Les grands axes rouennais romains
Traditionnellement, une ville romaine est quadrillée en cardo (axe nord-sud) et decumanus (axe est-ouest). Le cardo maximus et le decumanus maximus sont les deux axes principaux de la ville à la croisée desquels se trouvait généralement le forum, la place publique où les romains traitaient des grandes affaires. A l’heure actuelle on identifie (avec plus ou moins de certitudes) 9 cardo et 6 decumanus pour Rouen, sans savoir vraiment lesquelles étaient les maximus. La plupart reprennent avec quelques mètres de décalage les rues actuelles. Ainsi le cardo 5 prolongerait en ligne plus ou moins droite la rue Socrate depuis la Seine jusqu’au Nord. Le cardo 6 emmancherait la place de la cathédrale, la rue des Carmes et jusqu’au nord depuis la Seine. C’est probablement une des rues les plus importantes correspondant à la liaison Rouen Amiens. Les voies plus à l’est sont secondaires. Le decumanus le plus proche de la Seine relevé à ce jour est à 150 mètres de la rive actuelle. Le decumanus I est une parallèle entre la rue du Gros-Horloge et la rue Aux Ours. Le decumanus II, pour sa part, joint celle du Vieux Marché actuelle, à celle de l’actuelle cathédrale par la rue du Gros-Horloge, qui se trouve donc être un des axes les plus anciens de la ville. Le decumanus III est un des axes les plus importants, contemporain de la fondation de la cité. Partant de la place du Vieux Marché, il se poursuit par la rue Aux juifs. C’est la rue la plus large, mais rien n’assure que ce soit le decumanus maximus. Le decumanus V qui partirait de la place Cauchoise vers l’Est, en s’interrompant de part et d’autre des termes, (voir notre article p.) ne correspond pas à une rue actuelle, contrairement au VI qui, parti de la rue Cauchoise suit la rue des Bons-Enfants, des Fossés Louis VIII et s’en va probablement jusque vers la rue des Faulx. Le VII enfin rejoignant sans doute la nécropole de l’Ouest tire une rectiligne allée Eugène Delacroix pour se scinder en deux, rue des Arsins. Sans doute est il construit à la fin du Ier siècle sur l’emplacement des anciens fossés, limites de la première ville.
Charles Montmasson