L’instant Champagne ou l’éducation champagne

Nous avions à Rouen l’éducation sentimentale de Flaubert. Nous avons à présent l’éducation champagne.

Telle est la passion de Angelor Saint Preux Gauvain, en ouvrant, rue Beauvoisine, L’instant Champagne.

Pour notre site partenaire, Le vin à la bouche, Il répond à nos questions et vous dévoile les plus belles bouteilles de sa cave, pour les fêtes.

L’instant champagne, faites connaissance avec votre champagne

Comme nous vous l’annoncions dans notre article sur le champagne, nous avons profité de la récente ouverture d’une maison dédiée au champagne à Rouen pour aller plus loin que les généralités et découvrir en même temps que L’instant champagne quelques belles maisons.

Avec passion et élégance, Angelor Saint Preux Gauvain, livre ce qui lui tient le plus à cœur, une intimité avec le champagne.

Sommelier habitué des grandes tables, après avoir passé 9 mois en Champagne, rencontré et sélectionné une quinzaine de producteurs, il revient dans la capitale normande avec un projet précis, aider le client à découvrir le champagne. Plus encore, par la dégustation, l’écoute, l’échange, Angelor souhaite éduquer, donner les clefs de lecture pour que le client soit en mesure de comprendre le champagne et qu’il puisse choisir, y compris à petit prix. Car c’est un autre combat du jeune sommelier, tordre le coup à cette idée fausse selon laquelle le bon champagne c’est forcément cher.

Dans un cadre chaleureux et convivial, au nombre de places suffisamment limité pour garder cette capacité d’attention au client, Angelor est finalement un entremetteur pour vous permettre de faire connaissance avec votre champagne, celui qui vous correspond à vous.

Le vin à la bouche (LVB) : On vous sent passionné. Plus encore, on sent que vous aimé chacune des bouteilles qui sont là d’une affection contagieuse. Comment les avez-vous choisies ? Qu’est-ce qui a présidé à la constitution de votre cave ?

Angelor Saint-Preux Gauvain : Pendant mon séjour en Champagne, j’ai découvert des vignerons, des talents. Dans une boutique comme celle-ci il faut à la fois des marques et des petits vignerons. Mais, même pour les marques, j’ai choisi des maisons avec une histoire derrière, comme celle de la Veuve Cliquot par exemple. Là, comme sur les petits vignerons, il y a une histoire, une passion exigeante et du talent derrière la cuvée. Je peux raconter leur histoire au client.

LVB : Le champagne est un nom générique derrière lequel le grand public ne sait pas toujours se repérer.

Angelor : Oui. Ici, à L’instant champagne, justement on prend le temps avec chaque client pour l’éduquer au champagne si je puis dire. Mais chaque champagne est différent, avec son histoire, ses vignerons, son style. En gros il y a quand même deux grands axes. Les classiques et puis des champagnes plus personnalisés que ce soit par un passage en fût de chêne, des assemblages variés de cépages ou au contraire du 100% Pinot Meunier. Et là on peut trouver de belles surprises.

LVB : Alors comment conseillez-vous le client ?

Angelor : Au ressenti de la personnalité. Je fais déguster un premier champagne et selon les réactions du client j’affine le second choix et pareillement au troisième. Plus vif, plus doux, plus discret, c’est aussi une rencontre entre deux personnalités, celle du champagne et celle du client.

LVB : Les fêtes approchent. A partir des champagnes de votre cave que nous conseilleriez-vous pour l’apéritif ?

Angelor : Pour l’apéritif un 50% chardonnay, 50% Pinot. L’équilibre entre les cépages permet d’aller avec tout. Par exemple un champagne de chez Alain Navarre.

LVB : On est moins habitué et pourtant ce peut être féérique, que conseilleriez-vous sur un plat ?

Angelor : Cela dépend du plat, mais quelque chose de plus puissant, un blanc de noir par exemple celui d’Anthony et Clémence de Toullec, avec une belle finesse de bulles et l’acidité du Pinot noir. Ou avec du foie gras, un blanc de blanc, la cuvée prestige (premier cru) de chez Damien Buffet. Elle a un côté crémeux qui ira très bien.

