutes dernières secondes de la supériorité, L. Lampérier (n°27) parvenait même à tromper la vigilance des défenseurs de Salzburg et à partir seul face au gardien mais voyait son palet détourné par ce dernier. Toutes ces occasions manquées finissaient par frustrer les Dragons et leurs supporteurs, et la fatigue commençait à se faire sentir chez les Rouennais dont le marquage était de plus en plus relâché. Il n’en fallait pas plus à Salzburg pour alourdir le score par un tir puissant de la bleue, profitant que Pintaric était masqué (0-2). A la dernière minute de cette période, R. Vigners après avoir remporté son duel face au défenseur de Salzburg tentait un tir du revers sur le gardien qui détournait bien le palet. Les dragons rentraient alors au vestiaire avec beaucoup d’occasions non concrétisées et avec 1 seul but d’avance sur le score cumulé (match aller + retour).
(Crédit Photo: Champion Hockey League)
Un sauveur nommé Dylan Yéo
En ce début de 3e tiers, les 2 équipes jouaient leur va-tout. Salzburg, n’étant qu’à un but de refaire son retard, mettait une pression énorme sur les Rouennais. Malgré cela, après 5 min. de jeu, Rouen était tout près d’ouvrir la marque après un 1er tir d’Anthony Guttig (n°71) repoussé, puis un 2e de David Gilbert (n°67) également repoussé par la botte du gardien. Finalement, à 10 min. de la fin du match, Salzburg marquait de nouveau par un très beau tir dans la lucarne (0-3). Stupeur chez les Dragons et leurs supporteurs qui voyaient tous les efforts du match aller réduits à néant et avec une équipe de Salzburg tout en confiance. Ce but aurait pu enterrer définitivement les espoirs rouennais… mais conscients qu’ils n’avaient plus grand chose à perdre, les Rouennais lançaient leurs dernières forces dans la bataille, encouragés par leurs supporteurs qui donnaient de la voix au Novick’s stadium ou à la patinoire de Rouen. Alors que l’on s’apprêtait à entrer dans les 5 dernières min. de jeu et que les Rouennais avaient bien installé leur jeu en zone offensive, Dylan Yéo, à la bleue, trouva la lucarne gauche du but de Salzburg (1-3). Salzburg tentait alors de revenir dans la partie. La pénalité de L. Lampérier (n°27) à 1 min. de la fin mettait les Dragons dans une position insoutenable. Les joueurs de Salzburg profitaient de ce 6 contre 4 (Cage vide du côté de Salzburg) pour assiéger littéralement la cage rouennaise. Les Dragons défendaient alors en catastrophe mais ne rompaient pas et pouvaient laisser éclater leur joie dès la fin du match.
(Crédit Photo: Champion Hockey League)
Rendez-vous historique pour les quarts de finale de la CHL
Même si ce match retour ne restera pas comme le meilleur match des Dragons sur la scène européenne, il leur permet toutefois, grâce au score du match aller, de se qualifier pour les quarts de finales de la CHL (4-3 au score cumulé). Un exploit historique pour un club français.
En quarts, les Dragons de Rouen rencontreront les Finlandais de Tappara Tampere, les 7 et 14 décembre prochain. Ce club finlandais au palmarès de 17 titres nationaux, dont le dernier en 2017, participe chaque année à la CHL depuis 2014. Toutefois, comme les Dragons, Tappara atteint pour la 1re fois de son histoire les quarts de finale de la CHL.
La soirée promettait d’être intéressante. On l’attendait avec impatience et crainte, disons-le, connaissant l’orchestre de l’opéra de Rouen, ce mercredi 9 novembre 2021.
Une partition redécouverte, donnée en création à l’opéra de Rouen avec le Palazetto Bru Zane (voir notre article), mise en scène par le couturier Christian Lacroix, il y avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Et l’attente fut à la hauteur des espérances en matière de costumes. Une version grand couturier des habits d’époque, pleine de couleurs et de lumières, a su donner un véritable éclat à la scène. Un flamboiement de tissus même, tant le nombre des costumes et des changements scène après scène était impressionnant. On imagine sans peine la ruche efficace en coulisse. Cette rosace lumineuse et tournoyante compensait des décors relativement ternes mais dans l’esprit époque eux aussi. La mise en scène, en forme de course tendue vers la résolution de l’histoire, ne laissa aucun temps mort, happant le spectateur dans sa respiration haletante et enivrante. Tout tourne, tourne et la fête se déroule. Telle fut bien l’ambiance de la scène qui manquait cependant de rodage encore. Les chanteurs cherchent leurs marques et hésitent, il faudra du temps pour patiner cette tournée riche d’actions, de gags, de styles et de mouvements.
