Le cheval, une passion normande – Etudes normandes 21

Le dernier numéro d’Etudes normandes vient de paraître.

En ce début d’année 2022, impossible d’échapper aux titres de la presse régionale concernant la filière équine ! Des perspectives de valorisation du fumier de cheval vers la méthanisation à la construction imminente du campus équin de Goustranville associant les compétences reconnues du Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE) et de l’école vétérinaire d’Alfort (EnvA) afin de former, à terme, une petite centaine d’étudiants en santé équine, l’actualité accorde une place de choix au cheval et plus particulièrement à la filière équine normande.

Rien d’étonnant pour une région qui se classe en tête, à l’échelle nationale, des emplois liés à une filière aux caractéristiques plus diversifiées qu’il n’y paraît. Car derrière l’expression générique de la filière cheval dont on ne voit le plus souvent que les aspects les plus médiatisés (courses prestigieuses, éleveurs vainqueurs de courses emblématiques, prix record à une vente de yearlings…), se cachent une grande diversité d’activités ainsi qu’une multitude d’acteurs et d’initiatives. Les sports hippiques, qui concernent les courses, sont à distinguer des sports équestres (saut d’obstacles, concours complet…) et des simples loisirs. Ce numéro d’Études normandes s’en fait l’écho en apportant des éclairages spécifiques sur une filière qui place la Normandie en tête des régions françaises pour l’économie du cheval.

L’entrée en matière historique nous rappelle, ô combien, que la passion normande pour le cheval est une construction lente et patiente depuis le xviie siècle. En effet, que de chemin parcouru depuis les lieux fondateurs de la renommée normande du haras du Pin et du dépôt d’étalons de Saint-Lô ! Aujourd’hui, le Conseil des chevaux de Normandie, qui rassemble toutes les familles du cheval normand, fédère leurs acteurs et impulse des projets innovants. Pour les mener, le pôle de compétitivité national Hippolia illustre bien l’importance sociale et économique d’une filière dont les objectifs en matière de formation exigent de plus en plus la professionnalisation des métiers liés au cheval. Dans ce contexte, l’exigence de la qualité aujourd’hui convoquée pour résister à la concurrence internationale est une nécessité : éleveurs, haras et courses y contribuent depuis des décennies. Mais au-delà des élites de la filière qui sélectionnent les animaux, les hommes et les espaces, chevaux de loisirs et de trait aux fonctions renaissantes de même que poneys et ânes occupent plus largement l’espace régional. Avec 1 cheval pour 28 habitants (1 pour 63 au niveau national), la passion des Normands pour les équidés n’est pas un vain mot !

Philippe MADELINE, professeur de géographie à l’université de Caen Normandie, et Maxime JULIEN, docteur en géographie, professeur en classes préparatoires aux grandes écoles

Sommaire du numéro de Mars 2022

Dossier : Le cheval, une passion normande 

  • Une brève histoire du cheval en Normandie du XVIIe siècle à nos jours
    Alain TALON, directeur du patrimoine et des musées du Département de la Manche
  • Les haras privés, à la base de la sélection équine
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • Les courses, des compétitions au cœur de la filière
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • L’équitation en Normandie : entre excellence sportive et loisirs diversifiés
    Fanny LE MANCQ, sociologue, maîtresse de conférences à l’UFR STAPS de l’université de Caen Normandie, et Céline VIAL, économiste, ingénieure de recherche à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE)
  • Le Conseil des chevaux de Normandie, au service de la filière équine
    Lola QUITARD, directrice du Conseil des chevaux de Normandie
  • La double casquette de Laurence Meunier
    Propos recueillis par Jean-Jacques LEROSIER, journaliste
  • Apprendre les métiers du cheval par une formation spécifique
    Charlène LOURD, ingénieure d’études et de développement, Institut français du cheval
    et de l’équitation (IFCE), haras national du Pin
  • Les chevaux de trait : déclin et renaissance
    Pascal BOUILLÉ, ingénieur agronome, Conseil des chevaux de Normandie

Regards variés

  • La Manche : approche historique d’une mer difficile
    Olivier CHALINE, professeur d’histoire à Sorbonne Université
  • Des femmes normandes dans la Résistance
    Marie PICARD, doctorante en sociologie, université de Rouen Normandie
  • Lieux de mémoire : la Lieutenance, un fleuron de la ville de Honfleur
    Johanne GALLET, pôle patrimoine et lecture publique, directrice de la Lieutenance, Ville de Honfleur

Pages de la fondation Flaubert : Le théâtre de Louis Bouilhet (1821-1869).
Ami de Flaubert, poète et dramaturge rouennais oublié de la postérité

