L’instant Champagne ou l’éducation champagne

Nous avions à Rouen l’éducation sentimentale de Flaubert. Nous avons à présent l’éducation champagne.

Telle est la passion de Angelor Saint Preux Gauvain, en ouvrant, rue Beauvoisine, L’instant Champagne.

Pour notre site partenaire, Le vin à la bouche, Il répond à nos questions et vous dévoile les plus belles bouteilles de sa cave, pour les fêtes.

L’instant champagne, faites connaissance avec votre champagne

Comme nous vous l’annoncions dans notre article sur le champagne, nous avons profité de la récente ouverture d’une maison dédiée au champagne à Rouen pour aller plus loin que les généralités et découvrir en même temps que L’instant champagne quelques belles maisons.

Avec passion et élégance, Angelor Saint Preux Gauvain, livre ce qui lui tient le plus à cœur, une intimité avec le champagne.

Sommelier habitué des grandes tables, après avoir passé 9 mois en Champagne, rencontré et sélectionné une quinzaine de producteurs, il revient dans la capitale normande avec un projet précis, aider le client à découvrir le champagne. Plus encore, par la dégustation, l’écoute, l’échange, Angelor souhaite éduquer, donner les clefs de lecture pour que le client soit en mesure de comprendre le champagne et qu’il puisse choisir, y compris à petit prix. Car c’est un autre combat du jeune sommelier, tordre le coup à cette idée fausse selon laquelle le bon champagne c’est forcément cher.

Dans un cadre chaleureux et convivial, au nombre de places suffisamment limité pour garder cette capacité d’attention au client, Angelor est finalement un entremetteur pour vous permettre de faire connaissance avec votre champagne, celui qui vous correspond à vous.

Le vin à la bouche (LVB) : On vous sent passionné. Plus encore, on sent que vous aimé chacune des bouteilles qui sont là d’une affection contagieuse. Comment les avez-vous choisies ? Qu’est-ce qui a présidé à la constitution de votre cave ?

Angelor Saint-Preux Gauvain : Pendant mon séjour en Champagne, j’ai découvert des vignerons, des talents. Dans une boutique comme celle-ci il faut à la fois des marques et des petits vignerons. Mais, même pour les marques, j’ai choisi des maisons avec une histoire derrière, comme celle de la Veuve Cliquot par exemple. Là, comme sur les petits vignerons, il y a une histoire, une passion exigeante et du talent derrière la cuvée. Je peux raconter leur histoire au client.

LVB : Le champagne est un nom générique derrière lequel le grand public ne sait pas toujours se repérer.

Angelor : Oui. Ici, à L’instant champagne, justement on prend le temps avec chaque client pour l’éduquer au champagne si je puis dire. Mais chaque champagne est différent, avec son histoire, ses vignerons, son style. En gros il y a quand même deux grands axes. Les classiques et puis des champagnes plus personnalisés que ce soit par un passage en fût de chêne, des assemblages variés de cépages ou au contraire du 100% Pinot Meunier. Et là on peut trouver de belles surprises.

LVB : Alors comment conseillez-vous le client ?

Angelor : Au ressenti de la personnalité. Je fais déguster un premier champagne et selon les réactions du client j’affine le second choix et pareillement au troisième. Plus vif, plus doux, plus discret, c’est aussi une rencontre entre deux personnalités, celle du champagne et celle du client.

LVB : Les fêtes approchent. A partir des champagnes de votre cave que nous conseilleriez-vous pour l’apéritif ?

Angelor : Pour l’apéritif un 50% chardonnay, 50% Pinot. L’équilibre entre les cépages permet d’aller avec tout. Par exemple un champagne de chez Alain Navarre.

LVB : On est moins habitué et pourtant ce peut être féérique, que conseilleriez-vous sur un plat ?

Angelor : Cela dépend du plat, mais quelque chose de plus puissant, un blanc de noir par exemple celui d’Anthony et Clémence de Toullec, avec une belle finesse de bulles et l’acidité du Pinot noir. Ou avec du foie gras, un blanc de blanc, la cuvée prestige (premier cru) de chez Damien Buffet. Elle a un côté crémeux qui ira très bien.

LVB : Et pour le dessert ?

Angelor : Alors soit vous choisissez la sécurité avec un blanc de blanc, par exemple de chez Alain Mercier et toute la puissance du chardonnay, soit vous tentez l’aventure avec un rosé sur du chocolat. Ça c’est splendide !

LVB : Et tout cela pour quel budget ?

Angelor : Le champagne c’est la pièce maitresse de la fête. Mais ça devrait se boire en dehors des fêtes. On trouve de bons champagnes à partir de 17.90 euros, 23 euros. Evidemment, pour une rencontre romantique, je ne conseillerais pas un premier prix, parce que la fête monte en gamme, mais pour une soirée agréable entre amis, on peut déjà se faire vraiment plaisir. Justement, je voudrais pouvoir éduquer les gens pour qu’ils sachent reconnaitre et connaître le champagne.

LVB : Et si j’ai bien compris pour que chacun puisse rencontrer son champagne ! 

Angelor : Oui, mais aussi avec qui on le boit, en fonction de quoi, pour quoi et selon notre humeur.

LVB : Merci Angelor pour votre disponibilité et votre passion.

Angelor : Merci et bonnes fêtes à tout le monde !

Vous pouvez trouver les vins évoqués, ou vous en faire conseiller d’autres sur mesure, à L’instant champagne, 7 rue Beauvoisine, Rouen

Conférence – Victor Hugo chantre de la nature

 Conférence de Messieurs Bernard Boullard, Alain Bézu et  Philippe Davenet.

                   “Victor Hugo chantre de la nature”

A l’occasion du 220ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo qui fut reçu le 12 janvier 1827 membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, cette dernière organise une séance au cours de laquelle interviendra Monsieur Boullard, professeur émérite de biologie végétale. Son intervention sera agrémentée de lectures d’extraits d’oeuvres de Victor Hugo par Monsieur Alain Bézu, metteur en scène, et de pièces musicales interprétées par Monsieur Philippe Davenet, pianiste et compositeur de musique.

Vendredi 29 avril 2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

Conférence organisée par l’Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Le cheval, une passion normande – Etudes normandes 21

Le dernier numéro d’Etudes normandes vient de paraître.

En ce début d’année 2022, impossible d’échapper aux titres de la presse régionale concernant la filière équine ! Des perspectives de valorisation du fumier de cheval vers la méthanisation à la construction imminente du campus équin de Goustranville associant les compétences reconnues du Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE) et de l’école vétérinaire d’Alfort (EnvA) afin de former, à terme, une petite centaine d’étudiants en santé équine, l’actualité accorde une place de choix au cheval et plus particulièrement à la filière équine normande.

Rien d’étonnant pour une région qui se classe en tête, à l’échelle nationale, des emplois liés à une filière aux caractéristiques plus diversifiées qu’il n’y paraît. Car derrière l’expression générique de la filière cheval dont on ne voit le plus souvent que les aspects les plus médiatisés (courses prestigieuses, éleveurs vainqueurs de courses emblématiques, prix record à une vente de yearlings…), se cachent une grande diversité d’activités ainsi qu’une multitude d’acteurs et d’initiatives. Les sports hippiques, qui concernent les courses, sont à distinguer des sports équestres (saut d’obstacles, concours complet…) et des simples loisirs. Ce numéro d’Études normandes s’en fait l’écho en apportant des éclairages spécifiques sur une filière qui place la Normandie en tête des régions françaises pour l’économie du cheval.

L’entrée en matière historique nous rappelle, ô combien, que la passion normande pour le cheval est une construction lente et patiente depuis le xviie siècle. En effet, que de chemin parcouru depuis les lieux fondateurs de la renommée normande du haras du Pin et du dépôt d’étalons de Saint-Lô ! Aujourd’hui, le Conseil des chevaux de Normandie, qui rassemble toutes les familles du cheval normand, fédère leurs acteurs et impulse des projets innovants. Pour les mener, le pôle de compétitivité national Hippolia illustre bien l’importance sociale et économique d’une filière dont les objectifs en matière de formation exigent de plus en plus la professionnalisation des métiers liés au cheval. Dans ce contexte, l’exigence de la qualité aujourd’hui convoquée pour résister à la concurrence internationale est une nécessité : éleveurs, haras et courses y contribuent depuis des décennies. Mais au-delà des élites de la filière qui sélectionnent les animaux, les hommes et les espaces, chevaux de loisirs et de trait aux fonctions renaissantes de même que poneys et ânes occupent plus largement l’espace régional. Avec 1 cheval pour 28 habitants (1 pour 63 au niveau national), la passion des Normands pour les équidés n’est pas un vain mot !

Philippe MADELINE, professeur de géographie à l’université de Caen Normandie, et Maxime JULIEN, docteur en géographie, professeur en classes préparatoires aux grandes écoles

Sommaire du numéro de Mars 2022

Dossier : Le cheval, une passion normande 

  • Une brève histoire du cheval en Normandie du XVIIe siècle à nos jours
    Alain TALON, directeur du patrimoine et des musées du Département de la Manche
  • Les haras privés, à la base de la sélection équine
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • Les courses, des compétitions au cœur de la filière
    Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés)
  • L’équitation en Normandie : entre excellence sportive et loisirs diversifiés
    Fanny LE MANCQ, sociologue, maîtresse de conférences à l’UFR STAPS de l’université de Caen Normandie, et Céline VIAL, économiste, ingénieure de recherche à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE)
  • Le Conseil des chevaux de Normandie, au service de la filière équine
    Lola QUITARD, directrice du Conseil des chevaux de Normandie
  • La double casquette de Laurence Meunier
    Propos recueillis par Jean-Jacques LEROSIER, journaliste
  • Apprendre les métiers du cheval par une formation spécifique
    Charlène LOURD, ingénieure d’études et de développement, Institut français du cheval
    et de l’équitation (IFCE), haras national du Pin
  • Les chevaux de trait : déclin et renaissance
    Pascal BOUILLÉ, ingénieur agronome, Conseil des chevaux de Normandie

Regards variés

  • La Manche : approche historique d’une mer difficile
    Olivier CHALINE, professeur d’histoire à Sorbonne Université
  • Des femmes normandes dans la Résistance
    Marie PICARD, doctorante en sociologie, université de Rouen Normandie
  • Lieux de mémoire : la Lieutenance, un fleuron de la ville de Honfleur
    Johanne GALLET, pôle patrimoine et lecture publique, directrice de la Lieutenance, Ville de Honfleur

Pages de la fondation Flaubert : Le théâtre de Louis Bouilhet (1821-1869).
Ami de Flaubert, poète et dramaturge rouennais oublié de la postérité

Noémi CARRIQUE-MOUETTE, normalienne et agrégée de lettres modernes

La Normandie dans les livres

Comme toujours vous pouvez le commander sur le site de la revue ou le trouver à l’Armitière

Conférence – Le patrimoine religieux en France

La  prochaine séance publique de l’Académie qui aura lieu le

                                Vendredi 1er avril  2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

                   Conférence de Monsieur Edouard de Lamaze

                   “Le patrimoine religieux en France”

Il existe en France environ cent mille édifices religieux publics ou privés, dont une grosse moitié est affectée à un culte. Depuis une loi de 1907, si les cathédrales appartiennent à l’État, les autres édifices relevant du domaine public constituent un patrimoine communal et il appartient à chaque collectivité territoriale d’entretenir ces lieux.

Conseiller régional, maire de Bois-Héroult et président de l’Observatoire du patrimoine religieux, Monsieur Edouard de Lamaze dressera un état des lieux et exposera les difficultés rencontrées pour sauvegarder ces édifices.

Site de l’Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Où bien manger et bien boire à Rouen ?

A Rouen manger c’est sacré ! Alors que le guide Michelin publie ce 22 mars son opus des bonnes tables, nous avons, nous aussi, choisi de mettre à jour cet article. Tant de choses ont changé depuis 2019 quand Rouen sur Scène vous avais concocté la meilleure table de Rouen en suivant ce lien.

Mais commençons notre voyage gastronomique !

Vous cherchez un verre ?

Le bar à cocktail le plus étonnant et le plus innovant reste pour nous Le petit Bar. Une nouvelle équipe mais le même esprit, la même excellence !

Depuis l’été, une nouvelle adresse s’impose place du Vieux’, L’Absinthe. des cocktails inspirés, de belles planches et une belle sélection de vins au verre.

Le bar (ou la terrasse) du Bourgtheroulde, même si les cocktail et l’accueil ont perdu en qualité.

De bonnes tables ?

Place du Vieux Marché dans des styles très différents, mais délicieux

Le Cancan qui renoue avec la finesse des plats et cela fait plaisir de retrouver une bonne table pleine de projets !

Les Deux Mêmes (voir notre article dans notre numéro de Juin 2018). Un point fort pour les pressé ! Une jolie carte des vins. Nombre de serveurs sont partis et malgré la belle terrasse, l’ambiance s’en ressent.

Le Millésime ( voir notre article dans notre numéro de septembre 2018). Adorable, simple et non dépourvu de finesse, c’est la carte des vins aux verres qui nous fait voyager, avec un patron passionné !

Les Nymphéas, la plus belle terrasse de Rouen et une nouvelle cheffe qui joue avec les saveurs. Un excellent service à la française et de belles bouteilles. Les amateurs de whisky seront ravis !

La couronne (voir notre numéro de décembre 2018). Un très gros retour en qualité pour la cuisine, plus allégée sans rien perdre de la tradition, ni de la fraicheur toujours si joyeuse de l’équipe en salle. Le canard à la rouennaise ou le soufflé, mais aussi cette manière unique et magique de préparer le calva dans la plus vieille auberge de France.

La place, en hauteur, on trouve avec délice la version brasserie de Gill. Les saveurs sont rennes, les prix défient toute concurrence ! Une brasserie au niveau étoilé.

Le Boma, un dernier né. Fraicheur et bonne humeur, inventivité. La qualité est d’autant plus au rendez-vous qu’elle se veut exigeante.

Plus en retrait,

Discret mais charmant, le Chabada (voir notre article d’octobre 2018). Ambiance rétro très chaleureuse. Accueil attentionné et des petits plats bien normands, parfois revisités.

Animé et naturel, le Bistrot Nova (voir notre article de novembre 2018) et ses délicieuses frites du samedi.

Non loin des quais, le renouveau de Philippe

Le café Victor, de l’Hôtel de Dieppe, face à la gare, que nous recommandions chaleureusement s’est littéralement effondré. S’il reste encore jusqu’en avril 2022 l’excellence du chef, le respect du client est piétiné, l’accueil médiocre voire vulgaire.

L’Epicurius, rue Damiette, même si les vins sont très chers, la table vaut le détour.

Sur les bords de Seine, à deux pas de la parade de l’Armada sur les hauteur de La Bouille, L’Hermitage (voir notre article de septembre 2018). Un cadre belle époque, un service de haute tenue, une table qui elle aussi a fait un bond vers l’excellence. Plats de famille transfigurés, cocktails et desserts innovants à 10 mn de Rouen.

Bien entendu pour la brasserie tradition, l’indétrônable Paul place de la cathédrale, avec sa carte inchangée, mais si typique, depuis…. Sartre et Chirac !

Et si vous voulez vous plonger dans toutes ses ambiances, retrouvez le policier gastronomique rouennais, le secret du canard au sang !

conférence – “La bibliothèque d’un collectionneur, Jean Michel Constant Leber”

Vendredi 18 mars 2022 à 17 heures

à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen (Entrée libre et gratuite).

                   Conférence de Madame Marie-Françoise Rose

 “La bibliothèque d’un collectionneur, Jean Michel Constant Leber”

Inaugurée en 1809, la Bibliothèque municipale de Rouen est actuellement l’une des plus riches bibliothèques de province avec plus de 500 000 volumes. Constituée à l’origine des ouvrages provenant de communautés religieuses, d’administrations et d’organismes professionnels faisant l’objet de saisies révolutionnaires, la bibliothèque a bénéficié en 1838 de l’achat par la ville de Rouen de la bibliothèque de Jean Michel Constant Leber : 10 000 volumes, des milliers de pièces historiques intéressant notamment les sciences, les arts, l’histoire, autant que les belles lettres. 