LVB : Et pour le dessert ?

Angelor : Alors soit vous choisissez la sécurité avec un blanc de blanc, par exemple de chez Alain Mercier et toute la puissance du chardonnay, soit vous tentez l’aventure avec un rosé sur du chocolat. Ça c’est splendide !

LVB : Et tout cela pour quel budget ?

Angelor : Le champagne c’est la pièce maitresse de la fête. Mais ça devrait se boire en dehors des fêtes. On trouve de bons champagnes à partir de 17.90 euros, 23 euros. Evidemment, pour une rencontre romantique, je ne conseillerais pas un premier prix, parce que la fête monte en gamme, mais pour une soirée agréable entre amis, on peut déjà se faire vraiment plaisir. Justement, je voudrais pouvoir éduquer les gens pour qu’ils sachent reconnaitre et connaître le champagne.

LVB : Et si j’ai bien compris pour que chacun puisse rencontrer son champagne ! 

Angelor : Oui, mais aussi avec qui on le boit, en fonction de quoi, pour quoi et selon notre humeur.

LVB : Merci Angelor pour votre disponibilité et votre passion.

Angelor : Merci et bonnes fêtes à tout le monde !

Vous pouvez trouver les vins évoqués, ou vous en faire conseiller d’autres sur mesure, à L’instant champagne, 7 rue Beauvoisine, Rouen

Conférence – Victor Hugo chantre de la nature

 Conférence de Messieurs Bernard Boullard, Alain Bézu et  Philippe Davenet.

                   “Victor Hugo chantre de la nature”

A l’occasion du 220ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo qui fut reçu le 12 janvier 1827 membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, cette dernière organise une séance au cours de laquelle interviendra Monsieur Boullard, professeur émérite de biologie végétale. Son intervention sera agrémentée de lectures d’extraits d’oeuvres de Victor Hugo par Monsieur Alain Bézu, metteur en scène, et de pièces musicales interprétées par Monsieur Philippe Davenet, pianiste et compositeur de musique.

Vendredi 29 avril 2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

Conférence organisée par l’Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Le cheval, une passion normande – Etudes normandes 21

Le dernier numéro d’Etudes normandes vient de paraître.

En ce début d’année 2022, impossible d’échapper aux titres de la presse régionale concernant la filière équine ! Des perspectives de valorisation du fumier de cheval vers la méthanisation à la construction imminente du campus équin de Goustranville associant les compétences reconnues du Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE) et de l’école vétérinaire d’Alfort (EnvA) afin de former, à terme, une petite centaine d’étudiants en santé équine, l’actualité accorde une place de choix au cheval et plus particulièrement à la filière équine normande.

Rien d’étonnant pour une région qui se classe en tête, à l’échelle nationale, des emplois liés à une filière aux caractéristiques plus diversifiées qu’il n’y paraît. Car derrière l’expression générique de la filière cheval dont on ne voit le plus souvent que les aspects les plus médiatisés (courses prestigieuses, éleveurs vainqueurs de courses emblématiques, prix record à une vente de yearlings…), se cachent une grande diversité d’activités ainsi qu’une multitude d’acteurs et d’initiatives. Les sports hippiques, qui concernent les courses, sont à distinguer des sports équestres (saut d’obstacles, concours complet…) et des simples loisirs. Ce numéro d’Études normandes s’en fait l’écho en apportant des éclairages spécifiques sur une filière qui place la Normandie en tête des régions françaises pour l’économie du cheval.

