Who’s Happy ? Un jazz de contrefaçon dans un tourbillon de joie

Vendredi 25 janvier 2019 – 20 heures, Auditorium du conservatoire, Hugh Coltman – L’Etincelle

L’ambiance est chaleureuse, le public impatient est conquis d’avance. La voix d’Hugh Coltman ne dément pas sa réputation. Une incroyable plasticité donne une très grande liberté d’interprétation au chanteur anglais. Rien n’est jamais forcé. L’ampleur de la tessiture, comme la souplesse des intervalles portent tout autant le chant que le jeu d’Hugh Coltman. A ses côtés, un tromboniste qui joue son instrument comme le chanteur modèle sa voie. Tout est maîtrisé, les aigus, comme les graves sont plein de vie et la parfaite maîtrise instrumentale disparait sous une couleur musicale qu’on entend rarement à cet instrument. Le cuivre n’est jamais agressif ni clinquant, il est simplement brillant et saillant quand il faut l’être. Malheureusement c’est l’exact opposé que nous avons entendu à la trompette. Souffle débordant, cuivres de fanfare, forte difficiles dans les aigus, un peu comme le soubassophone, plus proche des bandas que du bigband. Même le piano réussit l’exploit de « cuivrer les notes ». Mais finalement ces désagréments n’auraient pu être que de surface s’il n’avait manqué au Jazz, le Jazz. Le style syncopé, l’âme dansante et pointée, le dansé libre étaient remplacés par un ensemble louré et alourdi souvent bien poussif.

Pour autant, le public s’est régalé et il faut reconnaitre que si on abandonne l’idée de se laisser porter par l’âme du Jazz et qu’on s’abstrait de cette contrefaçon, on finit par se laisser prendre à l’esprit festif et tonique qui déchaîna la salle dans un véritable tourbillon de joie.

Romain de La Tour

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