Ancienne directrice des bibliothèques de Rouen, Madame Marie-Françoise Rose présentera cette collection exceptionnelle dont certaines pièces ont appartenu à Charles V ou Louis XIV par exemple.

Site de l’académie des sciences belles lettres et arts de Rouen

Conférence – modélisation 3D : la crypte de la cathédrale de Rouen revisitée

Des relevés manuel à la modélisation 3D : la crypte de la cathédrale de Rouen revisitée

Derniers témoins du cœur religieux de la ville de Rouen au XIe siècle, les murs de la crypte de la cathédrale ont été mis au jour dans les années 1930  par l’archéologue Georges Lanfry, à l’occasion de travaux réalisés dans l’édifice. Si la crypte est désormais cachée à la vue du visiteur, on y accède néanmoins toujours, dans un cadre presque confidentiel, par un petit escalier situé à proximité du chœur. À l’occasion d’une conférence organisée à l’Historial Jeanne d’Arc par l’Université de Toutes les Cultures, Aude Painchault (docteure en histoire et archéologie) et François Delisle (ingénieur d’études) de l’Université de Rouen, vous proposent de redécouvrir cet édifice en confrontant les connaissances archéologiques de ses vestiges à une nouvelle modélisation numérique. Les murs, les colonnes et les voûtes, virtuellement reconstruits à partir des données archéologiques, font remonter le temps et rendent de nouveau possible la déambulation dans les couloirs de la crypte.

Le 03 février 2022 à 18 heures 30, salle des Etats de l’archevêché de Rouen.


> Cette conférence est coanimée par Maria Cristina Varano – Maîtresse de conférences en archéologie médiévale – laboratoire GRHis.

François Delisle est ingénieur d’étude en production et analyse de données au sein du laboratoire du GRHis du département d’histoire de l’Université de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. Il s’est récemment consacré à l’étude des principes de modélisation 3D à partir de données laser obtenues par scanner laser terrestre et de nuages de points obtenus par photogrammétrie. Il a notamment participé à la création d’un modèle 3D de la carrière de pierre de Caumont (27) et de la crypte romane de la cathédrale de Rouen. 

Aude Painchault est docteure en histoire et archéologie médiévales, attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. Elle s’est spécialisée dans l’étude des châteaux médiévaux de Normandie et dirige notamment une fouille archéologique sur le site castral de Maulévrier-Sainte-Gertrude dans le Pays de Caux (76). Elle s’intéresse à la nature des matériaux de construction mis en œuvre dans les édifices médiévaux de Normandie orientale ainsi qu’à leur provenance. Ses différents travaux s’appuient autant sur les techniques archéologiques traditionnelles que sur les nouvelles technologies appliquées à l’archéologie et en particulier les procédés de modélisation 3D.

 La direction de la culture de l’université de Rouen Normandie et l’Historial Jeanne d’Arc proposent trois conférences UTLC, Université de Toutes Les Cultures, en accès libre et gratuit dans la salle des États de l’Historial Jeanne d’Arc. Ce semestre, les trois rendez-vous sont le 20 janvier 2022, le 03 février 2022 et le 03 mars 2022 à 18h30

Sabrina Delacotte – La famille Liais, dynastie phare de Cherbourg

Nous poursuivons notre publication des livres normands publiés par l‘Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen lors de la séance des pris du 18 décembre 2021.

Le président de la commission des prix, le professeur Jean-Pierre Chaline, nous en offre ici une alléchante recension

A partir d’une thèse dirigée par le professeur Zysberg à Caen, voici la saga d’une dynastie normande dont la célébrité est restée régionale mais dont l’importance s’impose dans le cadre de Cherbourg. A travers cette famille, on découvre aussi l’histoire de ce port normand qui n’aura jamais la prospérité du Havre mais qui approche plusieurs fois un destin glorieux. Solidement appuyée sur des archives françaises, étrangères et surtout familiales, l’enquête se lit comme une sorte de roman vrai, ressuscitant une lignée oubliée dont ne survit aujourd’hui que le nom d’un muséum et du parc attenant. Car de cette dynastie de négociants-armateurs n’est resté que le souvenir d’un de ses descendants connu comme homme de science, Emmanuel Liais.


Evoquant rapidement un lointain passé (les Liais s’installent à Cherbourg début XVIe siècle), l’étude, qui commence vraiment en 1780, souligne l’attachement de la famille à la ville, malgré les hauts et les bas de son activité portuaire du fait de la Révolution et des guerres de l’Empire. Les Liais surmontent leur faillite en s’expatriant et en se lançant dans le commerce des bois du Nord avec la Baltique. Les frères s’associent pour résister à la concurrence havraise et l’un d’eux devient maire de Cherbourg en 1865. Puis ce sont les cousins qui reprennent le flambeau ; Emmanuel, le savant, accède aussi à la mairie ; Edmond installe à Tahiti une importante plantation ; Adrien, qui sera député, défend les intérêts de sa ville. Ainsi, pendant au moins deux siècles, les Liais auront été la dynastie-phare de Cherbourg.

Cela méritait qu’on leur consacre un livre, et ce livre est digne d’un prix, celui qu’avait fondé pour encourager de telles études notre prédécesseur Octave Roulland.

Vous pouvez vous procurer ce livre aux éditions Orep

Le secret du canard au sang – Le policier gastronomique de Rouen

Aristophane de Boissy, aristocrate aux rentes bien fournies, scrute les faits divers du jour à la recherche d’inspiration pour son prochain roman quand il tombe sur l’annonce de la mort du directeur de l’Hotel Saint-Adresse de Rouen, une maison dont il est un habitué apprécié.

Avec son jardinier-chauffeur, ils vont se retrouver, menant l’enquête à travers les plus belles tables de Rouen où ils donnent rendez-vous à leurs amis bien placés pour les renseigner.

Du Roi Albert aux Nymphéas en passant par La Couronne et Le Petit Bar, Aristophane tente de prouver l’innocence de ses amis du Saint-Adresse, tandis que l’habile Arthur, des Restaurants d’Eux-Mêmes au Cancan, suit la piste sombre de La fourchette étoilée.

Mêlant arrière-cuisine, réunion mondaine du tout Rouen et confidences de politiciens locaux, Cyril Brun, pour ce premier roman, dresse un portrait gastronomique de la ville à partir d’une multitude d’anecdotes authentiques et de personnages inspirés de son entourage rouennais qui donneront aux habitants de la capitale normande l’impression de suivre, en faits réels, l’enquêteur en herbe.

Vous pouvez le commander par ici

Les libraires imprimeurs de Rouen, d’Henri II à Richelieu

Le 18 décembre dernier, l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen a discerné divers prix littéraires.

Nous poursuivons notre présentation des ouvrages primés avec ce mémoire de maîtrise fort enrichissant !

Le livre que M. Sylvain Skora a présenté au concours de l’académie des sciences, belles-lettres et arts Rouen, Les libraires imprimeurs de Rouen, d’Henri II à Richelieu est un mémoire de maîtrise rédigé il y a une vingtaine d’années sous la direction de M. Mellot et remanié avant sa très récente parution aux presses universitaires de Rouen et du Havre. Quel beau mémoire de maîtrise ! Quels remaniements heureux !

Tel quel, cet ouvrage complète ceux de MM. Quéniart et Mellot sur les imprimeurs rouennais, celui-là pour le XVIIIe siècle, celui-ci pour le XVIIe siècle, ce qui fait que le public possède une vue d’ensemble de l’imprimerie-librairie à Rouen sur l’espace de près de trois siècles. A la vérité, les trois auteurs n’ont pas entrepris leurs recherches dans les mêmes perspectives.

Le livre de M. Skora se recommande par une très grande clarté ‒ ce qui en rend la lecture agréable, s’agissant d’un sujet en apparence austère, mais que l’auteur parvient à rendre étonnamment vivant au cours de ses développements. C’est un portrait de groupe qu’il dresse devant son lecteur.

Il montre par quel cheminement la profession de libraire-imprimeur, entièrement libre au moment de l’introduction de l’imprimerie à Rouen à la fin du XVe siècle, s’est peu à peu moulée dans le cadre institutionnel d’un métier juré en 1579 ou, si l’on préfère, d’une corporation. La liberté d’entreprendre a fini par se plier, bon gré mal gré, aux contraintes d’une économie sociale telle que la voulait l’Ancien Régime. Elle n’y gagna guère.

L’auteur évoque ensuite les tensions et les solidarités qui régnaient à l’intérieur de cette corporation, ses prospérités et sa polarisation au XVIIe siècle entre les grands noms de l’édition rouennaise, choyés par le parlement de Rouen et l’Église d’une part, et le quasi-prolétariat de l’impression « bas de gamme » d’autre part.

Mais qu’on y prenne garde, quels qu’aient pu être les succès de l’imprimerie rouennaise, elle ne permettait guère d’ascension sociale proportionnelle à l’efficacité de ce nouveau media. On ne connaît pas de libraires-imprimeurs qui aient pu s’infiltrer au sein de la bourgeoisie installée.

La dernière partie traite des rapports entre les métiers du livre et les pouvoirs constitués : Église et État. M. Skora démonte le mécanisme de la répression des imprimeurs indociles ou dissidents, autrement dit, de la censure, à supposer que ce concept ait eu alors la netteté qu’il a prise au XVIIIe siècle à la suite des philosophes éclairés. De fait, les tribunaux civils connaissaient des procès de librairie, alors même que les gens de justice, en raison de leur activité quotidienne, ne pouvaient se passer des libraires-imprimeurs ; l’Église était incompétente sur ces sujets ; tout au plus, elle pouvait prononcer des censures spirituelles, mais ses intérêts la poussaient à ménager les gens du livre. Cet état de choses, cette confusion judiciaire, ne pouvaient mener qu’à une répression incohérente des « délits de pensée » si l’on peut ainsi parler. Alors que l’on brûla vifs des colporteurs pour avoir débité des livres interdits, d’autres contrevenants à la législation de la librairie se tirèrent d’affaires moyennant de très légères amendes.

Il ne faut pas oublier que M. Skora montre à l’envi que la tension était vive entre maîtres et compagnons ; elle divisait profondément la corporation des libraires-imprimeurs et ébréchait sérieusement l’idéal d’harmonie censé inspirer le système des jurandes. En revanche, le fait qu’elle ait compté et des catholiques et des calvinistes n’entraînait pas de conflits confessionnels. Les uns et les autres marchaient de conserve au long de cette révolution médiatique que fut la diffusion de l’imprimerie, quand bien même certains atteignaient l’aisance tandis que d’autre gagnaient à peine leur vie.

L’Académie est persuadée que la qualité des résultats acquis par M. Skora, dont il vient d’être rendu compte tient à la sûreté de la méthode dont il s’est servi : elle consiste à comparer les textes normatifs aux réalités de terrain, établies par le dépouillement de fonds d’archives très bien référencés. Le succès du livre doit beaucoup à la simplicité élégante de l’expression : jamais de développements superflus, respect du lecteur qui n’est pas sous un savoir indigeste. Tout concourt au but recherché qui est de dresser un tableau de groupe et de suggérer les tensions et les solidarités qui l’ont lié ou qui l’ont divisé.

Gérard HURPIN

C’est pourquoi l’académie des Sciences, Belles-Lettres et arts de Rouen récompense en ce jour le travail de M. Skora en lui décernant le prix Boulet-Lemoine.

Vous pouvez commander le livre par ici

BRIGA aux confins septentrionaux de l’Empire une ville romaine se révèle,

L’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen a tenue le samedi 18 décembre 2021, à l’Hôtel des sociétés savantes, sa traditionnelle séance des prix. Plusieurs ouvrages ont été distingués (dont nous aurons le plaisir de rendre compte dans les jours à venir).

Ce livre a reçu le Prix la Reinty, de l’Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen. Ouvrage publié sous la direction d’Étienne Mantel, Jonas Parietas et Laurence Marlin

Catalogue de l’exposition présentée au Musée des Antiquités de Rouen, ce beau livre vise à faire connaître, bien au-delà de l’exposition, ce qui en fait tout son mérite, une ville romaine longtemps oubliée, au cœur de la forêt d’Eu, au lieu-dit le Bois-l’Abbé. Si des trouvailles, puis des fouilles avaient montré depuis le XVIIIe siècle la présence d’un site antique, ce sont les fouilles du XXIe siècle qui ont révélé qu’une ville s’étendait là et, en 2006, une inscription en a fait connaître le nom : Briga.

Quatre chapitres traitent de l’histoire des découvertes, des origines de Briga, de sa monumentalisation aux Ier-IIIe s. puis de son déclin à l’Antiquité tardive, enfin de sa « renaissance » au XXIe siècle grâce à l’archéologie adossée aux nouvelles technologies, au service de la problématique qui ouvre de belles perspectives de recherche.  

 En tête de l’ouvrage cartes et plans de grande qualité, ainsi qu’une frise chronologique, permettent de situer d’emblée dans l’espace et le temps la ville de Briga.

 L’état actuel des connaissances est exposé de manière claire et accessible à tous, complété par des fiches thématiques (les panneaux de l’exposition). Les objets sont présentés par chapitre ; ce sont souvent des fragments qui permettent de reconstituer des monuments. Plans, photos des vestiges au sol, photos aériennes, reconstitutions en 3 D révèlent ce que fut la ville de Briga à son apogée au milieu du IIIe siècle.

L’étude de l’occupation permanente du site sur le plateau de Beaumont dominant la basse vallée de la Bresle, sur le territoire des Bellovaques, peuple celtique connu par César, éclaire le processus de peuplement de cette partie septentrionale de la Seine-Maritime. Après la conquête romaine, une enceinte fortifiée est mise en place autour d’un site civil comportant un lieu de culte et un habitat assez fruste qui se structure peu à peu ; activités artisanales et commerciales sont attestées ainsi que l’assimilation d’un mode de vie italique et de pratiques alimentaires méditerranéennes : on consomme désormais à Briga de l’huile d’olive, du vin, et du garum.

Fin Ier-début IIe s., puis au début du IIIe s., une élite urbaine romanisée a les moyens de développer une vraie ville romaine : réaménagement de l’enceinte fortifiée, aménagement d’une vaste place publique, monumentalisation des édifices publics dont la restructuration du temple central où Mercure, après Lugus, est vénéré, création d’une longue basilique civile, lieu d’activités économiques. Développement de l’habitat en plusieurs quartiers, dont les archéologues ont entrepris prospection et fouille en vue de connaître, autant que possible, l’organisation urbaine et la vie quotidienne.

En l’absence de textes, les auteurs ont su tirer le meilleur parti des découvertes archéologiques pour montrer comment l’évolution des monuments exprime l’évolution de la ville, sans pouvoir en dire plus, s’interrogeant avec prudence sur les causes d’un déclin évident dans les années 275-290 dans le cadre d’une désertion généralisée de la région.

« Dévoiler cette ville de Gaule Belgique » … « mettre en lumière l’antique Briga » telle est la mission que des équipes successives poursuivent avec passion, compétence et succès. Ce livre en est l’expression.  Il mérite bien le prix que l’Académie lui décerne aujourd’hui et fera la joie des lecteurs qui découvriront un pan du passé de notre région.

Françoise Thelamon

BRIGA aux confins septentrionaux de l’Empire une ville romaine se révèle,

Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, Silvana Editoriale, Milan, 2020, 224 p.

Vous pouvez trouver ce livre en suivant ce lien

Claude Monet, fragments d’une vie

L’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen a tenue le samedi 18 décembre 2021, à l’Hôtel des sociétés savantes, sa traditionnelle séance des prix. Plusieurs ouvrages ont été distingués (dont nous aurons le plaisir de rendre compte dans les jours à venir).

Monnet Fragment d’une vie a reçu à cette occasion, un prix de l’Académie.

Son président Alain de Bezenac, nous fait l’amitié de nous présenter cet ouvrage.