L’entrée en matière historique nous rappelle, ô combien, que la passion normande pour le cheval est une construction lente et patiente depuis le xviie siècle. En effet, que de chemin parcouru depuis les lieux fondateurs de la renommée normande du haras du Pin et du dépôt d’étalons de Saint-Lô ! Aujourd’hui, le Conseil des chevaux de Normandie, qui rassemble toutes les familles du cheval normand, fédère leurs acteurs et impulse des projets innovants. Pour les mener, le pôle de compétitivité national Hippolia illustre bien l’importance sociale et économique d’une filière dont les objectifs en matière de formation exigent de plus en plus la professionnalisation des métiers liés au cheval. Dans ce contexte, l’exigence de la qualité aujourd’hui convoquée pour résister à la concurrence internationale est une nécessité : éleveurs, haras et courses y contribuent depuis des décennies. Mais au-delà des élites de la filière qui sélectionnent les animaux, les hommes et les espaces, chevaux de loisirs et de trait aux fonctions renaissantes de même que poneys et ânes occupent plus largement l’espace régional. Avec 1 cheval pour 28 habitants (1 pour 63 au niveau national), la passion des Normands pour les équidés n’est pas un vain mot !

Philippe MADELINE, professeur de géographie à l’université de Caen Normandie, et Maxime JULIEN, docteur en géographie, professeur en classes préparatoires aux grandes écoles

Sommaire du numéro de Mars 2022

Dossier : Le cheval, une passion normande 

  • Une brève histoire du cheval en Normandie du XVIIe siècle à nos jours
    Alain TALON, directeur du patrimoine et des musées du Département de la Manche
  • Les haras privés, à la base de la sélection équine
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • Les courses, des compétitions au cœur de la filière
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • L’équitation en Normandie : entre excellence sportive et loisirs diversifiés
    Fanny LE MANCQ, sociologue, maîtresse de conférences à l’UFR STAPS de l’université de Caen Normandie, et Céline VIAL, économiste, ingénieure de recherche à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE)
  • Le Conseil des chevaux de Normandie, au service de la filière équine
    Lola QUITARD, directrice du Conseil des chevaux de Normandie
  • La double casquette de Laurence Meunier
    Propos recueillis par Jean-Jacques LEROSIER, journaliste
  • Apprendre les métiers du cheval par une formation spécifique
    Charlène LOURD, ingénieure d’études et de développement, Institut français du cheval
    et de l’équitation (IFCE), haras national du Pin
  • Les chevaux de trait : déclin et renaissance
    Pascal BOUILLÉ, ingénieur agronome, Conseil des chevaux de Normandie

Regards variés

  • La Manche : approche historique d’une mer difficile
    Olivier CHALINE, professeur d’histoire à Sorbonne Université
  • Des femmes normandes dans la Résistance
    Marie PICARD, doctorante en sociologie, université de Rouen Normandie
  • Lieux de mémoire : la Lieutenance, un fleuron de la ville de Honfleur
    Johanne GALLET, pôle patrimoine et lecture publique, directrice de la Lieutenance, Ville de Honfleur

Pages de la fondation Flaubert : Le théâtre de Louis Bouilhet (1821-1869).
Ami de Flaubert, poète et dramaturge rouennais oublié de la postérité

Noémi CARRIQUE-MOUETTE, normalienne et agrégée de lettres modernes

La Normandie dans les livres

Comme toujours vous pouvez le commander sur le site de la revue ou le trouver à l’Armitière

Conférence – Le patrimoine religieux en France

La  prochaine séance publique de l’Académie qui aura lieu le

                                Vendredi 1er avril  2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

                   Conférence de Monsieur Edouard de Lamaze

                   “Le patrimoine religieux en France”

Il existe en France environ cent mille édifices religieux publics ou privés, dont une grosse moitié est affectée à un culte. Depuis une loi de 1907, si les cathédrales appartiennent à l’État, les autres édifices relevant du domaine public constituent un patrimoine communal et il appartient à chaque collectivité territoriale d’entretenir ces lieux.

Conseiller régional, maire de Bois-Héroult et président de l’Observatoire du patrimoine religieux, Monsieur Edouard de Lamaze dressera un état des lieux et exposera les difficultés rencontrées pour sauvegarder ces édifices.

Site de l’Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Où bien manger et bien boire à Rouen ?