Pour autant, le style très bouffe retenu, à bon droit du reste, masque la dramaturgie voulue par Offenbach. Le burlesque prend le pas sur l’histoire que le retour aux pièces d’origine ne rend pas vraiment plus nette. Les modifications et suppressions, nécessités de l’époque, n’apportaient finalement guère de relief et on comprend pourquoi, même loin de Paris, le compositeur ne chercha pas à revenir à sa première composition. Les trios inédits sont amusants, mais allongent l’ensemble d’autant plus que musicalement la ligne d’interprétation était décousue et lourde.
Si le Brésilien (Eric Huchet) a su ravir le public de ses deux airs célèbres, si Métella (Aude Extremo) tenait haut le pavé, les autres chanteurs peinaient dans la diction et le rythme Offenbach, quand du moins les détails, non couverts par un orchestre sempiternellement au-dessus des voix, pouvait nous parvenir. Et ici malheureusement, la litanie des déceptions commence. Un orchestre lourd dès les premières mesures, en forme de fanfare bavaroise, souvent en décalage avec la scène, tant pour le rythme que pour le style, des voix pas suffisamment souples, une diction marmonnée ont rendu pénible une soirée qui avait tout pour briller, malgré un original petit ballet que l’on regrettera avoir été trop anecdotique.
Dans la fougue et le brio on fera une place à l’humour décalé du défilé de mode que ne pouvait manquer de proposer Christian Lacroix sur Les Parisiennes. Un public emballé, mais pour autant sans rappel ni ovation debout. Même dans son subconscient, le public sait toujours ressentir la différence entre l’agréable et l’excellence. Assurément la soirée lui fut agréable, mais espérons que les représentations de Tours et Paris hisseront à la hauteur qu’elle mérite cette création pleine de couleur et de vie.
C’est le grand retour de nos sélections de sortie. Comme avant avant le Covid nos sélections ne sont pas des publicités, mais un choix de la rédaction.
Théâtre
A L’ouest – Jonathan Lambert – Rodolphe – 9 et 10 Novembre – 20h30.
A L’Ouest – Quentin – Toujours debout – 13 novembre – 21h15.
Dans la première moitié du XVIII° siècle des amis férus de botanique se réunissaient dans un petit jardin du faubourg Bouvreuil, à proximité de l’actuelle rue du Champ des Oiseaux à Rouen. Cette société informelle s’intéressa progressivement à d’autres domaines comme la physique, l’anatomie et la chimie pour reprendre les termes des lettres patentes de juin 1744 par lesquelles Louis XV crée à Rouen une Académie des sciences, des belles-lettres et des arts en lui donnant pour protecteur le gouverneur de Normandie, Charles-François de Montmorency-Luxembourg.
Si deux hommes ont contribué à la création de cette société savante, Fontenelle et Le Cornier de Cideville – ce dernier condisciple et ami de Voltaire -, de nombreux artistes et savants ont élus à l’Académie : Chardin, Pigalle, Parmentier, Necker, Victor Hugo ou l’abbé Cochet par exemple.
Alors que Rouen n’a été dotée d’une université qu’en 1966, l’Académie a joué un rôle primordial pour développer le mouvement des idées. Scientifiques, médecins, historiens, artistes, esprits cultivés de toutes formations apportent leurs contributions variées puisque l’Académie a un caractère pluri-disciplinaire. Elle organise des séances publiques dont l’accès est libre et gratuit, au cours desquelles tant des académiciens que des personnalités extérieures traitent d’un sujet déterminé.
L’Académie organise également des colloques ou des journées d’étude sur un thèse déterminé : ainsi en 2015 a-t-elle examiné les enjeux de la nouvelle organisation territoriale lors du colloque Rouen : quelle métropole ? et en 2017 organisé une journée d’études à l’occasion du 500° anniversaire de la fondation de la ville du Havre. En 2019, elle a proposé un colloque à l’occasion du centenaire du parc zoologique de Clères.
Loin de rester dans un splendide isolement, l’Académie noue des partenariats. Elle a par exemple organisé en 2018 avec le Groupe d’histoire des Hôpitaux de Rouen un colloque à l’occasion du centenaire de l’armistice de 1918. Elle contribue à créer année après année une synergie avec l’Université de Toutes Les Cultures.