Ce livre de 200 pages paru aux éditions des Falaises a été écrit par Gérard POTEAU, acteur culturel au sein de diverses institutions avant de se consacrer à l’écriture. Il a en effet déjà publié une dizaine de livres consacrés en partie à l’art.

Ce livre porte bien son nom « fragments d’une vie « car il ne s’agit pas d’une biographie à proprement parler. Le livre est divisé en six chapitres : Giverny, Camille et Alice, les amis, les nymphéas, le jardin, le déjeuner. Dans chaque chapitre, il y a un récit biographique organisé autour des thèmes choisis dans le chapitre . Il est beaucoup question du mode de vie de Claude Monet, de ses relations avec les autres peintres, les galeries, les institutions culturelles mais aussi avec le monde qui l’entoure, sa famille, ses amis, son personnel, son village ou encore le pouvoir  En outre les œuvres sont mentionnées avec une description de ce qu’elles représentent, notamment les séries de meules, de cathédrales, de nymphéas et la manière dont elles ont été perçues par le public.

La narration s’appuie sur un grand nombre de documents et notamment de correspondances entre Claude Monet et d’autres personnes. Ainsi il ne s’agit pas d’une histoire romancée d’un artiste et de son œuvre mais de récits biographiques fragmentaires  fort bien documentés.

Le livre est enrichi d’une documentation photographique assez importante.

L’épilogue est naturellement consacré à la mort de l’artiste et l’émotion qu’elle a suscité.

L’ouvrage est complété par une chronologie de la vie de Claude Monet ainsi que d’une biographie sommaire.

Ce livre est très agréable à lire et bien conçu car il permet d’avoir une vision assez complète de la vie du fondateur de l’impressionnisme . L’auteur a su le rendre vivant et le livre est  bien écrit .

Alain de Bézenac

Vous pouvez vous procurer ce livre en suivant ce lien

Henry Chéron, le Gambetta normand

L’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen a tenue le samedi 18 décembre 2021, à l’Hôtel des sociétés savantes, sa traditionnelle séance des prix. Plusieurs ouvrages ont été distingués (dont nous aurons le plaisir de rendre compte dans les jours à venir).

L’un d’entre eux a obtenu une “citation”.

Le président de l’Académie, Alain de Bézenac, nous explique pourquoi en nous présentant l’ouvrage.

Homme politique normand de la III° République, Henri Chéron n’avait pas encore inspiré de biographe. C’est maintenant chose faite puisque Monsieur Cédric Cannelier, fonctionnaire de police, a mené une véritable enquête en dépouillant divers fonds d’archives et les organes de presse tant nationaux que normands.

            Né à Lisieux en 1862, Henry Chéron deviendra à 27 ans en 1894 conseiller municipal puis maire de cette ville. Ainsi débute une longue carrière politique qui le mènera à l’Assemblée Nationale puis au Sénat en passant par le Conseil Général du Calvados qu’il présidera durant25 ans jusqu’à son décès en 1936.

            Sons sens du bien commun explique que les chefs du gouvernement l’aient remarqué de sorte que sa nomination comme sous-secrétaire d’Etat à la guerre en 1906 lui donne un premier portefeuille ministériel, avant le Travail, l’Agriculture, le Commerce et les Finances.

            Les recherches approfondies de Monsieur Le Cannelier permettent de suivre avec précision les actions déployées par Henry Chéron dans chacune de ses charges, son évolution sur le plan des idées politiques le faisant évoluer vers la droite. Il le montre doué d’une grande fibre sociale et sociétale, bénéficiant d’une grande puissance de travail et d’une ingéniosité remarquable.

            Aussi l’Académie a décidé de décerner une citation à cet ouvrage.

Vous pouvez vous procurer cet ouvrage en suivant ce lien

Le changement climatique en Normandie. Quels effets sur les sociétés ?

Après des décennies de polémiques et d’absence d’écoute des messages d’alerte des scientifiques, il est désormais admis que le changement climatique est une réalité, que ces nombreuses conséquences sont en marche à l’échelle de la planète et que le rôle de l’homme au travers des émissions des gaz à effet de serre est incontestable.

Créé dès 1988 par l’ONU, le groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) travaille actuellement à son sixième (déjà !) « cycle d’évaluation du climat ». Il s’organise en trois groupes de travail différents mais très complémentaires qui essaient de répondre à trois grands types de questions : bien identifier les fondements physiques du changement climatique ; mesurer son impact sur l’humanité (vulnérabilité) et imaginer des capacités d’adaptation ; proposer des mesures d’atténuation du changement climatique.

Le premier volet de ce sixième rapport est sorti en août 2021.Il dresse un tableau encore plus inquiétant que les précédents. La limite de 1,5 °C de réchauffement global, que l’Accord de Paris sur le climat de 2015 fixe à l’horizon 2100, sera probablement dépassée avant 2040. La hausse du niveau des mers est à nouveau réévaluée pour atteindre voire dépasser le mètre, selon les scénarios, à échéance 2100, en cas d’une hausse des températures atteignant les 3-4 °C.

Les graphiques de ce numéro s’appuient le plus souvent sur les deux scénarios RCP extrêmes : le RCP 2.6, le plus optimiste qui supposerait des politiques très volontaristes de réduction des gaz à effet de serre pour contenir la hausse moyenne des températures en deçà de 2 °C, et le RCP 8.5 (scénario pessimiste mais réaliste) qui verrait la température augmenter de 3-4 °C.

Bien que global, le changement climatique est très inégal d’une partie à l’autre de la planète. Il est donc important de savoir où nous en sommes dans une région comme la Normandie, notamment du fait de sa façade littorale et de l’axe de la Seine, à fortes aménités économiques et environnementales qui seront particulièrement concernées par les inondations…

C’est la raison pour laquelle le conseil régional a innové en mettant en place en 2019 un « GIEC normand » composé de 23 experts techniques et universitaires de Caen, Rouen et Le Havre et relevant de disciplines différentes. Ce groupe de travail a rendu des rapports consultables en ligne sur le site normandie.fr.

Comme le GIEC international, il aborde des problématiques très variées qui relèvent à la fois du constat actuel, des évolutions futures possibles et de leurs conséquences sur la société.

Ce sont les faits saillants de ce rapport régional qu’évoque ce dossier d’Études normandes. Nous souhaitons vivement que cette publication contribue à une meilleure sensibilisation de tous les Normands à ces enjeux climatiques majeurs d’aujourd’hui et de demain.

Pr Stéphane Costa, géographie et environnement, université de Caen Normandie, et Pr Benoît Laignel, géosciences et environnement, université de Rouen Normandie, co-présidents du GIEC normand et experts au GIEC international

Vous pouvez retrouver le dossier complet sur le dernier numéro d’Etudes normandes, numéro 20 en le commandant par ici

En vente également à L’ Armitière

Remise des prix littéraires de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen

 Comme chaque année, l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen consacrera, le 18 décembre prochain une séance publique à la remise de ses prix :

-prix du dévouement, attribué cette fois à l’association « A bras ouverts » et

-prix littéraires ou artistiques qui distinguent cette année 5 ouvrages concernant la Normandie.  Chacun a reçu le nom d’un donateur qui l’avait financé pour encourager et développer une branche du savoir. Chacun fera l’objet d’une présentation soulignant ses mérites.

A l’occasion de ces prix, le futur président de l’Académie, M. Guy Pessiot, prononcera le discours d’usage sur le thème « La vertu de curiosité ».

 C’est à 17 H, 190 rue Beauvoisine, 76000 Rouen.  Entrée libre (avec masque et pass ).

Quart de finale aller de CHL : Tappara – Rouen – L’envie d’y croire

Seul club français à avoir atteint les quarts de finale de la CHL, les Dragons de Rouen ont déjà rempli leur contrat en entrant dans le cercle très fermé des 8 meilleures équipes européennes de 2021. Désormais, tout est du plaisir pour eux comme pour leurs supporters, qu’importent les résultats. Pour autant, le club de Rouen n’est pas du genre à s’arrêter là et après tout, tout est possible en hockey.

Avant même le coup d’envoi du match, les Dragons devaient composer avec diverses mésaventures… Tout d’abord, Rouen allait jouer le match à 3 lignes du fait de l’absence de ses jeunes (Théo Gueurif, Quentin Tomasino, Jordan Hervé, Kaylian Leborgne et Tommy Perret) tous retenus pour la participation de l’équipe de France aux mondiaux des moins de 20 ans. Cela n’est déjà pas chose facile face à une équipe française mais face à des Finlandais réputés rapides, cela complique sérieusement la tâche. Ensuite, Anthony Guttig est toujours convalescent, privant les Dragons d’un talentueux attaquant. Enfin, Air France a égaré le matériel de Loïc Lampérier (meilleur pointeur de l’équipe de Rouen en CHL) hypothéquant sa participation au match. Heureusement, grâce aux efforts de l’équipe technique de Rouen pour se procurer un matériel de rechange et à la sportivité de l’équipe de Tappara qui a également prêté du matériel aux Rouennais, le n° 27 de Rouen (portant le n° 9 lors du match) était bel et bien sur la glace.

(Crédit Photo: M.Kylmaniemi)

Des Finlandais à la vitesse époustouflante

Dès la 1re min. de jeu, la vitesse de patinage des Finlandais leur créait une occasion de 2 contre 1, parfaitement arrêtée par Pintaric. Cette entrée en matière donnait une belle idée de ce qu’allait être la 1re période. Les Finlandais prenaient d’assaut la cage de Pintaric face à des Rouennais complètement étouffés par la vitesse de patinage et de jeu de ces derniers. Il fallait encore une fois un Pintaric exceptionnel pour annihiler les nombreuses occasions de but, bien aidé par une défense qui ne comptait pas ses efforts. Après 6 min. de jeu, Rouen écopait d’une 1re pénalité de 2min. Les Rouennais étant déjà dépassés dans le jeu à 5 contre 5, il ne fallait que 12 sec. aux Finlandais pour ouvrir le score à la faveur de cette supériorité numérique (0-1). Malgré ce but arrivé tôt dans la partie, les Rouennais maintenaient leurs efforts sous une nette domination de Tappara (19 tirs cadrés contre 3 pour les Rouennais en 1re période). Malheureusement, peu avant la fin du 1er tiers, les Finlandais marquaient à nouveau sur un contre très rapide qui désorganisait complètement les Rouennais et laissait tout le loisir au n° 19 de Tappara de lancer un tir puissant plein axe (0-2).

(Crédit Photo: M.Kylmaniemi)

Ces Dragons ont du caractère !

Lors du 2e tiers, les Dragons trouvaient plus d’espace et d’oxygène. N’étant plus cantonnés à défendre constamment, ils s’autorisaient à jouer leur chance à fond. Peu avant la mi-match, à la faveur de leur 1re supériorité numérique les Dragons parvenaient à tromper en 2 fois, le gardien finlandais. Sur un tir puissant de la bleue de Chakiachvili (n° 62), Loïc Lampérier (n° 9) parfaitement placé devant de gardien, reprenait le palet pour l’envoyer au fond des filets (1-2). Galvanisés par ce but, les Rouennais se montraient alors de plus en plus audacieux dans leurs actions. Finalement, profitant d’une nouvelle supériorité numérique, Rouen revenait à égalité face à Tamparra. Joël Caron (n° 96) situé à gauche au niveau de la bleue offrait le palet à Mark Flood (n° 36) bien placé à gauche du but. Ce dernier voyait son tir repoussé par le gardien mais Rolands Vigners (n° 91) bien placé devant le but, récupérait le palet et le propulsait au fond des filets (2-2). Malheureusement, Tappara profitait également d’une supériorité numérique pour reprendre de l’avance sur un très beau tir en lucarne (2-3).

(Crédit Photo: M.Kylmaniemi)

Les Dragons se donnent les moyens d’y croire

En ce début de 3e période, Tappara accélérait et se trouvait tout près de tromper Pintaric, battu sur le mouvement du n° 86 finlandais mais bien épaulé par ses défenseurs. Plus la période avançait et plus les accélérations des joueurs de Tappara désorganisaient l’équipe de Rouen qui, tout en étant proche de la rupture, maintenait le score grâce au courage et à l’abnégation des défenseurs rouennais. Finalement, à 5 min. de la fin du match, Rouen réalisait même l’exploit de revenir au score. Mark Flood (n° 36) en zone défensive adressait une passe magnifique à Andrew Johnston (n° 61) qui après s’être fait oublier à la bleue par les défenseurs de Tappara, fonçait seul plein axe vers le but et trompait le gardien adverse par un sublime revers sous la barre (3-3). Malgré une dernière supériorité numérique, Tappara ne parvenait pas à modifier le score au tableau d’affichage et les Dragons et leurs supporteurs pouvaient laisser éclater leur joie devant un superbe résultat à l’extérieur qui permet aux Rouennais d’espérer une possible qualification pour les demi-finales lors du match retour à Rouen mardi 14 décembre.

(Crédit Photo: M.Kylmaniemi)

Rendez-vous mardi 14 décembre (19 h 30) pour le match retour à Rouen

Le droit d’y croire… voilà en quelques mots ce que les Dragons de Rouen ont obtenu grâce à ce nul arraché à l’extérieur face à Tappara. Bien évidemment, la vitesse de patinage et de jeu des Finlandais promet déjà un match rude et âpre, mais sur 60 min. et devant leur public qui promet d’ores et déjà d’enflammer la patinoire comme jamais, les Dragons peuvent s’autoriser à rêver. Chaque fois que les Dragons ont été proches d’un exploit dans leur histoire, ils ont toujours pu compter sur le soutien indéfectible de leurs supporters et trouver à domicile des ressources inattendues pour l’emporter… une fois encore ?

Temple Saint-Eloi – Quatre concerts pour fêter Noël

C’est le temps de Noël avec ses lumières et l’anonce de la nouvelle année. Pour vivre cette période ensemble, rien de tel qu’un petit détour par le temple Saint-Eloi pour y partager un moment musical. Il y en a pour tous les goûts !

– en louanges, chantées et jouées par Sébastien Geffroy le samedi 11 décembre

– en chants traditionnels et du monde par les chorales universitaires de Rouen et du lycée Jeanne d’Arc le dimanche 12 décembre

– en quatuor à cordes, orgue et chants le samedi 18 décembre

– spirituel et lyrique pour l’entrée dans la nouvelle année le dimanche 2 janvier

Pour en savoir plus et connaître le programme, c’est par ici

8e de finale retour de CHL : Salzburg – Rouen – Un match pour écrire l’histoire…

Après leur victoire 3-0 à domicile la semaine dernière, les Dragons pouvaient croire à une qualification historique en quarts de finale de la CHL, étape qu’aucun club français n’a encore jamais atteinte. Leurs trois buts d’avance, construits après un match aller sérieux et discipliné, devaient leur permettre de croire en leur chance pour écrire une nouvelle page de l’histoire du hockey français et faire figurer le club de Rouen parmi les 8 meilleurs clubs européens.

(Crédit Photo: Champion Hockey League)

Une première période laborieuse

Le début de match tourna rapidement à l’avantage de Salzburg. Les Rouennais, visiblement tétanisés par l’enjeu en ce début de période, perdaient leurs duels et ne parvenaient pas à trouver une mobilité et une vitesse de patinage pour faire jeu égal avec Salzburg. Dès la 4e min. de jeu, le n°91 de Salzburg se retrouvait seul devant Pintaric côté droit après un mauvais placement des Rouennais. Pintaric s’employait à un arrêt reflexe pour maintenir son équipe à flot. Les Dragons subissaient complètement le jeu de Salzburg en cette 1re période et ne devaient leur maintien dans le match qu’à un Pintaric des grands soirs. Pour autant, comme au match aller, les Rouennais finissaient par retrouver leur jeu en fin de 1re période, avec R. Vigners (n°91) qui remettait le palet en retrait plein centre pour D. Yéo (n°8) dont le tir était bien stoppé par le gardien. Malgré cette belle tentative, la domination de Salzburg était flagrante et c’est en toute logique que Salzburg ouvrait le score lors de sa première supériorité numérique (0-1), peu de temps avant de rentrer au vestiaire.

