Visite à la bougie, un succès lumineux !
Fascinante cathédrale ! Doigt pointé vers le ciel, lignes de fuite entraînant l’âme et le cœur. Dentelle de pierres ciselées à travers le temps, prouesse technique incessante, témoin fidèle des heurs et malheurs qui animent la vieille cité depuis des siècles, le vaisseau gothique ne serait-il pas pour les Rouennais une merveille à laquelle le quotidien aurait donné l’usure de l’habitude ? Elle est là, hiératique et sereine, comme le poumon imposant des deux rives. Connue dans le monde entier comme la cathédrale de Monet, la ville lui rend hommage depuis de nombreuses années en la mettant en lumière chaque soir de l’été. Écran blanc en 3 D, elle reçoit sur son torse fier l’histoire de la ville, de la Normandie ou simplement de la vie. Mais à la beauté du spectacle, il y avait, pour la vieille dame, comme la tristesse du régisseur anonyme. Les splendeurs sculptées de la primatiale de Normandie ne se donnaient finalement pas à voir pour elles-mêmes et Notre-Dame de l’Assomption demeurait close et secrète. Pourtant, comment imaginer que ces centaines de statues, de diablotins, de gargouilles et d’animaux féériques ne soient que d’inertes pièces d’un décor endormi ?
Combien de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants ou de vieillards sont passés sous ce porche vénérable au fil des siècles ? De combien de myriades de moments de vie, de rires et de pleurs, de prières et de fêtes, les reliefs posés là, par d’antiques artistes comme gardiens du temple de la mémoire, ont-ils été témoins ? Les statues et œuvres d’art auraient, c’est certain, bien des histoires à nous conter si la parole leur était offerte. Telle est l’intime invitation de l’Office du Tourisme. A la lueur des bougies, à la nuit tombée, exceptionnellement, pénétrez dans la cathédrale endormie. Endormie ? Vraiment ? C’est sans compter sur un curieux personnage habitué des lieux depuis des siècles doté de l’étonnante faculté de délier les langues figées des hôtes ouvragés. Profitant de la solitude et de l’obscurité du monument, ils révèlent tour à tour leur passé et… leurs caractères.
Créée en 2017, mise en place à l’automne avec deux dates, le succès de la « visite à la bougie » fut immédiat. Une deuxième tentative en mars 2018 vit fondre le nombre de places en un éclair. L’Office du Tourisme a donc décidé de renouveler ces visites et d’augmenter la fréquence cet hiver.
Réservation obligatoire sur www.rouentourisme.com
Tarif à partir de 7 €
Romain de La Tour
crédit photo Rouen Normandie Tourisme & Congrès