En 2018, elle a pris l’initiative de faire jouer par des élèves de cinq lycées de la Métropole de Rouen-Normandie une pièce de Corneille, La place royale, au cours de dix représentations publiques, ce qui leur a montré que le thème « Peut-on être libre quand on est amoureux ? » est toujours d’actualité. (nous avions fait notre dossier sur cette initiative)
Chaque année le Précis analytique des travaux de l’Académie publie le texte de ces conférences ainsi que celui de certains exposés donnés en séance privée en présence des seuls académiciens titulaires.
Au mois de décembre de chaque année civile, l’Académie tient une séance solennelle pour remettre des prix littéraires, scientifiques et artistiques à des ouvrages ou des œuvres présentant un rapport avec la Normandie ainsi qu’un prix du dévouement.
Riche de la diversité de ses membres et de leurs compétences, l’Académie poursuit sa mission en transmettant le savoir dans des domaines variés, avec le double souci de la qualité et de la communication à un large public.
Alain de Bézenac, président de l’Académie
Vous pouvez découvrir le programme de l’année par ici
Cela fait désormais plusieurs mois que L’absinthe a ouvert ses portes et pour ceux qui nous suivent sur les réseaux, nous avons eu plaisir à vous faire partager quelques soirées et cocktails.
Un bar jeune, à l’ambiance chaleureuse, moderne et tamisée, plein de surprises pour un accueil souriant et détendu. Un mur de tireuses impressionnant, quelques vins sympathiques, des planches qui mêlent qualité, quantité et élégance et surtout des cocktails dans les règles de l’art. Pas ces cocktails de restaurant ou de brasserie qui peuvent vous rester sur l’estomac ou tapisser de sucre vos papilles. Non ! Un art de la mixologie qui prend soin des saveurs et des sensations en bouche.
En bouche ? Pas seulement ce samedi 30 octobre ! Surfant sur la vague macabre de cette tradition païenne d’halloween, c’est l’effroi en bouche qui se distille à tout le corps, comme le train fantôme de la foire Saint-Romain, que l’équipe, rassemblée autour de Yoan Wagner a choisi pour thème !
Et, avouons-le, notre curiosité est éveillée ! Comment vont-ils rendre à la bouche un cocktail qui “fait peur”, tandis que le choix de la féérie plus que la terreur a été retenu pour épouser le cadre ordinaire d’une forêt enchantée que campe le décors quotidien des salles de L’absinthe ?
Un hôtel littéraire ? Mais qu’est-ce que cela peut bien être ? La question nous taraudait depuis de nombreuses années, alors bicentenaire Flaubert oblige, nous sommes allés passer une nuit dans le monde de Gustave Flaubert.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. L’hôtel au confort et au charme très agréables est absolument parfait pour les standards de la gamme et il ne vole absolument ses quatre étoiles. A l’agrément de l’accueil, ajoutez le calme de l’emplacement, en fond de cour derrière une petite rue piétonne et vous aurez une idée de la tranquillité de cet arrêt du temps.
Une pause hors du temps, ou plutôt une escale dans un autre temps, celui qui inspira l’auteur de Madame Bovary, c’est bien l’originalité apaisante de cette maison. Un bar de qualité, un petit déjeuner agréable et amusant avec ses pommes d’amour et guimauves d’autrefois, un confort relaxant, tout cela modulé selon les styles propres, peut se retrouver facilement ailleurs. Mais être plongé dans l’univers de Flaubert, cela est unique.
Dès l’accueil, c’est avec le célèbre sucre de Rouen ou sucre de pommes, que l’hôte de passage est reçu, comme Gustave aimait à le faire lui-même à l’occasion. Une bibliothèque flaubertienne derrière le comptoir, un livre du maître des lieux sur la table de chevet, une chambre au nom d’un des amis de Flaubert. Il n’en faut pas plus pour mieux découvrir l’intimité du romancier. Biographies des amis et citation trônant sur le lit, comme une épitaphe à méditer, c’est bel et bien un instant culturel à l’image de l’écrivain rouennais du milieu du XIXème siècle.
D’ailleurs, il n’est pas impossible que, portés par l’ambiance, vous n’aperceviez, discrète et comme en filigrane, la silhouette, ou la célèbre mèche de l’auteur de Salammbô, veillant au confort de ses hôtes.