(Crédit Photo: Champion Hockey League)

Les Dragons maladroits devant le but

Les Dragons attaquaient ce 2e tiers avec plus d’assurance et d’énergie que le 1er, et commençaient à être plus présents dans les duels. Rouen profitait d’une supériorité dès le début de cette 2e période pour installer son jeu et amener le danger devant la cage de Salzburg. F. Chakiachvili (n°62) était tout près de tromper le gardien de Salzburg sur un tir de la bleue, que L. Lampérier(n°27) situé juste devant le but, ne parvenait pas à dévier. Les occasions s’enchaînaient d’un côté comme de l’autre, le n°71 de Salzburg se trouvant tout prêt d’alourdir le score après avoir récupéré un palet juste devant le but, mais Pintaric repoussait le palet de la botte. Grâce à une nouvelle supériorité, les Rouennais se procuraient une nouvelle occasion par D. Gilbert (n°67) qui bien décalé sur la droite ne parvenait cependant pas à tromper le gardien adverse. Dans les toutes dernières secondes de la supériorité, L. Lampérier (n°27) parvenait même à tromper la vigilance des défenseurs de Salzburg et à partir seul face au gardien mais voyait son palet détourné par ce dernier. Toutes ces occasions manquées finissaient par frustrer les Dragons et leurs supporteurs, et la fatigue commençait à se faire sentir chez les Rouennais dont le marquage était de plus en plus relâché. Il n’en fallait pas plus à Salzburg pour alourdir le score par un tir puissant de la bleue, profitant que Pintaric était masqué (0-2). A la dernière minute de cette période, R. Vigners  après avoir remporté son duel face au défenseur de Salzburg tentait un tir du revers sur le gardien qui détournait bien le palet. Les dragons rentraient alors au vestiaire avec beaucoup d’occasions non concrétisées et avec 1 seul but d’avance sur le score cumulé (match aller + retour).

(Crédit Photo: Champion Hockey League)

Un sauveur nommé Dylan Yéo

En ce début de 3e tiers, les 2 équipes jouaient leur va-tout. Salzburg, n’étant qu’à un but de refaire son retard, mettait une pression énorme sur les Rouennais. Malgré cela, après 5 min. de jeu, Rouen était tout près d’ouvrir la marque après un 1er tir d’Anthony Guttig (n°71) repoussé, puis un 2e de David Gilbert (n°67) également repoussé par la botte du gardien. Finalement, à 10 min. de la fin du match, Salzburg marquait de nouveau par un très beau tir dans la lucarne (0-3). Stupeur chez les Dragons et leurs supporteurs qui voyaient tous les efforts du match aller réduits à néant et avec une équipe de Salzburg tout en confiance. Ce but aurait pu enterrer définitivement les espoirs rouennais… mais conscients qu’ils n’avaient plus grand chose à perdre, les Rouennais lançaient leurs dernières forces dans la bataille, encouragés par leurs supporteurs qui donnaient de la voix au Novick’s stadium ou à la patinoire de Rouen. Alors que l’on s’apprêtait à entrer dans les 5 dernières min. de jeu et que les Rouennais avaient bien installé leur jeu en zone offensive, Dylan Yéo, à la bleue, trouva la lucarne gauche du but de Salzburg (1-3). Salzburg tentait alors de revenir dans la partie. La pénalité de L. Lampérier (n°27) à 1 min. de la fin mettait les Dragons dans une position insoutenable. Les joueurs de Salzburg profitaient de ce 6 contre 4 (Cage vide du côté de Salzburg) pour assiéger littéralement la cage rouennaise. Les Dragons défendaient alors en catastrophe mais ne rompaient pas et pouvaient laisser éclater leur joie dès la fin du match.

(Crédit Photo: Champion Hockey League)

Rendez-vous historique pour les quarts de finale de la CHL

Même si ce match retour ne restera pas comme le meilleur match des Dragons sur la scène européenne, il leur permet toutefois, grâce au score du match aller, de se qualifier pour les quarts de finales de la CHL (4-3 au score cumulé). Un exploit historique pour un club français.

En quarts, les Dragons de Rouen rencontreront les Finlandais de Tappara Tampere, les 7 et 14 décembre prochain. Ce club finlandais au palmarès de 17 titres nationaux, dont le dernier en 2017, participe chaque année à la CHL depuis 2014. Toutefois, comme les Dragons, Tappara atteint pour la 1re fois de son histoire les quarts de finale de la CHL.

(Crédit Photo: Champion Hockey League)

Napoléon – « Et si on statuait ? » Ce que proposent les Amis des Monuments Rouennais

   Les A.M.R. ne sont pas là seulement pour critiquer ! Vigilants quant au patrimoine ancien, ils savent aussi apprécier des créations nouvelles de qualité. C’est pourquoi leur Commission de sauvegarde, dont la pétition pour un maintien en place de la statue de Napoléon a eu un large écho (1700 signatures à ce jour),  présente les propositions qui suivent, contribution concrète au débat ouvert  par l’équipe municipale. Que souhaite celle-ci, donner aux femmes une meilleure représentation dans l’espace public ? Mais pourquoi pas ! Sait-on que les AMR –  que présida longtemps avec brio Elisabeth Chirol et dont les membres sont à plus de 52% féminins … – ont su précocement  mettre en vedette une Rouennaise, Juliette Billard, première femme architecte en France, obtenant même qu’on lui dédie une placette inaugurée officiellement en 2017 et malheureusement depuis laissée à l’abandon ? Alors, qu’on honore mieux les femmes, dans cette ville qui si longtemps refusa de statufier Jeanne d’Arc, on ne saurait être contre. Sans doute faudrait-il alors songer à ces Rouennaises trop oubliées telles Marie Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête), Amélie Bosquet (Le Roman des ouvrières), Marie Desmares (La Champmeslé)… et plus encore à des figures collectives telles les trieuses de charbon de la Presqu’île Rollet ou les ouvrières de filature, combien représentatives de la condition féminine d’hier.

  Il peut donc y avoir sur ce point un large consensus. Pourquoi dès lors le compromettre en voulant à toute force relier cela à un déménagement de la statue de Napoléon ? Celle-ci paraît peut-être lointaine  et superflue vue des fenêtres de la Mairie ; elle n’en est pas moins, vue de la ville, parfaitement à sa place au principal carrefour urbain. On ne voit donc pas, sauf pour attirer l’attention des média ou, pire, pour plaire aux révisionnistes de notre histoire, la nécessité de chasser de son emplacement dédié un monument qui fait partie du patrimoine urbain et qui, d’ailleurs, est en instance de classement au titre des M.H. Et l’on oublie de nous chiffrer le coût d’une telle opération…  Une solution beaucoup plus simple existe : si l’on veut honorer expressément les femmes sur le parvis de l’hôtel de ville, espace par ailleurs très apprécié des jeunes skaters, quoi de plus facile, et de plus consensuel,  que d’en peupler le pourtour végétal d’une série de statues ou de bustes bien représentatifs ? Voilà ce que proposent les Amis des Monuments Rouennais.

8e de finale aller de CHL : Rouen – Salzburg – Un parfum de revanche

La dernière aventure européenne des Dragons de Rouen en 2018 avait marqué l’histoire du club et du hockey français. En effet, pourtant en situation très délicate et dernier de sa poule après les 3 premiers matchs de la phase de qualification, Rouen était allé chercher 3 victoires d’affilée (dont une à l’extérieur face à Nuremberg) pour finalement parvenir à se qualifier pour les 8es de finale de la CHL, exploit jamais réalisé par un club français jusqu’alors. L’aventure s’était malheureusement terminée en 8es face à Salzburg. En effet, si les Dragons étaient parvenus à tenir en échec Salzburg à domicile (3-3), Rouen avait été sèchement battu lors du match retour (1-5) privé de son meilleur attaquant (N. Deschamps) blessé lors d’un match de championnat. Le tirage au sort des 8es de finale de CHL 2021 a voulu que Rouen retrouve Salzburg, donnant aux Rouennais l’opportunité de prendre leur revanche sur leur adversaire.

(Crédit Photo: Stephane Heude)

Un début de match axé sur la défense

Dès le coup d’envoi du match, la patinoire de l’île Lacroix avait l’ambiance des grandes soirées européennes ! Les 3279 supporteurs rouennais (match joué à guichet fermé), et la célèbre Tribune G, chauffée à blanc par l’enjeu de ces 8es de finale et les retrouvailles avec Salzburg, donnaient pleinement de la voix dès l’entame du match. Côté glace, le début de match était tendu et les Rouennais étaient régulièrement dominés dans les duels. Pour autant, sérieux et disciplinés, les Dragons faisaient le dos rond et bloquaient bien les lignes de tirs, annihilant les occasions de but de Salzburg. Se libérant au fil du temps, les Rouennais s’offraient même une très belle occasion de but, par V. Nesa (n°6), bien placé devant le gardien, qui manquait de peu de reprendre le rebond après un bon lancer de M-A. Dorion (n°10). Pourtant, le plus beau à voir dans cette 1re période était finalement ce qu’on ne voyait pas, à savoir des occasions de but franches de Salzburg. En effet, Salzburg ne comptait que 6 tirs à la cage lors de cette 1re période. Comme le confiait le coach de Rouen, F. Lhenry, à la fin du match, l’important était d’être très rigoureux en défense pour rester dans le match face à une équipe redoutable en attaque.

(Crédit Photo: Stephane Heude)

Les Dragons se libèrent

Confortés par leur bonne 1re période, les Rouennais se libéraient progressivement dans leurs attaques et se montraient plus percutants dans leurs duels. Dès le début de la 2e période, Rouen commençait à mettre le feu devant la cage adverse. D’abord sur un tir en pivot de D. Yéo (n°8) dont le rebond était tout près d’être repris par J. Caron (n°96). Puis à la 13e, après une belle conservation du palet, R. Vigners (n°91) faisait le tour de la cage et décochait un tir puissant tout près de tromper le gardien. A la mi-match, c’est E. Cantagallo (n°41) qui décochait un tir à la cage qui rebondissait sur la bande pour revenir juste devant la cage permettant à J. Caron (n°96) de tenter une reprise au 1er poteau, bien défendu par le gardien. Après une pénalité de chaque côté pour charge avec la crosse, Rouen profitait des espaces laissés par ce 4 contre 4. K. Tessier (n°90) effectuait un gros travail pour entrer en zone offensive côté droit avec 2 joueurs de Salzburg sur le dos et parvenait à décaler D. Yéo (n°8) qui arrivait, seul, lancé côté gauche vers le but et dont le tir était dévié par la botte du gardien. Finalement, il fallait attendre les 3 dernières minutes de la période pour voir les efforts des Dragons être récompensés. Après une belle sortie de zone défensive avec un jeu en triangle, V. Nesa (n°6) sur la gauche parvenait à transmettre à A. Johnston (n°61) démarqué à droite du but. Ce dernier lançait un tir puissant sur le gardien dont le rebond était repris devant la cage par David Gilbert (n°67) qui ne laissait aucune chance au gardien (1-0).

(Crédit Photo: Stephane Heude)

Une fin de match en apothéose

Après avoir réalisé une belle 2e période, les Dragons ont offert une fin de match en apothéose à leurs supporteurs. Profitant d’un power-play, K. Tessier (n°90) décochait un tir puissant qui rebondissait sur le casque du gardien de Salzburg qui pouvait s’estimer chanceux. Finalement, à 8 min. de la fin du match, Rouen prenait le large. M-A. Dorion (n°10) récupérait le palet à la bleue et profitait de l’espace offert pour s’avancer et décocher un tir puissant. Le palet, contré par un joueur de Salzburg, venait mourir devant le but. Rolands Vigners (n°91), qui s’était placé au bon endroit et au bon moment devant le but, n’avait plus qu’à pousser le palet au fond des filets (2-0). La fin de match était dominée par Salzburg qui multipliait les actions dangereuses devant la cage de Pintaric. Salzburg était même tout près d’ouvrir la marque après un tir puissant, dont le rebond était repris par un joueur de Salzburg juste devant la cage. Pintaric voyait alors le palet lui passer entre les jambes… mais de peu à côté du but. La pression se faisait si forte que Rouen écopait d’une pénalité de 2 min. à 5 min. de la fin, une occasion rêvée pour Salzburg de revenir au score ! Et pourtant ! C’est bien en infériorité numérique que Rouen alourdissait le score ! Rolands Vigners (n°91), à l’expérience et avec détermination et culot, venait piquer le palet en zone offensive au dernier défenseur de Salzburg pour se présenter seul face au gardien et inscrire un but tout en malice après une très belle feinte, qui laissait le gardien de Salzburg scotché sur place (3-0). La patinoire de Rouen pouvait exulter. Et même si Salzburg eut quelques autres actions dangereuses, le score en restait là. Avec l’art et la manière, les Dragons de Rouen venaient de réaliser l’un des plus beaux matchs de leur histoire européenne.

(Crédit Photo: Stephane Heude)

(Crédit Photo: Stephane Heude)

Rendez-vous mercredi 24 novembre (20 h 20) pour le match retour à Salzburg

Si Rouen s’est ouvert la voie vers une possible qualification historique pour les quarts de finale de la CHL, le plus dur reste à faire ! En effet, le match retour à Salzburg promet d’être dur et âpre, et Salzburg n’abandonnera pas si facilement. Pour autant, les Rouennais ont désormais leur destin en main, à condition de faire preuve de la même rigueur et détermination au match retour qu’au match aller. En tout cas, leurs supporteurs seront une nouvelle fois derrière eux pour les soutenir.

Nota:

En raison de la situation du Covid en Autriche, le match retour se jouera à huis clos.

La vie parisienne à Rouen, entre émerveillement et déception

La soirée promettait d’être intéressante. On l’attendait avec impatience et crainte, disons-le, connaissant l’orchestre de l’opéra de Rouen, ce mercredi 9 novembre 2021.

Une partition redécouverte, donnée en création à l’opéra de Rouen avec le Palazetto Bru Zane (voir notre article), mise en scène par le couturier Christian Lacroix, il y avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Et l’attente fut à la hauteur des espérances en matière de costumes. Une version grand couturier des habits d’époque, pleine de couleurs et de lumières, a su donner un véritable éclat à la scène. Un flamboiement de tissus même, tant le nombre des costumes et des changements scène après scène était impressionnant. On imagine sans peine la ruche efficace en coulisse. Cette rosace lumineuse et tournoyante compensait des décors relativement ternes mais dans l’esprit époque eux aussi. La mise en scène, en forme de course tendue vers la résolution de l’histoire, ne laissa aucun temps mort, happant le spectateur dans sa respiration haletante et enivrante. Tout tourne, tourne et la fête se déroule. Telle fut bien l’ambiance de la scène qui manquait cependant de rodage encore. Les chanteurs cherchent leurs marques et hésitent, il faudra du temps pour patiner cette tournée riche d’actions, de gags, de styles et de mouvements.

Pour autant, le style très bouffe retenu, à bon droit du reste, masque la dramaturgie voulue par Offenbach. Le burlesque prend le pas sur l’histoire que le retour aux pièces d’origine ne rend pas vraiment plus nette. Les modifications et suppressions, nécessités de l’époque, n’apportaient finalement guère de relief et on comprend pourquoi, même loin de Paris, le compositeur ne chercha pas à revenir à sa première composition. Les trios inédits sont amusants, mais allongent l’ensemble d’autant plus que musicalement la ligne d’interprétation était décousue et lourde.

Si le Brésilien (Eric Huchet) a su ravir le public de ses deux airs célèbres, si Métella  (Aude Extremo) tenait haut le pavé, les autres chanteurs peinaient dans la diction et le rythme Offenbach, quand du moins les détails, non couverts par un orchestre sempiternellement au-dessus des voix, pouvait nous parvenir. Et ici malheureusement, la litanie des déceptions commence. Un orchestre lourd dès les premières mesures, en forme de fanfare bavaroise, souvent en décalage avec la scène, tant pour le rythme que pour le style, des voix pas suffisamment souples, une diction marmonnée ont rendu pénible une soirée qui avait tout pour briller, malgré un original petit ballet que l’on regrettera avoir été trop anecdotique.