Noémi CARRIQUE-MOUETTE, normalienne et agrégée de lettres modernes

La Normandie dans les livres

Comme toujours vous pouvez le commander sur le site de la revue ou le trouver à l’Armitière

Journée d’hommage à Gustave Flaubert

Samedi 20 novembre 2021 de 9h30 à 17 heures

JOURNÉE HOMMAGE A FLAUBERT

Organisé par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen et le Consortium des Sociétés Savantes

 PROGRAMME

9h – Accueil

9h50, première partie

Présentations par les présidents des Sociétés Savantes

. Flaubert dans le patrimoine national

par M. Yvan Leclerc (Amis de Flaubert et Maupassant)

. Flaubert, bourgeois malgré lui ?

par M. Jean-Pierre Chaline (Amis des Monuments Rouennais)

. De quelques lieux liés aux Flaubert 

par M. Daniel Fauvel (Société Libre d’Émulation du Commerce et de l’Industrie de la Seine-Maritime)

. Reconstitution de la demeure de Croisset

par M. Guy Pessiot (Amis de Flaubert et Maupassant)

14h30, seconde partie

. Flaubert et la nature

par M. Bernard Boulard (Amis des Fleurs)

. Madame Bovary, opéra d’Emmanuel Bondeville

par M. Albert Castanet (Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen)

. Lettres de Gustave Flaubert à Louise Colet

par Mrs. Alain Bézu et Philippe Davenet (Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen)

. Filmer Madame Bovary 

par Mme Sophie Barthes, cinéaste

Conclusion par M. Yvan Leclerc (Amis de Flaubert et Maupassant)

En partenariat avec l’Université de Toutes Les Cultures (U.T.L.C)

(Hôtel des Sociétés Savantes – 190 rue Beauvoisine – Rouen)

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles – Obligation de présenter un pass sanitaire et de porter le masque dans la file d’attente

L’hôtel littéraire Flaubert, entrez dans l’univers de Gustave !

Un hôtel littéraire ? Mais qu’est-ce que cela peut bien être ? La question nous taraudait depuis de nombreuses années, alors bicentenaire Flaubert oblige, nous sommes allés passer une nuit dans le monde de Gustave Flaubert.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. L’hôtel au confort et au charme très agréables est absolument parfait pour les standards de la gamme et il ne vole absolument ses quatre étoiles. A l’agrément de l’accueil, ajoutez le calme de l’emplacement, en fond de cour derrière une petite rue piétonne et vous aurez une idée de la tranquillité de cet arrêt du temps.

Une pause hors du temps, ou plutôt une escale dans un autre temps, celui qui inspira l’auteur de Madame Bovary, c’est bien l’originalité apaisante de cette maison. Un bar de qualité, un petit déjeuner agréable et amusant avec ses pommes d’amour et guimauves d’autrefois, un confort relaxant, tout cela modulé selon les styles propres, peut se retrouver facilement ailleurs. Mais être plongé dans l’univers de Flaubert, cela est unique.

Dès l’accueil, c’est avec le célèbre sucre de Rouen ou sucre de pommes, que l’hôte de passage est reçu, comme Gustave aimait à le faire lui-même à l’occasion. Une bibliothèque flaubertienne derrière le comptoir, un livre du maître des lieux sur la table de chevet, une chambre au nom d’un des amis de Flaubert. Il n’en faut pas plus pour mieux découvrir l’intimité du romancier. Biographies des amis et citation trônant sur le lit, comme une épitaphe à méditer, c’est bel et bien un instant culturel à l’image de l’écrivain rouennais du milieu du XIXème siècle.

D’ailleurs, il n’est pas impossible que, portés par l’ambiance, vous n’aperceviez, discrète et comme en filigrane, la silhouette, ou la célèbre mèche de l’auteur de Salammbô, veillant au confort de ses hôtes.

Flaubert, « quelque peu de cidre dans les veines » – Etudes Normandes – Septembre 2021

Le dernier numéro d’Etudes Normandes vient de sortir.
Année Flaubert oblige, le numéro est consacré à l’auteur rouennais.

Dans un texte consacré à Flaubert, il arrive toujours un moment où l’auteur, habité par l’obsession du Maître de ne pas répéter un mot à moins de dix lignes de distance, cherche un équivalent pour ne pas utiliser une nouvelle fois le nom propre. La périphrase qui vient ordinairement sous la plume, c’est : « l’auteur de Madame Bovary », même quand le contexte ne l’impose pas. Il y a un autre choix : « l’écrivain normand ».