A Rouen manger c’est sacré ! Alors que le guide Michelin publie ce 22 mars son opus des bonnes tables, nous avons, nous aussi, choisi de mettre à jour cet article. Tant de choses ont changé depuis 2019 quand Rouen sur Scène vous avais concocté la meilleure table de Rouen en suivant ce lien.

Mais commençons notre voyage gastronomique !

Vous cherchez un verre ?

Le bar à cocktail le plus étonnant et le plus innovant reste pour nous Le petit Bar. Une nouvelle équipe mais le même esprit, la même excellence !

Depuis l’été, une nouvelle adresse s’impose place du Vieux’, L’Absinthe. des cocktails inspirés, de belles planches et une belle sélection de vins au verre.

Le bar (ou la terrasse) du Bourgtheroulde, même si les cocktail et l’accueil ont perdu en qualité.

De bonnes tables ?

Place du Vieux Marché dans des styles très différents, mais délicieux

Le Cancan qui renoue avec la finesse des plats et cela fait plaisir de retrouver une bonne table pleine de projets !

Les Deux Mêmes (voir notre article dans notre numéro de Juin 2018). Un point fort pour les pressé ! Une jolie carte des vins. Nombre de serveurs sont partis et malgré la belle terrasse, l’ambiance s’en ressent.

Le Millésime ( voir notre article dans notre numéro de septembre 2018). Adorable, simple et non dépourvu de finesse, c’est la carte des vins aux verres qui nous fait voyager, avec un patron passionné !

Les Nymphéas, la plus belle terrasse de Rouen et une nouvelle cheffe qui joue avec les saveurs. Un excellent service à la française et de belles bouteilles. Les amateurs de whisky seront ravis !

La couronne (voir notre numéro de décembre 2018). Un très gros retour en qualité pour la cuisine, plus allégée sans rien perdre de la tradition, ni de la fraicheur toujours si joyeuse de l’équipe en salle. Le canard à la rouennaise ou le soufflé, mais aussi cette manière unique et magique de préparer le calva dans la plus vieille auberge de France.

La place, en hauteur, on trouve avec délice la version brasserie de Gill. Les saveurs sont rennes, les prix défient toute concurrence ! Une brasserie au niveau étoilé.

Le Boma, un dernier né. Fraicheur et bonne humeur, inventivité. La qualité est d’autant plus au rendez-vous qu’elle se veut exigeante.

Plus en retrait,

Discret mais charmant, le Chabada (voir notre article d’octobre 2018). Ambiance rétro très chaleureuse. Accueil attentionné et des petits plats bien normands, parfois revisités.

Animé et naturel, le Bistrot Nova (voir notre article de novembre 2018) et ses délicieuses frites du samedi.

Non loin des quais, le renouveau de Philippe

Le café Victor, de l’Hôtel de Dieppe, face à la gare, que nous recommandions chaleureusement s’est littéralement effondré. S’il reste encore jusqu’en avril 2022 l’excellence du chef, le respect du client est piétiné, l’accueil médiocre voire vulgaire.

L’Epicurius, rue Damiette, même si les vins sont très chers, la table vaut le détour.

Sur les bords de Seine, à deux pas de la parade de l’Armada sur les hauteur de La Bouille, L’Hermitage (voir notre article de septembre 2018). Un cadre belle époque, un service de haute tenue, une table qui elle aussi a fait un bond vers l’excellence. Plats de famille transfigurés, cocktails et desserts innovants à 10 mn de Rouen.

Bien entendu pour la brasserie tradition, l’indétrônable Paul place de la cathédrale, avec sa carte inchangée, mais si typique, depuis…. Sartre et Chirac !

Et si vous voulez vous plonger dans toutes ses ambiances, retrouvez le policier gastronomique rouennais, le secret du canard au sang !

conférence – “La bibliothèque d’un collectionneur, Jean Michel Constant Leber”

Vendredi 18 mars 2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

                   Conférence de Madame Marie-Françoise Rose

 “La bibliothèque d’un collectionneur, Jean Michel Constant Leber”

Inaugurée en 1809, la Bibliothèque municipale de Rouen est actuellement l’une des plus riches bibliothèques de province avec plus de 500 000 volumes. Constituée à l’origine des ouvrages provenant de communautés religieuses, d’administrations et d’organismes professionnels faisant l’objet de saisies révolutionnaires, la bibliothèque a bénéficié en 1838 de l’achat par la ville de Rouen de la bibliothèque de Jean Michel Constant Leber : 10 000 volumes, des milliers de pièces historiques intéressant notamment les sciences, les arts, l’histoire, autant que les belles lettres. 