Dans la fougue et le brio on fera une place à l’humour décalé du défilé de mode que ne pouvait manquer de proposer Christian Lacroix sur Les Parisiennes. Un public emballé, mais pour autant sans rappel ni ovation debout. Même dans son subconscient, le public sait toujours ressentir la différence entre l’agréable et l’excellence. Assurément la soirée lui fut agréable, mais espérons que les représentations de Tours et Paris hisseront à la hauteur qu’elle mérite cette création pleine de couleur et de vie.

Agenda culturel du 8 au 15 novembre 2021

C’est le grand retour de nos sélections de sortie. Comme avant avant le Covid nos sélections ne sont pas des publicités, mais un choix de la rédaction.

Théâtre

A L’ouest – Jonathan Lambert – Rodolphe – 9 et 10 Novembre – 20h30.

A L’Ouest – Quentin – Toujours debout – 13 novembre – 21h15.

Théâtre l’écho du Robec – Angie Queen l’ultime – 13 novembre 2021 – 20h30.

L’étincelle – La folle idée- Théâtre de la foudre – Du 8 au 10 novembre 2021 – 20 heures

CDN – Les gros patinent bien – Théâtre des deux rives – Du 9 au 13 novembre 2021 – horaires variables

Musique du monde

L’étincelle – Les Amazones d’Afriques – Salle Louis Jouvet – 9 novembre – 20 heures.

Musique classique

Théâtre des Arts – La vie parisienne – Offenbach – voir notre article– Du 7 au 13 novembre 2021 – (horaires variables)

Musées / expositions

Maison Marou – Cluedo géant ambiance Ma dame Bovary – Tous les jours départs réguliers (jusqu’au 14 novembre)

Abbaye Saint-Georges de Boscherville – Flaubert entre ici et ailleurs (jusqu’au 14 novembre)

Archives départementales de Seine Maritime – Dans la tête de Flaubert – Du 8 octobre 2021 au 9 janvier 2022

Musée des Beaux Arts – Dans l’intimité de Gustave Flaubert – jusqu’au 12 décembre 2021

Musée des Beaux Arts – Judit Reigl, le vertige de l’infini – jusqu’au 17 janvier 2022

Dégustation

Arômes et passions – Cave vins et fromages- Mardi 9 novembre –

Conférences

Académie des sciences belles lettres et arts de Rouen – Journée hommage à Flaubert – 20 novembre 2021

Journée d’hommage à Gustave Flaubert

Samedi 20 novembre 2021 de 9h30 à 17 heures

JOURNÉE HOMMAGE A FLAUBERT

Organisé par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen et le Consortium des Sociétés Savantes

 PROGRAMME

9h – Accueil

9h50, première partie

Présentations par les présidents des Sociétés Savantes

. Flaubert dans le patrimoine national

par M. Yvan Leclerc (Amis de Flaubert et Maupassant)

. Flaubert, bourgeois malgré lui ?

par M. Jean-Pierre Chaline (Amis des Monuments Rouennais)

. De quelques lieux liés aux Flaubert 

par M. Daniel Fauvel (Société Libre d’Émulation du Commerce et de l’Industrie de la Seine-Maritime)

. Reconstitution de la demeure de Croisset

par M. Guy Pessiot (Amis de Flaubert et Maupassant)

14h30, seconde partie

. Flaubert et la nature

par M. Bernard Boulard (Amis des Fleurs)

. Madame Bovary, opéra d’Emmanuel Bondeville

par M. Albert Castanet (Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen)

. Lettres de Gustave Flaubert à Louise Colet

par Mrs. Alain Bézu et Philippe Davenet (Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen)

. Filmer Madame Bovary 

par Mme Sophie Barthes, cinéaste

Conclusion par M. Yvan Leclerc (Amis de Flaubert et Maupassant)

En partenariat avec l’Université de Toutes Les Cultures (U.T.L.C)

(Hôtel des Sociétés Savantes – 190 rue Beauvoisine – Rouen)

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles – Obligation de présenter un pass sanitaire et de porter le masque dans la file d’attente

L’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, une institution active à découvrir

            Dans la première moitié du XVIII° siècle des amis férus de botanique se réunissaient dans un petit jardin du faubourg Bouvreuil, à proximité de l’actuelle rue du Champ des Oiseaux à Rouen. Cette société informelle s’intéressa progressivement à d’autres domaines comme la physique, l’anatomie et la chimie pour reprendre les termes des  lettres patentes de juin 1744 par lesquelles Louis XV crée à Rouen une Académie des sciences, des belles-lettres et des arts en lui donnant pour protecteur le gouverneur de Normandie, Charles-François de Montmorency-Luxembourg.

            Si deux hommes ont contribué à la création de cette société savante, Fontenelle et Le Cornier de Cideville – ce dernier condisciple et ami de Voltaire -, de nombreux artistes et savants ont élus à l’Académie : Chardin, Pigalle, Parmentier, Necker, Victor Hugo ou l’abbé Cochet par exemple.

            Alors que Rouen n’a été dotée d’une université qu’en 1966, l’Académie a joué un rôle primordial pour développer le mouvement des idées. Scientifiques, médecins, historiens, artistes, esprits cultivés de toutes formations apportent leurs contributions variées puisque l’Académie a un caractère pluri-disciplinaire. Elle organise des séances publiques dont l’accès est libre et gratuit, au cours desquelles tant des académiciens que des personnalités extérieures traitent d’un sujet déterminé.

            L’Académie organise également des colloques ou des journées d’étude sur un thèse déterminé : ainsi en 2015 a-t-elle examiné les enjeux de la nouvelle organisation territoriale lors du colloque Rouen : quelle métropole ? et en 2017 organisé une journée d’études à l’occasion du 500° anniversaire de la fondation de la ville du Havre. En 2019, elle a proposé un colloque à l’occasion du centenaire du parc zoologique de Clères.

            Loin de rester dans un splendide isolement, l’Académie noue des partenariats. Elle a par exemple organisé en 2018 avec le Groupe d’histoire des Hôpitaux de Rouen un colloque à l’occasion du centenaire de l’armistice de 1918. Elle contribue à créer année après année une synergie avec l’Université de Toutes Les Cultures.

            En 2018, elle a pris l’initiative de faire jouer par des élèves de cinq lycées de la Métropole de Rouen-Normandie une pièce de Corneille, La place royale, au cours de dix représentations publiques, ce qui leur a montré que le thème « Peut-on être libre quand on est amoureux ? » est toujours d’actualité. (nous avions fait notre dossier sur cette initiative)

            Chaque année le Précis analytique des travaux de l’Académie publie le texte de ces conférences ainsi que celui de certains exposés donnés en séance privée en présence des seuls académiciens titulaires.

            Au mois de décembre de chaque année civile, l’Académie tient une séance solennelle pour remettre des prix littéraires, scientifiques et artistiques à des ouvrages ou des œuvres présentant un rapport avec la Normandie ainsi qu’un prix du dévouement.

            Riche de la diversité de ses membres et de leurs compétences, l’Académie poursuit sa mission en transmettant le savoir dans des domaines variés, avec le double souci de la qualité et de la communication à un large public.

Alain de Bézenac, président de l’Académie

Vous pouvez découvrir le programme de l’année par ici

L’absinthe – Le cocktail effrayant d’une soirée halloween

Cela fait désormais plusieurs mois que L’absinthe a ouvert ses portes et pour ceux qui nous suivent sur les réseaux, nous avons eu plaisir à vous faire partager quelques soirées et cocktails.

Un bar jeune, à l’ambiance chaleureuse, moderne et tamisée, plein de surprises pour un accueil souriant et détendu. Un mur de tireuses impressionnant, quelques vins sympathiques, des planches qui mêlent qualité, quantité et élégance et surtout des cocktails dans les règles de l’art. Pas ces cocktails de restaurant ou de brasserie qui peuvent vous rester sur l’estomac ou tapisser de sucre vos papilles. Non ! Un art de la mixologie qui prend soin des saveurs et des sensations en bouche.

En bouche ? Pas seulement ce samedi 30 octobre ! Surfant sur la vague macabre de cette tradition païenne d’halloween, c’est l’effroi en bouche qui se distille à tout le corps, comme le train fantôme de la foire Saint-Romain, que l’équipe, rassemblée autour de Yoan Wagner a choisi pour thème !

Et, avouons-le, notre curiosité est éveillée ! Comment vont-ils rendre à la bouche un cocktail qui “fait peur”, tandis que le choix de la féérie plus que la terreur a été retenu pour épouser le cadre ordinaire d’une forêt enchantée que campe le décors quotidien des salles de L’absinthe ?

Réponse samedi 30 octobre à partir de 21 heures.

Plus de détails par ici

L’hôtel littéraire Flaubert, entrez dans l’univers de Gustave !

Un hôtel littéraire ? Mais qu’est-ce que cela peut bien être ? La question nous taraudait depuis de nombreuses années, alors bicentenaire Flaubert oblige, nous sommes allés passer une nuit dans le monde de Gustave Flaubert.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. L’hôtel au confort et au charme très agréables est absolument parfait pour les standards de la gamme et il ne vole absolument ses quatre étoiles. A l’agrément de l’accueil, ajoutez le calme de l’emplacement, en fond de cour derrière une petite rue piétonne et vous aurez une idée de la tranquillité de cet arrêt du temps.

Une pause hors du temps, ou plutôt une escale dans un autre temps, celui qui inspira l’auteur de Madame Bovary, c’est bien l’originalité apaisante de cette maison. Un bar de qualité, un petit déjeuner agréable et amusant avec ses pommes d’amour et guimauves d’autrefois, un confort relaxant, tout cela modulé selon les styles propres, peut se retrouver facilement ailleurs. Mais être plongé dans l’univers de Flaubert, cela est unique.

Dès l’accueil, c’est avec le célèbre sucre de Rouen ou sucre de pommes, que l’hôte de passage est reçu, comme Gustave aimait à le faire lui-même à l’occasion. Une bibliothèque flaubertienne derrière le comptoir, un livre du maître des lieux sur la table de chevet, une chambre au nom d’un des amis de Flaubert. Il n’en faut pas plus pour mieux découvrir l’intimité du romancier. Biographies des amis et citation trônant sur le lit, comme une épitaphe à méditer, c’est bel et bien un instant culturel à l’image de l’écrivain rouennais du milieu du XIXème siècle.

D’ailleurs, il n’est pas impossible que, portés par l’ambiance, vous n’aperceviez, discrète et comme en filigrane, la silhouette, ou la célèbre mèche de l’auteur de Salammbô, veillant au confort de ses hôtes.

La vie parisienne, en création mondiale à Rouen, 155 ans après Offenbach

C’est assurément la surprise de l’année tant attendue ! Qui ne connait La vie parisienne, probablement la plus célèbre opérette de Jacques Offenbach ? Qui, même parmi les publics les plus éloignés de la musique classique, ne connait au moins un des airs ou l’un des galops que l’on finira par assimiler au Cancan ? Parmi les mélomanes, combien connaissent les airs par cœur et pour beaucoup l’intégralité de la pièce ?

Eh bien ! non ! Trois fois non ! Ne vous en déplaise, vous ne connaissez ce monument que de loin et même de très loin. Découragé par le faible niveau de la troupe du Palais-royal, Offenbach dut abandonner les sections les plus acrobatiques, les plus difficiles de sa partition. De ce qu’il restait, il fallut encore retrancher ce que la censure ne permit pas. Pour tenir la gageure entre faible niveau et censure, il fallut non seulement couper et encore couper, mais encore modifier, transformer, réécrire, simplifier.

C’est ainsi que la création de l’automne 1866, en présence du composteur est assez éloignée de ce qu’il avait imaginé. Bien qu’il manque des pans entiers de l’histoire (tout l’acte IV), bien qu’il faille se satisfaire de raccourcis pour sauter à pieds joints dans les dénouements de l’intrigue, la succès fut au rendez-vous et Offenbach ne chercha pas, par la suite, à donner sa version originale qu’on croyait perdue et qui fut retrouvée il y a quelques années.

Au final, c’est près de 40% de l’œuvre qui ont été modifiés ou retranchés. Autant dire que le travail archéologique du Palazzetto Bru Zane nous livre une œuvre inédite. D’autant plus inédite que, fidèle à sa façon de travailler, Offenbach ne se mettait à l’orchestration complète qu’une fois que les premiers essais étaient concluants, laissant donc une grande partie de ses pages retrouvées réduites à la ligne de piano. Il n’a donc pas seulement fallu sortir des archives, mais aussi orchestrer au plus près de ce qu’aurait fait le maître. Les échanges ont fusé entre l’équipe du Palazzetto et le chef Romain Dumas et les essais sont encore en cours, alors que le Théâtre des Arts de Rouen s’apprête à entrer dans le vif des répétitions.

C’est donc une œuvre inédite, une création mondiale, 155 ans plus tard, que vont livrer l’Opéra de Rouen et le Palazzetto Bru Zane, dimanche 7 novembre 2021. Pour ce faire, c’est au couturier Christian Lacroix qu’ils ont fait appel pour les décors, les costumes et, chose inédite, la mise en scène. Unanimement, toute l’équipe de création a fait le choix de ne pas plonger cette opérette dans le contemporain du Paris d’Anne Hidalgo, mais de le laisser dans son temps. Certes, bien des sous-entendus risquent de nous échapper, mais la force évocatrice du compositeur devrait suffire à faire passer le message. (Pour une explication du sens de l’œuvre on pourra se reporter ici, quoique les nouveautés pourront ça et là donner plus de relief à l’analyse).

Deux castings ont été retenus pour tenir la tournée dans la durée et notamment les 16 dates parisiennes. Vous pouvez retrouver le détail ici.

Ayant eu accès aux maquettes et planches des décors et costumes originaux, Christian Lacroix, loin de plagier, s’est inspiré d’une époque pour aller, comme il aime, à la rencontre du passé.

Bref une perspective des plus alléchantes dont nous vous donnerons une plus fine idée après avoir vu, finalement pour la première fois, « La vie Parisienne »

A Rouen du 7 au 13 Novembre 2021

Théâtre à l’Ouest – J’aime beaucoup ce que vous faites -20 au 24 octobre

Vaudeville des temps contemporains, si l’on excepte la bonne, la femme trompée et le mari jaloux entretenu par des quiproquo en cascade, l’esprit y est cependant. Le malentendu de situation est remplacé par le non dit. Le non-dit de ce que pense le couple d’invités qui ne dit rien mais n’en pense pas moins. Le non-dit du couple des hôtes qui sans dire le non-dit qu’il sait, ne cesse de laisser à penser que le non-dit n’est pas seulement pensé !

Vous avez suivi ? Parfait, vous allez pouvoir être les témoins complices de ce week-end entre “amis”, parce que, comme le couple provincial que vous êtes, vous aussi, vous avez entendu le long message répondeur laissé par vos invités après avoir … mal raccroché leur téléphone !

Ils arrivent le sourire aux lèvres, comme de vieux compères chez vous et, derrière les sourires appuyés, vous savez.. ce qu’ils pensent de vous !

Comment réagir ? Les renvoyer ? Baisser l’échine et faire bonne figure ? Ou… vous payez leur tête de sous-entendus qui vont les mettre de plus en plus mal à l’aide !

A vous de voir ! C’est au Théâtre à L’ouest du 20 au 24 octobre

Et n’oubliez pas … désormais le théâtre à l’Ouest, les soirs de spectacle c’est aussi un bar restaurant !

RHE – Vers une nouvelle qualification historique pour les 8es ?

6e journée de CHL : Rungsted – Rouen 

Vers une nouvelle qualification historique pour les 8es ?

Lors de ce 6e et dernier match, Rouen avait l’occasion de réitérer son exploit de 2018 et de représenter à nouveau le hockey français auprès de l’élite européenne. Seul club français à être parvenu à se qualifier pour les 8es de finale de cette prestigieuse compétition, Rouen avait la possibilité de s’y hisser à nouveau… à condition de battre le club de Rungsted, chez lui.