Qu’est-ce qu’on veut dire par là ? L’écrivain qui est né, qui a vécu la plupart du temps, qui est mort et enterré en Normandie ? L’écrivain dont plusieurs œuvres se passent en Normandie ? « L’enfant du pays » dont les Normands se souviennent grâce aux Maisons des illustres, aux statues, aux plaques, aux manuscrits, aux livres de sa bibliothèque, c’est-à-dire à l’ensemble du patrimoine matériel, donnant une représentation concrète de ce patrimoine immatériel constitué par ses livres qui, lui, appartient à l’humanité ? Tout cela à la fois. L’essentiel est que l’expression ne soit pas perçue comme réductrice : Flaubert appartient à sa région sans être un écrivain régionaliste ; il n’a pas donné non plus de son pays une image idéalisée qui permettrait de le promouvoir en icône d’une affiche promotionnelle. Sa Normandie n’est pas faite pour plaire ou séduire : comme pour tous ses sujets, il l’a couchée sur sa table de dissection, et il a pris son scalpel.

Deux cents ans après sa naissance, la question se pose de savoir s’il y a encore quelque chose à dire sur Flaubert en général, et sur son rapport à la Normandie en particulier. Les spécialistes de l’auteur entendent souvent la question : « Vous trouvez du nouveau ? Tout n’a pas été écrit ? » Question légitime, à la fois naïve et pertinente. Car l’œuvre de Flaubert est close ; il y a mis un point final. Mais des documents inédits continuent à sortir, au gré des découvertes des chercheurs et des ventes publiques : des actes notariés, des lettres, des notes, des fragments de manuscrits, des livres dédicacés. Et surtout, chaque lecture informée ouvre une voie, fait surgir un sens inaperçu, établit des rapports auxquels on n’avait pas pensé.

Il a donc paru possible à l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant, honorée d’être invitée par Études normandes à organiser un dossier pour le bicentenaire, de tenter l’exploration renouvelée de quelques sentiers : l’appartenance ambivalente de Flaubert à la bourgeoisie rouennaise, les propriétés foncières de la famille dans la région, le rôle joué par la plage de Trouville, les paysages des romans normands et des films qui en sont adaptés, les lieux de mémoire qui inscrivent dans le territoire celui qui a mis la Normandie dans ses livres.

Association des Amis de Flaubert et de Maupassant

Commander le numéro par ici

Egalement disponible à L’armitière – Rouen

Flaubert mis en musique par Beethoven

L’un naît quand l’autre meurt. Nous quittons tout juste l’année Beethoven escamotée par le Covid, pour entrer, dans une année, non moins rabotée, consacrée à Flaubert. Les sources d’un romantisme allemand imprégné de Schiller et impressionné par Goethe laissent place au romantisme existentiel et au siècle du voyage. Beethoven voulait l’Homme grand, Flaubert le ressent petit, mais le veut large, élargi aux dimensions du monde et du rêve, quand Beethoven n’eut de cesse d’affronter le réel. Un destin à prendre à la gorge pour le maître de Bonn, un fatum à fuir chez Madame Bovary ou Salambo.

La plume des notes et la plume des lettres en quête l’une comme l’autre des arcanes de l’humanité, se retrouvent entrelacées par la Maison illuminée et La Cie KonfisKé(e). Les Trois contes, œuvre finalement peu connue de l’écrivain normand, écrite en plusieurs temps, où l’on cherche l’unité, sinon dans la quête même de l’auteur, est une œuvre à la fois flaubertienne et normande, inspirée par les rencontres de l’auteur. Un vitrail de saint Julien, à la cathédrale de Rouen, un ensemble de souvenirs d’enfance, l’existentiel face à face avec Hérodias qui pourrait traverser tant de ses personnages.

Le plus abouti des quatuors de Beethoven, celui dont Schubert, tant de fois fasciné par le maitre, disait « Après cela que reste-t-il à écrire ? », le quatuor 14 en ut dièse mineur, comme musique de scène.

L’idée n’aurait surement pas déplu au compositeur dont l’art n’avait d’autre but que d’aider l’Homme dans sa quête héroïque et vertueuse vers le bonheur. Lui qui disait ne pas pouvoir composer pour des livrets qui mettent en avant le vice, trouverait ici une grande satisfaction à ce que sa musique serve une forme de quête intérieur, de conversion de l’hybris à la sobriété.

Mais comment une œuvre aussi unifiée, au point que les mouvements intermédiaires sont de véritables tuilages, comment va-t-elle servir une œuvre aux histoires aussi diverses que ces trois comptes ?

Goethe pour qui la musique de Beethoven exprimait tellement plus profondément sa philosophie est en probablement la clef de lecture : se laisser pénétrer par l’art pour ressentir l’existentiel du conte.