Ancienne directrice des bibliothèques de Rouen, Madame Marie-Françoise Rose présentera cette collection exceptionnelle dont certaines pièces ont appartenu à Charles V ou Louis XIV par exemple.

Site de l’académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Conférence – modélisation 3D : la crypte de la cathédrale de Rouen revisitée

Des relevés manuel à la modélisation 3D : la crypte de la cathédrale de Rouen revisitée

Derniers témoins du cœur religieux de la ville de Rouen au XIe siècle, les murs de la crypte de la cathédrale ont été mis au jour dans les années 1930  par l’archéologue Georges Lanfry, à l’occasion de travaux réalisés dans l’édifice. Si la crypte est désormais cachée à la vue du visiteur, on y accède néanmoins toujours, dans un cadre presque confidentiel, par un petit escalier situé à proximité du chœur. À l’occasion d’une conférence organisée à l’Historial Jeanne d’Arc par l’Université de Toutes les Cultures, Aude Painchault (docteure en histoire et archéologie) et François Delisle (ingénieur d’études) de l’Université de Rouen, vous proposent de redécouvrir cet édifice en confrontant les connaissances archéologiques de ses vestiges à une nouvelle modélisation numérique. Les murs, les colonnes et les voûtes, virtuellement reconstruits à partir des données archéologiques, font remonter le temps et rendent de nouveau possible la déambulation dans les couloirs de la crypte.

Le 03 février 2022 à 18 heures 30, salle des Etats de l’archevêché de Rouen.


> Cette conférence est coanimée par Maria Cristina Varano – Maîtresse de conférences en archéologie médiévale – laboratoire GRHis.

François Delisle est ingénieur d’étude en production et analyse de données au sein du laboratoire du GRHis du département d’histoire de l’Université de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. Il s’est récemment consacré à l’étude des principes de modélisation 3D à partir de données laser obtenues par scanner laser terrestre et de nuages de points obtenus par photogrammétrie. Il a notamment participé à la création d’un modèle 3D de la carrière de pierre de Caumont (27) et de la crypte romane de la cathédrale de Rouen. 

Aude Painchault est docteure en histoire et archéologie médiévales, attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. Elle s’est spécialisée dans l’étude des châteaux médiévaux de Normandie et dirige notamment une fouille archéologique sur le site castral de Maulévrier-Sainte-Gertrude dans le Pays de Caux (76). Elle s’intéresse à la nature des matériaux de construction mis en œuvre dans les édifices médiévaux de Normandie orientale ainsi qu’à leur provenance. Ses différents travaux s’appuient autant sur les techniques archéologiques traditionnelles que sur les nouvelles technologies appliquées à l’archéologie et en particulier les procédés de modélisation 3D.

 La direction de la culture de l’université de Rouen Normandie et l’Historial Jeanne d’Arc proposent trois conférences UTLC, Université de Toutes Les Cultures, en accès libre et gratuit dans la salle des États de l’Historial Jeanne d’Arc. Ce semestre, les trois rendez-vous sont le 20 janvier 2022, le 03 février 2022 et le 03 mars 2022 à 18h30

Sabrina Delacotte – La famille Liais, dynastie phare de Cherbourg

Nous poursuivons notre publication des livres normands publiés par l‘Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen lors de la séance des pris du 18 décembre 2021.