Vers une nouvelle qualification historique pour les 8es ?
Lors de ce 6e et dernier match, Rouen avait l’occasion de réitérer son exploit de 2018 et de représenter à nouveau le hockey français auprès de l’élite européenne. Seul club français à être parvenu à se qualifier pour les 8es de finale de cette prestigieuse compétition, Rouen avait la possibilité de s’y hisser à nouveau… à condition de battre le club de Rungsted, chez lui.
Un début de match tendu
Très tôt dans ce début de match, les Dragons sont apparus visiblement tendus par l’enjeu. Rouen cherchait surtout à ne pas se faire prendre en contre pour éviter de se faire mener tôt dans la partie. Sur une bonne relance rouennaise, et grâce à une bonne vitesse de patinage, les Dragons parvenaient à trouver une belle entrée en zone pour jouer un 2 contre 1. Joël Caron (n° 96) bien décalé sur la droite lançait un tir qui passait de peu à droite du poteau du gardien de Rungsted. Le palet était alors récupéré derrière le but côté gauche par Kelsey Tessier (n° 90) qui avait bien suivi l’action et adressait une passe en aveugle pour remettre le palet devant le but… pour Loïc Lampérier (n° 37) qui voyait le palet rebondir sur lui avant de terminer dans le but (0-1). Dans la foulée, Rungsted repartait à l’offensive sur la cage rouennaise. Pintaric (n° 69) réalisait alors plusieurs sauvetages coup sur coup. Notamment lors d’un 2 contre 1, où le n° 46 de Rungsted se retrouvait complétement seul, plein centre face à Pintaric et cage ouverte. Pintaric réalisait alors un arrêt réflexe pour détourner in extremis le tir hors de sa cage. Pintaric s’employait à repousser tant bien que mal les assauts de Rungsted, lâchant plusieurs rebonds près de sa cage, sans conséquence. Alors que les Rouennais avaient plutôt bien résisté jusqu’alors, ils se voyaient sanctionnés de 2 pénalités, coup sur coup, juste avant la pause.
Une indiscipline qui coûte cher
Les Dragons commençaient donc cette 2e période à 3 contre 5. Une pénalité surprenante pour retard de jeu contre le gardien de Rungsted venait casser le temps fort des Danois et permettait aux Rouennais de sortir de ces pénalités en conservant leur avantage. Malgré tout, Pintaric devait encore s’employer sur quelques actions bouillantes devant son but, bien épaulé par ses défenseurs qui dégageaient tant bien que mal les rebonds. Rungsted était d’ailleurs tout près de marquer sur un but très similaire au premier but marqué par les Dragons au match aller. Le palet était transmis derrière la cage puis remis juste devant le but, pour un tir tout en reflexe. Rouen répondait avec force après 5 min. de jeu dans la 2e période. Sur un contre rapidement mené, Anthony Guttig (n° 71) lançait une belle accélération pour transmettre un caviar à Dylan Yéo (n° 8) bien situé juste devant le but, qui malgré la pression d’un défenseur, parvenait à glisser le palet dans la cage ouverte (0-2). Malheureusement, l’indiscipline coûtait cher aux Rouennais qui se retrouvaient de nouveau à 3 contre 5. Rungsted en profitait pour réduire la marque à la mi-match grâce à cette supériorité numérique (1-2). Rungsted égalisait dans la foulée après un tir de la bleue, Pintaric étant masqué par un attaquant adverse (2-2). Les occasions se faisaient alors nombreuses des 2 côtés, les gardiens réalisant un excellent match de part et d’autre.
La porte des 8es s’ouvre à nouveau pour Rouen
Rungsted se montrait très menaçant dans ce début de 3e tiers. Les Dragons voyaient même un palet longer dangereusement la cage à quelques centimètres de Pintaric. Fort heureusement, l’attaquant de Rungsted placé juste devant le but, ne parvenait pas à tromper Pintaric, très sollicité sur cette action, qui s’y reprenait à 3 fois pour geler le palet. Après un excellent travail sur la bande, Joris Bedin (n° 37) parvenait à libérer le palet pour Andrew Johnston (n° 61) qui arrivait lancé côté droit et transmettait le palet juste devant la cage à Rolands Vigners (n° 91) qui détournait le palet dans le but entre les jambes du gardien (2-3). Malgré quelques occasions dangereuses, Runsteg ne parvenait plus à imposer son jeu sur cette fin de match. Rouen se payait même le luxe d’inscrire un dernier but en cage vide grâce à Kelsey Tessier (n° 90) (2-4). Rouen tenait alors sa qualification pour les 8es de finale de la CHL obtenue, comme en 2018, par une dernière victoire à l’extérieur.