Un début de match tendu

Très tôt dans ce début de match, les Dragons sont apparus visiblement tendus par l’enjeu. Rouen cherchait surtout à ne pas se faire prendre en contre pour éviter de se faire mener tôt dans la partie. Sur une bonne relance rouennaise, et grâce à une bonne vitesse de patinage, les Dragons parvenaient à trouver une belle entrée en zone pour jouer un 2 contre 1. Joël Caron (n° 96) bien décalé sur la droite lançait un tir qui passait de peu à droite du poteau du gardien de Rungsted. Le palet était alors récupéré derrière le but côté gauche par Kelsey Tessier (n° 90) qui avait bien suivi l’action et adressait une passe en aveugle pour remettre le palet devant le but… pour Loïc Lampérier (n° 37) qui voyait le palet rebondir sur lui avant de terminer dans le but (0-1). Dans la foulée, Rungsted repartait à l’offensive sur la cage rouennaise. Pintaric (n° 69) réalisait alors plusieurs sauvetages coup sur coup. Notamment lors d’un 2 contre 1, où le n° 46 de Rungsted se retrouvait complétement seul, plein centre face à Pintaric et cage ouverte. Pintaric réalisait alors un arrêt réflexe pour détourner in extremis le tir hors de sa cage. Pintaric s’employait à repousser tant bien que mal les assauts de Rungsted, lâchant plusieurs rebonds près de sa cage, sans conséquence. Alors que les Rouennais avaient plutôt bien résisté jusqu’alors, ils se voyaient sanctionnés de 2 pénalités, coup sur coup, juste avant la pause.

Une indiscipline qui coûte cher

Les Dragons commençaient donc cette 2e période à 3 contre 5. Une pénalité surprenante pour retard de jeu contre le gardien de Rungsted venait casser le temps fort des Danois et permettait aux Rouennais de sortir de ces pénalités en conservant leur avantage. Malgré tout, Pintaric devait encore s’employer sur quelques actions bouillantes devant son but, bien épaulé par ses défenseurs qui dégageaient tant bien que mal les rebonds. Rungsted était d’ailleurs tout près de marquer sur un but très similaire au premier but marqué par les Dragons au match aller. Le palet était transmis derrière la cage puis remis juste devant le but, pour un tir tout en reflexe. Rouen répondait avec force après 5 min. de jeu dans la 2e période. Sur un contre rapidement mené, Anthony Guttig (n° 71) lançait une belle accélération pour transmettre un caviar à Dylan Yéo (n° 8) bien situé juste devant le but, qui malgré la pression d’un défenseur, parvenait à glisser le palet dans la cage ouverte (0-2). Malheureusement, l’indiscipline coûtait cher aux Rouennais qui se retrouvaient de nouveau à 3 contre 5. Rungsted en profitait pour réduire la marque à la mi-match grâce à cette supériorité numérique (1-2). Rungsted égalisait dans la foulée après un tir de la bleue, Pintaric étant masqué par un attaquant adverse (2-2). Les occasions se faisaient alors nombreuses des 2 côtés, les gardiens réalisant un excellent match de part et d’autre.

La porte des 8es s’ouvre à nouveau pour Rouen

Rungsted se montrait très menaçant dans ce début de 3e tiers. Les Dragons voyaient même un palet longer dangereusement la cage à quelques centimètres de Pintaric. Fort heureusement, l’attaquant de Rungsted placé juste devant le but, ne parvenait pas à tromper Pintaric, très sollicité sur cette action, qui s’y reprenait à 3 fois pour geler le palet. Après un excellent travail sur la bande, Joris Bedin (n° 37) parvenait à libérer le palet pour Andrew Johnston (n° 61) qui arrivait lancé côté droit et transmettait le palet juste devant la cage à Rolands Vigners (n° 91) qui détournait le palet dans le but entre les jambes du gardien (2-3). Malgré quelques occasions dangereuses, Runsteg ne parvenait plus à imposer son jeu sur cette fin de match. Rouen se payait même le luxe d’inscrire un dernier but en cage vide grâce à Kelsey Tessier (n° 90) (2-4). Rouen tenait alors sa qualification pour les 8es de finale de la CHL obtenue, comme en 2018, par une dernière victoire à l’extérieur.

Cédric Gossin

Résultat final du Groupe G : Klagenfurt et Rouen se qualifie pour les 8es de finale.

Le tirage au sort des 8es de finale ayant eu lieu le vendredi 15 octobre, le futur adversaire de Rouen sera le club des Redbull de Salzburg (Autriche). Cette rencontre aura un parfum de revanche car Salzburg avait déjà été l’adversaire de Rouen lors des 8es de 2018 où, après un très beau match à domicile (3-3), Rouen s’était incliné au match retour (1-5).

(Photo illustration : Rungsted Seier Capital)

Les Nymphéas, l’escale de grâce et de qualité du Vieux Rouen

Du changement en cuisine aux Nymphéas, ce n’était pas sans prendre de risque. Une clientèle et une réputation déjà bien installée dans un cadre apaisant, avec probablement la plus belle terrasse de Rouen, entre colombages et géraniums. Pourtant, avec le départ du chef vers d’autres horizons, il a bien fallu relever le défi au sortir du confinement !

Pour tout dire, c’est une transition épanouie, comme la fleur de Monet qui s’ouvrirait aux premières heures du matin. Rien de changé pour l’habitué qui retrouve la salle et le service ainsi que l’esprit de la carte quoique bien des choses aient disparu. Mais c’est comme si un petit zest de citron venait rafraîchir l’assiette de l’entrée et du plat. Les desserts sont toujours à leur firmament et tout particulièrement le soufflé aux pommes qui ne laisse en bouche qu’une exclamation aux papilles : quelle saveur de pomme !

Pour tout dire, le palais n’est pas en reste de conversations. Mais c’est la question qui semble le plus le tarauder. Où se situe, à l’aveugle, le filament qui sépare le neuf de l’ancien. Il n’y a pas à dire… il retrouve parfaitement cette petite cour de la rue de la pie où il avait laissé ses souvenirs. Le style est là, entre abondance et légèreté, entre Normandie d’hier et d’aujourd’hui, mais le voyage s’est invité à la table. A l’ombre de l’hôtel Flaubert et en cette année du romancier et du compositeur, non moins normand, Camille Saint-Saëns, c’est comme si les deux chantres de l’exotisme post romantique français avait rapporté ici-même les couleurs de leurs rêves.

Le saumon qui préside à l’entrée, comme malheureusement presque tous les saumons de nos tablées, pâtis du gras inhérent à son élevage, mais ce petit rien de mangue qui épouse la texture de sa chair, le ravigote de son air acidulé. La finesse en bouche du fruit travaillé sans excès de sucrosité sert de liant en bouche entre le roi des mers et la mousse d’avocat-raifort. A défaut de parler de bouchée exquise qu’on réservera aux étoilées, la bouchée n’en est pas moins parfaite dans son équilibre des textures, comme des saveurs ou, plus rare, dans sa longueur en bouche.

Mais le dépaysement est total une fois que l’on se décide à voyer à dos de rouget. Les couleurs et les saveurs de la méditerranée ont élu domicile juste en face de la maison de Pierre Corneille.  Normandie oblige, on trouvera un peu de crème voguant de conserve autour du poisson, avec les légumes du sud et particulièrement ce cornet de poivron fondant, farci au caviar d’aubergine. On y croque à plein le soleil d’été en attendant la nouvelle carte.

La nouvelle cheffe, passée de la salle aux fourneaux, n’en vient pas moins saluer chacun avec la jovialité doublée désormais de la passion du plat ! Et, pour tout dire, c’est toute la salle qui pétille de ce petit zest, car on y ressent plus encore qu’autrefois, une joie franche perler, non seulement des vins, comme ce nectar saisissant qu’est le Viré-Clessé du Domaine Michel, mais aussi de toute l’équipe qui, au demeurant, sait se mettre en quatre (et nous nous limitons à quatre du fait de l’expression consacrée) pour qu’allergie et intolérance ne gâtent pas la fête.

Et le homard qui restera la signature de la cheffe !

Napoléon : deux statues et une colonne commémorative en Normandie

  En cette année du bicentenaire de la mort de Napoléon, nous poursuivons notre série consacrée à l’empereur à Rouen, sur fond de polémique autour de sa statue retirée pour restauration et que la mairie ne souhaite pas remettre en place, dans le cadre de sa politique destinée à donner “plus de visibilité aux femmes dans l’espace urbain”. Les Amis des monuments rouennais, engagé pour la conservation du patrimoine de la capitale normande, nous offre, article après article, un angle de vue historique de la question. Si vous souhaitez soutenir leur action en faveur du maintien de la statue de Napoléon devant l’hôtel de ville de Rouen, une pétition est en ligne par ici.

S’il n’existe en tout que 6 statues équestres de l’empereur – bien moins que de Jeanne d’Arc, une femme, l’aurait-on oublié ? – , deux se trouvent en Normandie. Pourquoi, alors que ce n’est ni sa terre natale ni le lieu d’un de ses hauts faits ? A l’origine de cet hommage exceptionnel, il y a avant tout le souvenir d’une visite ou d’un passage resté vivant dans les mémoires.  Ainsi au Val-de-la-Haye (voir l’ouvrage de J. Chaib) : dès 1844, une colonne surmontée d’un aigle de bronze, avec au pied quelques reliques ramenées de Sainte-Hélène, fut érigée là où, le 9 décembre 1840, furent transbordées les Cendres sur un navire capable de remonter la Seine.

  Rouen, où le passage des Cendres le lendemain avait suscité une immense émotion, songe dès 1853 à élever une statue, la suppression de son hôtel des monnaies rendant disponible le bronze de ses balances, issu lui-même de canons pris à Austerlitz ; mais divers obstacles vont ajourner la réalisation. Et c’est à Cherbourg, la même année, que le sculpteur normand Armand Le Véel présente un projet de statue équestre qu’on inaugurera en 1858, lors de la venue de Napoléon III pour l’ouverture de la ligne ferroviaire reliant la ville à Paris. Ce bronze, où l’empereur tend le bras vers la rade dont il avait complété les digues, rappelle sur le socle une phrase de son  Mémorial : « « J’avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l’Egypte ». Les habitants sont restés fiers de ce monument, toujours en bonne place dans  l’argumentaire touristique de la ville. Et lorsqu’en 2015 on dut quelque temps, comme chez nous,  déposer la statue pour une réfection, le maire Bernard Cazeneuve s’est bien gardé de proposer son remplacement par une figure plus actuelle…

  A Rouen, les choses traînent : les finances municipales sont obérées par les coûteux travaux d’urbanisme du maire Verdrel et, bientôt, la grave crise cotonnière ruine maints industriels et met nombre d’ouvriers au chômage. C’est seulement par une souscription départementale que l’on parvient à réunir les fonds nécessaires, et c’est finalement le 15 août 1865 qu’est inauguré le monument, dû à Vital-Dubray, artiste renommé. On l’implante très symboliquement devant l’hôtel de ville (qui, rappelons-le,  s’était établi sous le Consulat dans l’ancien monastère de Saint-Ouen), au carrefour de la rue Impériale (aujourd’hui « de la République ») voulue par Napoléon Ier et du nouvel axe est-ouest (l’actuelle rue Lecanuet) percé sous Napoléon III.  L’empereur, c’est exceptionnel, est représenté tête nue, son célèbre bicorne à la main. Certains, tel Flaubert, dans un esprit d’opposition,  ironiseront sur une soi-disant disproportion entre le crâne et le chapeau. Il aurait été plus juste de souligner, double originalité de cette statue, l’audacieux équilibre du cheval cabré et le geste de son cavalier, qui semble saluer les Rouennais… Quant à l’imposant piédestal, son décor est on ne peut plus clair : ce n’est pas le général longtemps victorieux qu’on célèbre ici mais le réorganisateur d’une France pacifiée, à travers des plaques de marbre frappées des mots « Code civil », Légion d’honneur » etc., et au moyen d’un bas-relief immortalisant, d’après un dessin du peintre Isabey, sa visite si appréciée aux manufactures rouennaises en 1802…

  C’est sans doute pourquoi après le 4 septembre, la Ville, qui républicanise alors certains noms de rues, ne touche pas au monument napoléonien. Il y aura bien, en 1882, un élu radical nommé Chemin qui, estimant  « que la statue de Napoléon Ier, le meurtrier de la Première République, est une œuvre malsaine et détestable au point de vue politique », en réclamera le remplacement par un « monument républicain », tel qu’une Marianne… Mais le maire Louis Ricard, bien que marqué à gauche, aura la sagesse d’enterrer un projet nullement consensuel.  Peut-on espérer qu’au vu de notre pétition, il en sera de même aujourd’hui ?

Jean-Pierre Chaline

Amis des monuments rouennais

5e journée de CHL, Rouen – Rungsted : un match couperet

Après 4 journées de CHL, Rouen abordait ce 5e et avant-dernier match en bon dernier du classement de la poule. Pour autant, comme il y a 3 ans, tout restait possible pour Rouen à condition d’obtenir une précieuse victoire à domicile face à Rungsted.

Un début de match à l’avantage des Dragons

Dès l’entame de match, les Rouennais se montraient très offensifs et exerçaient un bon pressing sur les joueurs de Rungsted. Ce bon début de match leur permettait d’installer leur domination dans le jeu et de s’offrir de nombreuses occasions de but. Caron, Lampérier, Gilbert et même Guttig, contré in extremis par un défenseur devant la cage ouverte de Rungsted, passaient tout près d’ouvrir la marque. Alors que la 1re faute était sifflée contre Rungsted à 5 min. 33 s. de jeu, Rungsted subissait une nouvelle pénalité 35 secondes après pour surnombre. Les Dragons profitaient alors de cette double supériorité pour ouvrir la marque. Tessier (n° 90) adressait une bonne passe à Lampérier (n° 27) démarqué derrière la cage côté gauche, qui remettait immédiatement sur Bedin (n° 37) situé juste devant la cage et qui propulsait le palet dans la lucarne droite du but (1-0). Les Rouennais étaient tout près de doubler la mise sur une récupération rouennaise en zone offensive. Le palet récupéré par un Rouennais côté droit était adressé en retrait plein centre à Guimond (n° 44) qui arrivait lancé comme un boulet de canon sur le côté gauche de la cage. Voyant le portier lui fermer la porte, Guimond adressait sa passe de l’autre côté du but à Nesa (n° 6) qui manquait de peu sa reprise devant le but vide.

Entrée dans une zone de turbulence

Alors que la 2e période commençait à peine, Rungsted revenait au score sur un but bête. (1-1) En effet, les Rouennais, pensant que les arbitres siffleraient un dégagement interdit sur une entrée en zone de Rungsted, s’arretèrent de jouer… laissant le pauvre Pintaric bien seul qui ne pouvait absolument rien faire pour éviter le but. Ce coup de massue assommait les Rouennais pendant une bonne partie de la 2e période, permettant à Runsgsted de revenir dans le match. Pintaric s’offrait une nouvelle frayeur en relâchant un rebond directement sur un attaquant adverse devant son but avant de parvenir à geler le palet en s’allongeant sur ce dernier. Rouen revenait tout de même dans la partie à la mi-match à la faveur d’une nouvelle pénalité contre Rungsted (une des très nombreuses du match), mais le but de Rouen inscrit peu après était refusé car marqué avec le patin. Peu importe, les Rouennais reprenaient des couleurs avec un très beau tir de la bleue de Yéo (n° 8) détourné in extremis par la jambière du gardien de Rungsted. Finalement, les efforts finissaient par payer. Lampérier (n° 27) sur le côté droit, faisait la passe à Yéo (n° 8) oublié plein centre et dont le tir puissant passait entre les jambes du gardien après un bon travail de masquage du gardien adverse par Joël Caron (n° 96) (2-1). Rouen alourdissait même le score dans la foulée grâce à un doublé de Bedin à 19 secondes de la fin de la période. Johnston (n° 61) sur la gauche adressait une bonne passe excentrée à Marc-André Dorion (n° 10) sur le côté droit qui perdait son duel contre le gardien mais provoquait un rebond plein centre que Bedin (n° 37) envoyait au fond des filets (3-1). Visiblement frustrés d’être passés à côté de leur temps fort, les joueurs de Rungsted provoquaient une bagarre avec une charge dans le dos à 20 s. de la fin de la période.