C’est le défi relevé par la nouvelle production de La Maison Illuminée pour une tournée qui lèvera le rideau en création à Rouen le 8 octobre prochain.

Plus d’informations sur le site de La Maison illuminée

Exposition – Dans la tête de Flaubert

L’exposition Dans la tête de Gustave Flaubert, présentée au pôle Culturel Grammont par les Archives départementales de la Seine-Maritime, fait pénétrer le visiteur dans l’esprit bouillonnant de l’écrivain, compartimenté à la manière de la phrénologie. En vogue puis ridiculisée à l’époque de Flaubert, cette pseudo-science classait les facultés humaines et leur assignait un endroit précis dans le cerveau. L’esprit de l’artiste sera ainsi restitué tel un cabinet de curiosités. L’exposition évoquera ses affections (famille, amours, amis), son rapport à l’espace (ici et ailleurs), au temps (appréhension des faits divers et des faits historiques) et à l’argent (qui ne l’intéresse pas), en terminant par sa passion des livres et sa manière de travailler. L’exposition est accompagnée d’un catalogue et d’un programme d’animations : parcours pédagogique pour les scolaires, lectures-spectacles, conférences, visites guidées.

Vous trouverez dans la très belle revue des archives, Fenêtre sur Tour 26 tout un article sur l’exposition –En lien ici

En attendant, notre chronique à venir

Du mardi au vendredi de 13h à 17h.

Du Vendredi 8 octobre 2021Au Dimanche 9 janvier 2022

Flaubert dans sa ville. Hommages et dénominations

Si Flaubert disait pis que pendre des Rouennais, ceux-ci, pour la plupart, jugeaient sévèrement ce « mâqueux », fils de famille dilapidant son bien pour écrire des pages dont ils ne retenaient que l’aura de scandale… A l’enterrement de l’écrivain, le 11 mai 1880, Zola constate amèrement qu’ « on n’aurait peut-être pas compté deux cents Rouennais dans le maigre cortège…Beaucoup ne savaient même pas quel était le mort qui passait…La vérité doit être que  Flaubert, la veille de sa mort, était inconnu des quatre cinquièmes de Rouen et détesté de l’autre cinquième…». La tombe, au Cimetière Monumental, traduit bien la place modeste accordée au grand romancier ; au pied de celle de ses parents et surtout de son père, le chirurgien Achille Cléophas Flaubert, une stèle d’enfant, comme celle de sa jeune sœur Caroline. C’est à ce père, très respecté de ses concitoyens, qu’on dédiera en 1867 une rue longeant l’Hôtel-Dieu où il avait exercé : rue Flaubert qui longtemps servira de prétexte au refus de dénommer une autre voie du nom de son fils. C’est seulement au XXe siècle qu’on se décidera à rebaptiser « avenue Gustave Flaubert » l’ancienne « rue de Crosne hors-ville », l’autre voie devenant plus précisément « rue Achille Flaubert » !

     La « statuomanie » du XIXe siècle  avait cependant précédé cette dénomination. Dès 1890, avait été inauguré, dans le square Solférino (aujourd’hui Verdrel), un bas-relief de marbre blanc  commandé par souscription au sculpteur Chapu. On y voyait La Vérité sortant du puits, une allégorie dont le réalisme, propre à susciter des interprétations moqueuses, rendait un peu équivoque  le médaillon de Gustave Flaubert semblant lorgner la scène … Nettement plus réussie devait être, en 1907, la statue en bronze par Bernstamm, financée là encore par un comité parisien et érigée d’abord au pied de l’ancienne église Saint-Laurent. Envoyée à la fonte sous l’Occupation, elle devait être refaite après la guerre et dressée place des Carmes. L’artiste a su donner de l’écrivain une image qu’on gardera de lui.

    Cette même année 1907 voit naître enfin à Rouen une Société des Amis de Flaubert, fondée par l’écrivain normand Jean Revel. Attachée notamment à la sauvegarde du pavillon de Croisset, elle sera rénovée en 1948, avec siège au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu. Lui succèderont en 1991 des Amis de Flaubert et de Maupassant, associant dans leurs études ces deux auteurs si proches.

   Ajouterons-nous enfin, hommage tardif de la Ville, la dénomination d’un Lycée  Gustave Flaubert et celle, en 2006, du pont Flaubert, qui honore l’écrivain au même titre que Jeanne d’Arc, Corneille ou Guillaume le Conquérant ? Le grand Gustave aurait trouvé cela « hénaurme ».

                                                                                            Jean-PIerre Chaline

Illustration notre couverture du magazine de septembre dont est tiré cet article

Un bilan de compétences à domicile c’est possible