Cédric Gossin
Résultat final du Groupe G : Klagenfurt et Rouen se qualifie pour les 8es de finale.
Le tirage au sort des 8es de finale ayant eu lieu le vendredi 15 octobre, le futur adversaire de Rouen sera le club des Redbull de Salzburg (Autriche). Cette rencontre aura un parfum de revanche car Salzburg avait déjà été l’adversaire de Rouen lors des 8es de 2018 où, après un très beau match à domicile (3-3), Rouen s’était incliné au match retour (1-5).
Du changement en cuisine aux Nymphéas, ce n’était pas sans prendre de risque. Une clientèle et une réputation déjà bien installée dans un cadre apaisant, avec probablement la plus belle terrasse de Rouen, entre colombages et géraniums. Pourtant, avec le départ du chef vers d’autres horizons, il a bien fallu relever le défi au sortir du confinement !
Pour tout dire, c’est une transition épanouie, comme la fleur de Monet qui s’ouvrirait aux premières heures du matin. Rien de changé pour l’habitué qui retrouve la salle et le service ainsi que l’esprit de la carte quoique bien des choses aient disparu. Mais c’est comme si un petit zest de citron venait rafraîchir l’assiette de l’entrée et du plat. Les desserts sont toujours à leur firmament et tout particulièrement le soufflé aux pommes qui ne laisse en bouche qu’une exclamation aux papilles : quelle saveur de pomme !
Pour tout dire, le palais n’est pas en reste de conversations. Mais c’est la question qui semble le plus le tarauder. Où se situe, à l’aveugle, le filament qui sépare le neuf de l’ancien. Il n’y a pas à dire… il retrouve parfaitement cette petite cour de la rue de la pie où il avait laissé ses souvenirs. Le style est là, entre abondance et légèreté, entre Normandie d’hier et d’aujourd’hui, mais le voyage s’est invité à la table. A l’ombre de l’hôtel Flaubert et en cette année du romancier et du compositeur, non moins normand, Camille Saint-Saëns, c’est comme si les deux chantres de l’exotisme post romantique français avait rapporté ici-même les couleurs de leurs rêves.
Le saumon qui préside à l’entrée, comme malheureusement presque tous les saumons de nos tablées, pâtis du gras inhérent à son élevage, mais ce petit rien de mangue qui épouse la texture de sa chair, le ravigote de son air acidulé. La finesse en bouche du fruit travaillé sans excès de sucrosité sert de liant en bouche entre le roi des mers et la mousse d’avocat-raifort. A défaut de parler de bouchée exquise qu’on réservera aux étoilées, la bouchée n’en est pas moins parfaite dans son équilibre des textures, comme des saveurs ou, plus rare, dans sa longueur en bouche.
Mais le dépaysement est total une fois que l’on se décide à voyer à dos de rouget. Les couleurs et les saveurs de la méditerranée ont élu domicile juste en face de la maison de Pierre Corneille. Normandie oblige, on trouvera un peu de crème voguant de conserve autour du poisson, avec les légumes du sud et particulièrement ce cornet de poivron fondant, farci au caviar d’aubergine. On y croque à plein le soleil d’été en attendant la nouvelle carte.
La nouvelle cheffe, passée de la salle aux fourneaux, n’en vient pas moins saluer chacun avec la jovialité doublée désormais de la passion du plat ! Et, pour tout dire, c’est toute la salle qui pétille de ce petit zest, car on y ressent plus encore qu’autrefois, une joie franche perler, non seulement des vins, comme ce nectar saisissant qu’est le Viré-Clessé du Domaine Michel, mais aussi de toute l’équipe qui, au demeurant, sait se mettre en quatre (et nous nous limitons à quatre du fait de l’expression consacrée) pour qu’allergie et intolérance ne gâtent pas la fête.
Et le homard qui restera la signature de la cheffe !