Le président de la commission des prix, le professeur Jean-Pierre Chaline, nous en offre ici une alléchante recension

A partir d’une thèse dirigée par le professeur Zysberg à Caen, voici la saga d’une dynastie normande dont la célébrité est restée régionale mais dont l’importance s’impose dans le cadre de Cherbourg. A travers cette famille, on découvre aussi l’histoire de ce port normand qui n’aura jamais la prospérité du Havre mais qui approche plusieurs fois un destin glorieux. Solidement appuyée sur des archives françaises, étrangères et surtout familiales, l’enquête se lit comme une sorte de roman vrai, ressuscitant une lignée oubliée dont ne survit aujourd’hui que le nom d’un muséum et du parc attenant. Car de cette dynastie de négociants-armateurs n’est resté que le souvenir d’un de ses descendants connu comme homme de science, Emmanuel Liais.


Evoquant rapidement un lointain passé (les Liais s’installent à Cherbourg début XVIe siècle), l’étude, qui commence vraiment en 1780, souligne l’attachement de la famille à la ville, malgré les hauts et les bas de son activité portuaire du fait de la Révolution et des guerres de l’Empire. Les Liais surmontent leur faillite en s’expatriant et en se lançant dans le commerce des bois du Nord avec la Baltique. Les frères s’associent pour résister à la concurrence havraise et l’un d’eux devient maire de Cherbourg en 1865. Puis ce sont les cousins qui reprennent le flambeau ; Emmanuel, le savant, accède aussi à la mairie ; Edmond installe à Tahiti une importante plantation ; Adrien, qui sera député, défend les intérêts de sa ville. Ainsi, pendant au moins deux siècles, les Liais auront été la dynastie-phare de Cherbourg.

Cela méritait qu’on leur consacre un livre, et ce livre est digne d’un prix, celui qu’avait fondé pour encourager de telles études notre prédécesseur Octave Roulland.

Vous pouvez vous procurer ce livre aux éditions Orep

Le secret du canard au sang – Le policier gastronomique de Rouen

Aristophane de Boissy, aristocrate aux rentes bien fournies, scrute les faits divers du jour à la recherche d’inspiration pour son prochain roman quand il tombe sur l’annonce de la mort du directeur de l’Hotel Saint-Adresse de Rouen, une maison dont il est un habitué apprécié.

Avec son jardinier-chauffeur, ils vont se retrouver, menant l’enquête à travers les plus belles tables de Rouen où ils donnent rendez-vous à leurs amis bien placés pour les renseigner.

Du Roi Albert aux Nymphéas en passant par La Couronne et Le Petit Bar, Aristophane tente de prouver l’innocence de ses amis du Saint-Adresse, tandis que l’habile Arthur, des Restaurants d’Eux-Mêmes au Cancan, suit la piste sombre de La fourchette étoilée.

Mêlant arrière-cuisine, réunion mondaine du tout Rouen et confidences de politiciens locaux, Cyril Brun, pour ce premier roman, dresse un portrait gastronomique de la ville à partir d’une multitude d’anecdotes authentiques et de personnages inspirés de son entourage rouennais qui donneront aux habitants de la capitale normande l’impression de suivre, en faits réels, l’enquêteur en herbe.

Vous pouvez le commander par ici

Les libraires imprimeurs de Rouen, d’Henri II à Richelieu

Le 18 décembre dernier, l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen a discerné divers prix littéraires.

Nous poursuivons notre présentation des ouvrages primés avec ce mémoire de maîtrise fort enrichissant !

Le livre que M. Sylvain Skora a présenté au concours de l’académie des sciences, belles-lettres et arts Rouen, Les libraires imprimeurs de Rouen, d’Henri II à Richelieu est un mémoire de maîtrise rédigé il y a une vingtaine d’années sous la direction de M. Mellot et remanié avant sa très récente parution aux presses universitaires de Rouen et du Havre. Quel beau mémoire de maîtrise ! Quels remaniements heureux !

Tel quel, cet ouvrage complète ceux de MM. Quéniart et Mellot sur les imprimeurs rouennais, celui-là pour le XVIIIe siècle, celui-ci pour le XVIIe siècle, ce qui fait que le public possède une vue d’ensemble de l’imprimerie-librairie à Rouen sur l’espace de près de trois siècles. A la vérité, les trois auteurs n’ont pas entrepris leurs recherches dans les mêmes perspectives.