Une fin de match tout en maîtrise

Runsgted débutait le 3e tiers par une nouvelle faute après 20 s. puis une nouvelles 24 s. plus tard. De nouveau, les Rouennais se retrouvaient à 5 contre 3. Cette fois-ci, c’est Tessier (n° 90) qui se chargeait d’alourdir le score par un tir limpide dans la lucarne côté droit (4-1). Les joueurs de Rungsted sortaient alors complètement de leur match et Gammelgaard écopait d’une pénalité majeure (5 min. + pénalité de match) pour une charge dangereuse au niveau de la tête sur le Rouennais Gilbert (n° 67). A la suite de la décision arbitrale, les esprits s’apaisaient et le rythme de la fin de match se faisait en gestion. Rungsted avait visiblement abandonné tout espoir de revenir dans le match et les Dragons se contentaient de ne pas se mettre en danger. Seul Gilbert (n° 67) réveillait la patinoire par un tir pleine lucarne (5-1). La soirée s’achevait sur ce score et le public pouvait être ravi du très beau spectacle offert par les Dragons. En attendant, grâce à cette victoire, Rouen revenait à la 2e place du classement de sa poule et a désormais son destin en main en attendant le match retour à Runsgted mardi 12 octobre.

Cédric Gossin

Rouen – Les trois passages de Napoléon

Dans le cadre de l’émotion et des débats suscités par la volonté de la mairie de Rouen de ne pas replacer la statue équestre de Napoléon Ier sur son socle, les Amis des Monuments Rouennais nous font l’amitié de nous exposer les enjeux de cette décision et de la consultation publique qui aura lieu

   1802 : c’est un Premier Consul triomphant qui fait visite à Rouen. Ne vient-il pas en peu de temps, avec des réformes administratives (les préfets), financières (le célèbre franc germinal) puis, avec le Concordat signé avec le pape, de mettre fin aux désordres que la Révolution n’avait pas réussi à surmonter ? Et plus encore, vainqueur déjà des Autrichiens, n’a-t-il pas mis fin à dix ans de guerre franco-anglaise par la Paix d’Amiens ? La Normandie en est la grande bénéficiaire, pouvant enfin reprendre une activité maritime et importer d’Amérique le coton nécessaire à son industrie naissante. Aussi l’accueil, savamment orchestré par l’actif préfet Beugnot, est-il enthousiaste à Rouen où le héros, reçu par une entrée royale, fera une visite très appréciée aux premières usines textiles qu’il souhaite encourager. Pleine réussite, donc, accompagnée de mesures durables comme l’ouverture précoce d’un lycée ou la reconstitution de la Chambre de commerce. Pleine satisfaction aussi du visiteur qui écrit à son frère : « Je suis aussi content de Rouen que de Lyon…J’aime vraiment cette belle, bonne Normandie ». Et n’oublions pas la célèbre phrase prononcée à cette occasion ; «  Paris, Rouen et Le Havre ne sont qu’une seule ville dont la Seine est la grande rue »…

    1810 : L’empereur revient à Rouen avec sa nouvelle épouse Marie-Louise. Réception fastueuse à nouveau mais l’ambiance est tout autre : la guerre, même victorieuse sur le continent, a ramené le blocus de nos côtes par la flotte anglaise, ce qui ruine les ports  et prive l’industrie du coton de sa matière première. Le régime, devenu très autoritaire, les impôts et une conscription alourdie ajoutent au mécontentement. C’est pourquoi Napoléon, pour y remédier, lance un programme de grands travaux pour moderniser une ville restée très archaïque : enfin un pont de pierre et, dans son prolongement, une grande percée nord-sud, tandis qu’on reconstruira les quais de rive droite. Beau projet que, les défaites militaires et la chute de l’Empire ne permettront de réaliser que bien plus tard, le pont en 1829 et la rue Impériale (aujourd’hui rue de la République) que sous Napoléon III !

Plan d’urbanisme de Rouen en 1810

   Alors qu’après 1815 la paix revient durablement sous une monarchie restaurée et que Rouen connait une réelle prospérité grâce à l’industrie cotonnière, l’opinion, elle, ne tarde pas à se lasser  d’un nouveau régime bien terne à côté du souvenir embelli des gloires impériales. La lecture du Mémorial de Sainte-Hélène et l’image du héros mort là-bas en exil enflamment les imaginations. C’est conscient de ces rêves que Thiers, ministre de Louis-Philippe, suggère d’organiser un grand   retour des Cendres de Napoléon, espérant que le prestige en rejaillira sur le pouvoir en place.

   1840 : C’est l’un des fils du roi des Français, le prince de Joinville, qui est chargé de ramener, sur la frégate La Belle Poule,  le cercueil de l’empereur. Le navire le débarque à Cherbourg, sur un bateau de moindre tonnage qui remontera la Seine. Mais un nouveau transbordement s’impose, au Val-de-la Haye, sur un vapeur fluvial, La Dorade, transformé en nef funéraire. Avant Paris, un seul arrêt, à Rouen. C’est le 10 décembre. Toute la ville est sur les quais. Du pont suspendu décoré en arc de triomphe pend une immense croix de la Légion d’honneur. Sur les deux rives, des obélisques rappellent les victoires impériales. Le canon salue l’arrivée du convoi funèbre qui lentement traverse une ville recueillie et fait halte un moment. Alors la ferveur contenue éclate, tandis que résonnent les tambours et les cloches. « Tous les yeux, écrit le Journal de Rouen, étaient fixés sur cette frêle barque portant sur son avant celui qui, pendant sa vie, remplit le monde de son nom et de ses exploits »…  Brève visite, mais la plus intense : Napoléon n’est pas encore aux Invalides, mais pour tous les Rouennais, il vient d’entrer dans l’immortalité. Et c’est dans ce souvenir que 25 ans plus tard ils élèveront sa statue.

Jean-Pierre Chaline

Si vous souhaitez souhaitez l’action des Amis des Monuments Rouennais (AMR) en faveur du maintien de la statue équestre de Napoléon à Rouen une pétition est disponible sur ce lien

Notre illustration, le passage des cendres en 1840

Flaubert, « quelque peu de cidre dans les veines » – Etudes Normandes – Septembre 2021

Le dernier numéro d’Etudes Normandes vient de sortir.
Année Flaubert oblige, le numéro est consacré à l’auteur rouennais.

Dans un texte consacré à Flaubert, il arrive toujours un moment où l’auteur, habité par l’obsession du Maître de ne pas répéter un mot à moins de dix lignes de distance, cherche un équivalent pour ne pas utiliser une nouvelle fois le nom propre. La périphrase qui vient ordinairement sous la plume, c’est : « l’auteur de Madame Bovary », même quand le contexte ne l’impose pas. Il y a un autre choix : « l’écrivain normand ».

Qu’est-ce qu’on veut dire par là ? L’écrivain qui est né, qui a vécu la plupart du temps, qui est mort et enterré en Normandie ? L’écrivain dont plusieurs œuvres se passent en Normandie ? « L’enfant du pays » dont les Normands se souviennent grâce aux Maisons des illustres, aux statues, aux plaques, aux manuscrits, aux livres de sa bibliothèque, c’est-à-dire à l’ensemble du patrimoine matériel, donnant une représentation concrète de ce patrimoine immatériel constitué par ses livres qui, lui, appartient à l’humanité ? Tout cela à la fois. L’essentiel est que l’expression ne soit pas perçue comme réductrice : Flaubert appartient à sa région sans être un écrivain régionaliste ; il n’a pas donné non plus de son pays une image idéalisée qui permettrait de le promouvoir en icône d’une affiche promotionnelle. Sa Normandie n’est pas faite pour plaire ou séduire : comme pour tous ses sujets, il l’a couchée sur sa table de dissection, et il a pris son scalpel.

Deux cents ans après sa naissance, la question se pose de savoir s’il y a encore quelque chose à dire sur Flaubert en général, et sur son rapport à la Normandie en particulier. Les spécialistes de l’auteur entendent souvent la question : « Vous trouvez du nouveau ? Tout n’a pas été écrit ? » Question légitime, à la fois naïve et pertinente. Car l’œuvre de Flaubert est close ; il y a mis un point final. Mais des documents inédits continuent à sortir, au gré des découvertes des chercheurs et des ventes publiques : des actes notariés, des lettres, des notes, des fragments de manuscrits, des livres dédicacés. Et surtout, chaque lecture informée ouvre une voie, fait surgir un sens inaperçu, établit des rapports auxquels on n’avait pas pensé.

Il a donc paru possible à l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant, honorée d’être invitée par Études normandes à organiser un dossier pour le bicentenaire, de tenter l’exploration renouvelée de quelques sentiers : l’appartenance ambivalente de Flaubert à la bourgeoisie rouennaise, les propriétés foncières de la famille dans la région, le rôle joué par la plage de Trouville, les paysages des romans normands et des films qui en sont adaptés, les lieux de mémoire qui inscrivent dans le territoire celui qui a mis la Normandie dans ses livres.

Association des Amis de Flaubert et de Maupassant

Commander le numéro par ici

Egalement disponible à L’armitière – Rouen

Quel avenir pour la statue de Napoléon ?

QUEL AVENIR POUR LA STATUE DE NAPOLÉON ? LES AMIS DES MONUMENTS ROUENNAIS CONTRIBUENT AU DÉBAT

   Il y a un mois, le Maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol lançait l’idée de remplacer la statue équestre de Napoléon ornant la place de l’hôtel de ville et provisoirement déposée pour restauration par une statue féminine, celle, proposait-il, de Gisèle Halimi « figure de la lutte pour le droit des femmes ». Si l’annonce relevait en partie de la « com », c’est sans doute un succès puisque la presse nationale et les grandes chaînes de télévision ont fait écho à ce projet assurément clivant ; mais elles ont montré aussi qu’il ne faisait nullement l’unanimité, voire qu’il choquait profondément nombre de Rouennais et, plus généralement, de Français qui, par divers canaux, ont exprimé leur désaccord.  Par-delà des oppositions qu’on pourra parfois juger partisanes, les Amis des Monuments Rouennais, association statutairement apolitique luttant seulement pour la sauvegarde du patrimoine de notre ville, ont d’emblée exprimé un avis raisonné qu’ils remercient Rouen-sur-Scène de pouvoir plus largement diffuser, avant les rappels historiques et les propositions concrètes qui suivront.

   Comme ils l’ont précisé dès le 12 septembre dernier dans une lettre au Maire de Rouen, les AMR  en tant que tels n’ont rien à objecter au désir municipal d’ « étendre la place des Femmes dans l’espace public » en honorant par une statue nouvelle ou par une dénomination de rues telles ou telles personnalités féminines, qu’ils souhaiteraient seulement liées à la Normandie. Mais  faut-il pour cela que la statue envisagée prenne la place d’une grande figure historique à la notoriété incomparable, et d’un monument qui, depuis plus d’un siècle et demi, fait partie intégrante de notre patrimoine ? Il est bien d’autres sites dans notre ville où une statue nouvelle trouverait dignement sa place : par exemple face au Musée dans le square Verdrel d’où partira bientôt le mobile de Calder ; dans les Allées Delacroix près du Palais de Justice, ce qui aurait un sens ; et pourquoi pas dans le quartier Flaubert dont les rues auront toutes un nom de femme ?

   Vouloir à toute force que cette statue nouvelle remplace celle de Napoléon, c’est oublier d’abord qu’il faudrait enlever aussi l’énorme socle de cette dernière, orné de références impériales : en a-t-on mesuré le coût ? Mais c’est surtout l’intention symbolique qui paraît contestable : chasser la statue de Napoléon de la place de l’hôtel de ville, c’est, qu’on le veuille ou non, renier notre passé et donner l’impression qu’on approuve les tenants d’une cancel culture rêvant de déboulonnage  qui avaient barbouillé le monument. Quoi qu’on puisse reprocher à Napoléon, c’est à lui que l’on doit les structures de la France moderne, et c’est précisément ce que rappellent les plaques de bronze ornant le socle de sa statue : Code civil, Légion d’honneur, Industrie nationale… C’est cela que la Ville de Rouen avait voulu retenir de lui.  Sans doute nous propose-t-on une autre implantation. Mais outre le coût élevé d’un tel déménagement, il n’en reste pas moins que cette éviction équivaudrait à un déclassement et que le site suggéré, la pointe de l’Ile Lacroix, d’accès piétons très incommode, ressemblerait à un nouvel exil, après l’Ile d’Elbe et Sainte-Hélène !

  Non, décidément, un monument aussi patrimonial, conçu pour son emplacement actuel face aux bâtiments abbatiaux dont Napoléon fit notre hôtel de ville, en haut de la voie nouvelle (aujourd’hui rue de la République) dont il décida le percement, ne saurait être un simple enjeu dans une relecture polémique de notre Histoire. Et combien son déplacement serait mal venu alors qu’un peu partout en France on commémore officiellement la mort de Napoléon il y a deux cents ans !  La Mairie nous annonce ( https:/rouen.fr/femme-espace-public) une concertation avant une « votation citoyenne » sur le sujet. Ne manquez pas de vous informer et finalement de voter.

Et dans l’immédiat, rejoignez, si vous le souhaitez, la pétition ci-jointe lancée par les AMR.

Flaubert mis en musique par Beethoven

L’un naît quand l’autre meurt. Nous quittons tout juste l’année Beethoven escamotée par le Covid, pour entrer, dans une année, non moins rabotée, consacrée à Flaubert. Les sources d’un romantisme allemand imprégné de Schiller et impressionné par Goethe laissent place au romantisme existentiel et au siècle du voyage. Beethoven voulait l’Homme grand, Flaubert le ressent petit, mais le veut large, élargi aux dimensions du monde et du rêve, quand Beethoven n’eut de cesse d’affronter le réel. Un destin à prendre à la gorge pour le maître de Bonn, un fatum à fuir chez Madame Bovary ou Salambo.

La plume des notes et la plume des lettres en quête l’une comme l’autre des arcanes de l’humanité, se retrouvent entrelacées par la Maison illuminée et La Cie KonfisKé(e). Les Trois contes, œuvre finalement peu connue de l’écrivain normand, écrite en plusieurs temps, où l’on cherche l’unité, sinon dans la quête même de l’auteur, est une œuvre à la fois flaubertienne et normande, inspirée par les rencontres de l’auteur. Un vitrail de saint Julien, à la cathédrale de Rouen, un ensemble de souvenirs d’enfance, l’existentiel face à face avec Hérodias qui pourrait traverser tant de ses personnages.

Le plus abouti des quatuors de Beethoven, celui dont Schubert, tant de fois fasciné par le maitre, disait « Après cela que reste-t-il à écrire ? », le quatuor 14 en ut dièse mineur, comme musique de scène.

L’idée n’aurait surement pas déplu au compositeur dont l’art n’avait d’autre but que d’aider l’Homme dans sa quête héroïque et vertueuse vers le bonheur. Lui qui disait ne pas pouvoir composer pour des livrets qui mettent en avant le vice, trouverait ici une grande satisfaction à ce que sa musique serve une forme de quête intérieur, de conversion de l’hybris à la sobriété.

Mais comment une œuvre aussi unifiée, au point que les mouvements intermédiaires sont de véritables tuilages, comment va-t-elle servir une œuvre aux histoires aussi diverses que ces trois comptes ?

Goethe pour qui la musique de Beethoven exprimait tellement plus profondément sa philosophie est en probablement la clef de lecture : se laisser pénétrer par l’art pour ressentir l’existentiel du conte.

C’est le défi relevé par la nouvelle production de La Maison Illuminée pour une tournée qui lèvera le rideau en création à Rouen le 8 octobre prochain.