En cette année du bicentenaire de la mort de Napoléon, nous poursuivons notre série consacrée à l’empereur à Rouen, sur fond de polémique autour de sa statue retirée pour restauration et que la mairie ne souhaite pas remettre en place, dans le cadre de sa politique destinée à donner “plus de visibilité aux femmes dans l’espace urbain”. Les Amis des monuments rouennais, engagé pour la conservation du patrimoine de la capitale normande, nous offre, article après article, un angle de vue historique de la question. Si vous souhaitez soutenir leur action en faveur du maintien de la statue de Napoléon devant l’hôtel de ville de Rouen, une pétition est en ligne par ici.
S’il n’existe en tout que 6 statues équestres de l’empereur – bien moins que de Jeanne d’Arc, une femme, l’aurait-on oublié ? – , deux se trouvent en Normandie. Pourquoi, alors que ce n’est ni sa terre natale ni le lieu d’un de ses hauts faits ? A l’origine de cet hommage exceptionnel, il y a avant tout le souvenir d’une visite ou d’un passage resté vivant dans les mémoires. Ainsi au Val-de-la-Haye (voir l’ouvrage de J. Chaib) : dès 1844, une colonne surmontée d’un aigle de bronze, avec au pied quelques reliques ramenées de Sainte-Hélène, fut érigée là où, le 9 décembre 1840, furent transbordées les Cendres sur un navire capable de remonter la Seine.
Rouen, où le passage des Cendres le lendemain avait suscité une immense émotion, songe dès 1853 à élever une statue, la suppression de son hôtel des monnaies rendant disponible le bronze de ses balances, issu lui-même de canons pris à Austerlitz ; mais divers obstacles vont ajourner la réalisation. Et c’est à Cherbourg, la même année, que le sculpteur normand Armand Le Véel présente un projet de statue équestre qu’on inaugurera en 1858, lors de la venue de Napoléon III pour l’ouverture de la ligne ferroviaire reliant la ville à Paris. Ce bronze, où l’empereur tend le bras vers la rade dont il avait complété les digues, rappelle sur le socle une phrase de son Mémorial : « « J’avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l’Egypte ». Les habitants sont restés fiers de ce monument, toujours en bonne place dans l’argumentaire touristique de la ville. Et lorsqu’en 2015 on dut quelque temps, comme chez nous, déposer la statue pour une réfection, le maire Bernard Cazeneuve s’est bien gardé de proposer son remplacement par une figure plus actuelle…
A Rouen, les choses traînent : les finances municipales sont obérées par les coûteux travaux d’urbanisme du maire Verdrel et, bientôt, la grave crise cotonnière ruine maints industriels et met nombre d’ouvriers au chômage. C’est seulement par une souscription départementale que l’on parvient à réunir les fonds nécessaires, et c’est finalement le 15 août 1865 qu’est inauguré le monument, dû à Vital-Dubray, artiste renommé. On l’implante très symboliquement devant l’hôtel de ville (qui, rappelons-le, s’était établi sous le Consulat dans l’ancien monastère de Saint-Ouen), au carrefour de la rue Impériale (aujourd’hui « de la République ») voulue par Napoléon Ier et du nouvel axe est-ouest (l’actuelle rue Lecanuet) percé sous Napoléon III. L’empereur, c’est exceptionnel, est représenté tête nue, son célèbre bicorne à la main. Certains, tel Flaubert, dans un esprit d’opposition, ironiseront sur une soi-disant disproportion entre le crâne et le chapeau. Il aurait été plus juste de souligner, double originalité de cette statue, l’audacieux équilibre du cheval cabré et le geste de son cavalier, qui semble saluer les Rouennais… Quant à l’imposant piédestal, son décor est on ne peut plus clair : ce n’est pas le général longtemps victorieux qu’on célèbre ici mais le réorganisateur d’une France pacifiée, à travers des plaques de marbre frappées des mots « Code civil », Légion d’honneur » etc., et au moyen d’un bas-relief immortalisant, d’après un dessin du peintre Isabey, sa visite si appréciée aux manufactures rouennaises en 1802…
C’est sans doute pourquoi après le 4 septembre, la Ville, qui républicanise alors certains noms de rues, ne touche pas au monument napoléonien. Il y aura bien, en 1882, un élu radical nommé Chemin qui, estimant « que la statue de Napoléon Ier, le meurtrier de la Première République, est une œuvre malsaine et détestable au point de vue politique », en réclamera le remplacement par un « monument républicain », tel qu’une Marianne… Mais le maire Louis Ricard, bien que marqué à gauche, aura la sagesse d’enterrer un projet nullement consensuel. Peut-on espérer qu’au vu de notre pétition, il en sera de même aujourd’hui ?