Le livre de M. Skora se recommande par une très grande clarté ‒ ce qui en rend la lecture agréable, s’agissant d’un sujet en apparence austère, mais que l’auteur parvient à rendre étonnamment vivant au cours de ses développements. C’est un portrait de groupe qu’il dresse devant son lecteur.

Il montre par quel cheminement la profession de libraire-imprimeur, entièrement libre au moment de l’introduction de l’imprimerie à Rouen à la fin du XVe siècle, s’est peu à peu moulée dans le cadre institutionnel d’un métier juré en 1579 ou, si l’on préfère, d’une corporation. La liberté d’entreprendre a fini par se plier, bon gré mal gré, aux contraintes d’une économie sociale telle que la voulait l’Ancien Régime. Elle n’y gagna guère.

L’auteur évoque ensuite les tensions et les solidarités qui régnaient à l’intérieur de cette corporation, ses prospérités et sa polarisation au XVIIe siècle entre les grands noms de l’édition rouennaise, choyés par le parlement de Rouen et l’Église d’une part, et le quasi-prolétariat de l’impression « bas de gamme » d’autre part.

Mais qu’on y prenne garde, quels qu’aient pu être les succès de l’imprimerie rouennaise, elle ne permettait guère d’ascension sociale proportionnelle à l’efficacité de ce nouveau media. On ne connaît pas de libraires-imprimeurs qui aient pu s’infiltrer au sein de la bourgeoisie installée.

La dernière partie traite des rapports entre les métiers du livre et les pouvoirs constitués : Église et État. M. Skora démonte le mécanisme de la répression des imprimeurs indociles ou dissidents, autrement dit, de la censure, à supposer que ce concept ait eu alors la netteté qu’il a prise au XVIIIe siècle à la suite des philosophes éclairés. De fait, les tribunaux civils connaissaient des procès de librairie, alors même que les gens de justice, en raison de leur activité quotidienne, ne pouvaient se passer des libraires-imprimeurs ; l’Église était incompétente sur ces sujets ; tout au plus, elle pouvait prononcer des censures spirituelles, mais ses intérêts la poussaient à ménager les gens du livre. Cet état de choses, cette confusion judiciaire, ne pouvaient mener qu’à une répression incohérente des « délits de pensée » si l’on peut ainsi parler. Alors que l’on brûla vifs des colporteurs pour avoir débité des livres interdits, d’autres contrevenants à la législation de la librairie se tirèrent d’affaires moyennant de très légères amendes.

Il ne faut pas oublier que M. Skora montre à l’envi que la tension était vive entre maîtres et compagnons ; elle divisait profondément la corporation des libraires-imprimeurs et ébréchait sérieusement l’idéal d’harmonie censé inspirer le système des jurandes. En revanche, le fait qu’elle ait compté et des catholiques et des calvinistes n’entraînait pas de conflits confessionnels. Les uns et les autres marchaient de conserve au long de cette révolution médiatique que fut la diffusion de l’imprimerie, quand bien même certains atteignaient l’aisance tandis que d’autre gagnaient à peine leur vie.

L’Académie est persuadée que la qualité des résultats acquis par M. Skora, dont il vient d’être rendu compte tient à la sûreté de la méthode dont il s’est servi : elle consiste à comparer les textes normatifs aux réalités de terrain, établies par le dépouillement de fonds d’archives très bien référencés. Le succès du livre doit beaucoup à la simplicité élégante de l’expression : jamais de développements superflus, respect du lecteur qui n’est pas sous un savoir indigeste. Tout concourt au but recherché qui est de dresser un tableau de groupe et de suggérer les tensions et les solidarités qui l’ont lié ou qui l’ont divisé.

Gérard HURPIN

C’est pourquoi l’académie des Sciences, Belles-Lettres et arts de Rouen récompense en ce jour le travail de M. Skora en lui décernant le prix Boulet-Lemoine.

Vous pouvez commander le livre par ici