Plus d’informations sur le site de La Maison illuminée

Les d’eux-mêmes – Une nouvelle carte revisitée

Le temps des nouvelles cartes est arrivé ! Celle du D’eux-mêmes, place du Vieux’ est un mélange d’habitudes et de nouveautés. Le style reste inchangé et les pressés sont toujours une belle marque de fabrique du chef. Les classiques, comme le cocktail maison, délicieux mix de gingembre et de fraise, ou le désormais célèbre mojito glacé et son injection de rhum, sont toujours à la carte. Les vins n’ont pas changé et la proposition au verre demeure intéressante et, chose rare, pédagogique. Disons en tout cas, que les cépages sont indiqués sur la carte, ce qui peut aider au choix les connaisseurs. Le service, de Pierre, notamment, est toujours ce moment agréable et paisible, où l’amitié perle sous le plat.

Le plat quant à lui est toujours tissé de cet esprit de cuisine de nos grands-mères, mais rafraîchit de jeunesse et surtout de légèreté. Avec les pressés, c’est décidément la seconde marque de la maison qui sait cuire ses viandes comme ses légumes, craquants et toujours frais. Mais ces marques ont petit souffle de diversité pour cette nouvelle carte. Le rouget remplace le bœuf dans le savoir faire du pressé froid par exemple.  Vous apprécierez sans doute aussi le Mac Deschamps, burger à la française !

Une table moderne dans l’esprit, comme dans le service, originale dans le plat, pour les entrées, mais qui sent bon les saveurs d’antan que l’on se plait à déguster comme Proust sa Madelaine, en terrasse, comme à l’intérieur.

Coordonnées – Horaires – menus par ici

Exposition – Dans la tête de Flaubert

L’exposition Dans la tête de Gustave Flaubert, présentée au pôle Culturel Grammont par les Archives départementales de la Seine-Maritime, fait pénétrer le visiteur dans l’esprit bouillonnant de l’écrivain, compartimenté à la manière de la phrénologie. En vogue puis ridiculisée à l’époque de Flaubert, cette pseudo-science classait les facultés humaines et leur assignait un endroit précis dans le cerveau. L’esprit de l’artiste sera ainsi restitué tel un cabinet de curiosités. L’exposition évoquera ses affections (famille, amours, amis), son rapport à l’espace (ici et ailleurs), au temps (appréhension des faits divers et des faits historiques) et à l’argent (qui ne l’intéresse pas), en terminant par sa passion des livres et sa manière de travailler. L’exposition est accompagnée d’un catalogue et d’un programme d’animations : parcours pédagogique pour les scolaires, lectures-spectacles, conférences, visites guidées.

Vous trouverez dans la très belle revue des archives, Fenêtre sur Tour 26 tout un article sur l’exposition –En lien ici

En attendant, notre chronique à venir

Du mardi au vendredi de 13h à 17h.

Du Vendredi 8 octobre 2021Au Dimanche 9 janvier 2022

Pourquoi maintenir en place la statue de Napoléon !

La Mairie de Rouen souhaite profiter de la restauration de la statue équestre de Napoléon pour enlever de la place de l’hôtel de ville ce monument historique au profit d’une statue féminine, celle propose-t-on de Gisèle Halimi, personnalité sans lien avec la ville de Rouen. L’idée de cette mise en avant de Gisèle Halimi n’est pas remise en cause. Mais il y bien d’autres lieux possibles qui ne supposent pas de déboulonner le passé.

Pourquoi maintenir la statue de Napoléon à Rouen ?

“Il s’agit d’une des six statues équestres de l’empereur. Napoléon est venu à Rouen à deux reprises, en 1802 pour visiter les manufactures de Saint-Sever et en 1810 avec des projets d’urbanisme qui verront entre autres la construction d’un premier pont et l’actuelle rue de la République. En 1840 enfin, ses Cendres passèrent sur la Seine, saluées avec émotion par tous les Rouennais.  Peut-on, pour le Bicentenaire de sa mort, écarter – quoi qu’on puisse lui reprocher – ce témoin si important de notre histoire ?” Précisent les Amis des monuments rouennais.

Nous avons demandé aux “Amis des monuments rouennais” de nous rédiger quelques articles historiques plus complets, dans les semaines qui viennent.

Si vous souhaitez exprimer votre désaccord avec le projet municipal, vous pouvez le faire via ce lien

Rouen – Donbass : Match 3 de la Champion Hockey League

Après 2 défaites à l’extérieur lors des 2 premiers matchs (dont une en prolongation), les Dragons retrouvaient leur patinoire, et son ambiance chaleureuse, pour cette 3e rencontre avec l’intention de prendre une revanche sur l’équipe du Donbass qui les avait battus 2-1 au match aller.

Mauvais départ

Dès les premières minutes de jeu, Rouen était à l’offensive mais le jeu restait brouillon et Donbass était tout près d’ouvrir le score sur une erreur défensive. Il fallait attendre 5 min. 13 s pour voir la 1re action construite de Rouen. Un joli festival de Joris Bedin (n° 37) qui parvenait à conserver le palet entouré de 3 joueurs du Donbass et à mettre la panique dans la défense adverse, pour finalement transmettre le palet en retrait à Dylan Yeo (n° 8) qui arrivait lancé de la bleue et décochait un tir puissant, dévié in extremis par le gardien. Les Rouennais manquaient une nouvelle occasion sur la mise en jeu qui suivait. Les attaques rouennaises étaient nombreuses mais manquaient de justesse dans le dernier geste. Rouen était tout près d’ouvrir le score sur un tir de la bleue de Mark Flood (n° 36). Le palet, bien que freiné par le gardien, passait entre les jambes de ce dernier mais sans franchir la ligne de but. S’en suivait alors une véritable mêlée pour tenter de pousser ce palet au fond du but (ou l’empêcher selon l’équipe) mais sans succès pour les Rouennais. Pire ! Suite à un relâchement coupable, les Rouennais se faisaient surprendre juste à 15 s de la pause… (0-1).

Image1

Le réveil du Dragon

Rouen attaquait donc cette 2nde période avec 1 but de retard. Les 10 premières minutes étaient très compliquées pour les Rouennais, visiblement toujours affectés par le but du Donbass et il fallait un excellent Pintaric (n° 69) pour résister aux assauts des attaquants du Donbass et maintenir l’équipe à flot. C’est finalement sur une très belle préparation de Loïc Lampérier (n° 27) qui conservait le palet derrière la cage du gardien, jusqu’à ce que Guttig (n° 71) se présente lancé devant la cage et reprenne dans sa course le palet dont le tir ne laissait aucune chance au gardien du Donbass (1-1). L’équipe de Rouen jouait alors de manière plus libérée et l’équipe du Donbass enchaînait les fautes et les pénalités. Rouen profitait de l’une d’entre elles pour prendre l’avantage en supériorité numérique sur un très beau tir d’Andrew Johnson (n° 61) au raz du poteau gauche du gardien du Donbass (2-1). Malheureusement, cet avantage n’était que de courte durée, Sigarev trompant la vigilance de Pintaric qui était masqué, sur une reprise instantanée juste après un engagement en zone rouennaise (2-2).

Image2

Une ambiance de feu à l’île Lacroix

Il restait alors 20 min. à Rouen pour faire la différence et remporter son 1er match de la saison à domicile, devant un public qui donnait de plus en plus de la voix pour encourager son équipe. Sur une très belle construction à 3 contre 2, Quentin Tomasino (n° 14) au centre, passait le palet à gauche à Théo Guerif (n° 18) qui lançait un puissant tir sur le gardien qui repoussait le palet côté droit… repris par Joran Reynaud (n° 5) qui avait parfaitement suivi l’action (3-2). Malheureusement, Rouen se prenait un nouveau « but casquette ». Sur un tir anodin, dévié par une crosse rouennaise, le palet lobait le gardien rouennais, qui avait perdu de vue le palet, pour terminer au fond des filets (3-3). Rouen lançait alors ses dernières forces dans la bataille pour tenter de faire la différence et y parvenir ! Sur un engagement remporté en zone offensive, Dylan Yeo (n° 8) lançait un tir lointain et provoquait un rebond… que le rouennais David Gilbert (n° 67) était le plus rapide à reprendre pour l’envoyer au fond des filets (4-3). L’équipe du Donbass tentait alors le tout pour le tout et la tension était à son comble pour les dernières minutes de jeu. D’autant plus que Rouen prenait une pénalité à 1 min. 3 s de la fin du match. L’équipe du Donbass ne se privait pas pour exploiter cette supériorité au maximum en sortant son gardien et jouer à 6 joueurs de champ contre 4. La patinoire frémissait à chaque tir et encourageait vigoureusement. Enfin, 1 min. et 4 s plus tard, la patinoire pouvait laisser exploser sa joie et les Dragons se congratuler, Rouen tenait sa 1re victoire de la saison en Champion Hockey League. En attendant les suivantes… dès samedi contre Klagenfurt ?

Image4
Image5

Crédit Photo couverture : Stephane Heude
Classement en date du 13/09/21

Nota :
Rouen a perdu son 4e match (0-4) à domicile face à Klagenfurt samedi 11 septembre.
Bien qu’actuellement dernier de sa poule, Rouen conserve toutes ses chances de qualification lors des 2 derniers matchs contre Rungsted le 6 octobre à domicile et le 12 octobre à l’extérieur.

Cédric Gossin

Café Victor à l’hôtel de Dieppe, la tradition innove toujours

Le Dieppe a réouvert !

Non ! un nouveau Dieppe a ouvert dans les pas de l’ancien. Le quatre Saison d’autrefois a éclôt en café Victor d’aujourd’hui ! Victor l’ancêtre de la maison veille sur la tradition du Dieppe et s’assure que, comme toujours, la tradition est bien l’innovation.
Ah que ça semble compliqué ce chiasme culinaire ! Mais quelle gageur de tenir l’esprit de l’ancien par le souffle de la jeunesse !


L’assiette est élégante voire même digne des impressionnistes normands. L’équilibre est assuré et l’harmonie permet à chaque aliment de s’exprimer pour lui-même et pour le plat dans son entier. Mais la bouchée fleurit sous le palais et s’exhale laissant les harmoniques du plat vibrer et se révéler dans la durée.
Alors les habitués retrouveront les recettes qui ont fait la réputation du Dieppe et avec les autres ils parcourront des nouveautés revisitées dans un cadre pour le coup totalement transformé.


À l’agréable salon feutré succède une ambiance de verrière aérée et ouverte. Un jardin d’hiver pour quatre saisons et par dessus tout un service détendu, attentif amusé ( oserai-je espiègle?) et amical, présent tout autant que discret.

undefinedundefined


Perché sur les quais de la gare, le café Victor mérite la côte qu’il faut gravir pour rejoindre le calme et les délices. Ni ostentation ni prétention, ni désinvolture ni familiarité déplacée, l’équilibre et le style sont à la salle ce que l’harmonie et l’élégance sont à la cuisine.
Merci à l’équipe de ce voyage à quai

Le célèbre tartare inchangé

Pour une fois cet article n’est pas rédigée par Armelle Le Victrix, mais par Cyril Brun

Passion Cocktail ! Julien Esnol, l’anecdote qui donne vie au shaker !

Après une école hôtelière, quelques années dans la communication et la relation clients et deux ans passés à apprendre à La Fée Torchette, rue des Augustins, à Paris, auprès de David Tanguy, pour lequel il ne tarit ni d’éloges ni de reconnaissance, Julien Esnol, à trente-trois ans, réalise un rêve qu’il met à la portée de tous, la mixologie. Depuis un an au Petit Bar (voir notre article p…), il s’en donne à cœur joie du matin au soir. En coulisse aux premières heures du lever, plongé dans les livres sur l’histoire du cocktail et aux ultimes confins de la nuit à préparer, servir et par-dessus tout raconter l’histoire qui s’exhale de cette science à déguster qu’est la mixologie. En exclusivité pour les lecteurs de Rouen SurScène, Julien Esnol, nous livre avec exaltation, les secrets des barmans, les anecdotes enfouies dans nos verres, tout autant que l’histoire des alcools et des « coquetels ».  (À lire avec la fièvre de la passion !)

Rouen sur Scène – Le cocktail est à la mode aujourd’hui, mais en a-t-il toujours été ainsi ?

Julien Esnol – Pas vraiment. Il y a deux grandes phases dans l’histoire du cocktail. Celle, contemporaine, des années 90, avec pas mal de nouveautés et celle des « usages anciens » qui correspond à la prohibition aux États-Unis. Entre-deux, disons de 1945 à 1990, l’engouement pour le cocktail s’estompe sans disparaître non plus. Mais on trouve des cocktails déjà avant les années 20, même si on n’appelait pas ainsi ces mélanges. L’ancêtre du cocktail apparaît vers 1700 en Angleterre, mais il est difficile de dater tout cela. Comme en cuisine, le cocktail est une histoire d’anecdotes, d’opportunité et parfois de hasard. Prenez par exemple le grog. C’est une invention de l’amiral Vernon, un officier anglais. La marine royale prévoyait du rhum dans le paquetage, mais l’amiral Vernon, surnommé Old Grog, trouvait que ses marins buvaient trop. Il décida de couper le rhum à l’eau chaude. Vers 1740, le Grog était né !

À peu près à la même époque, l’infanterie britannique se met au gin qui est pourtant plutôt d’origine belge et néerlandaise, en raison des zones de production du genièvre. Les troupes anglaises profitent du paquetage de leurs alliés et finissent par l’intégrer au leur

Dans les Indes – alors colonie britannique –, pour lutter contre la malaria les soldats mélangent le gin avec une boisson locale à base de quinine, c’est de là que va naître plus tard l’Indian tonic et le gin and tonic.

 Mais tout ça correspond à des expériences ici ou là. L’essor du mélange, c’est plutôt entre 1800 et 1850.

 Jusque-là, en particulier en Europe, on buvait surtout des vins et des eaux de vie locales. Mais la crise du phylloxera (1863-1895) va modifier les habitudes de consommation. Au détriment des dérivés du raisin (vins, cognac…), les liqueurs vont s’imposer peu à peu, comme la Chartreuse, mais aussi le Calva et, l’invention du moment, la Bénédictine. Pour autant, le bar n’est pas encore ce lieu à part entière. Aux États-Unis, le barman travail dans le saloon, c’est-à-dire un endroit où l’on mange et où l’on peut boire. Ce n’est que vers 1900 que le bar prendra son « indépendance », alors qu’en Europe, on reste encore sous l’influence viennoise des cafés. On boit des alcools mais pas de cocktails.

RSS- Vous semblez dire que la Prohibition a eu une part importante dans l’histoire du cocktail et donc du bar. C’est étonnant qu’une loi interdisant la consommation d’alcool ait pu ainsi la doper et surtout être une source d’innovation.

J.E. – Oui ! Mais pourl’histoire du cocktail c’est un véritable tournant. La Prohibition commence vers 1920. Les forces mobilisées pour lutter contre la consommation d’alcool sont trop peu nombreuses. Deux mille hommes en tout pour l’ensemble des États-Unis doivent inspecter les caves, les bars, les frontières. Alors en 1922, la loi se durcit sous l’impulsion notamment des femmes qui veulent empêcher leurs maris de boire trop. L’alcool faisait des ravages, en effet, et notamment pour trouver du travail. Elles entraînèrent l’Église avec elle, car les hommes désertaient l’office pour la bouteille. Sous la pression d’une partie de la population, on a donc augmenté les forces de l’ordre et la Prohibition est devenue totale. À cette époque, à New York, 80% des procès étaient liés à l’alcool. Deux mouvements se sont développés alors. La mafia, notamment prise en main par les policiers eux-mêmes, a mis en place contrebande et corruption. D’un autre côté les barmen entraient dans la clandestinité ouvrant des speakeasy, sortes de salles cachées (dont le Petit Bar recrée l’ambiance) ou bien se sont exilés aux Caraïbes, à Cuba et en Europe où ils se sont réappropriés rhum et liqueurs. Sur place ils se sont embauchés dans les bars d’hôtel, et ont découvert de nouveaux produits. Pendant ce temps, la Prohibition faisait de nombreux morts. Les alcools arrivés en contrebande étaient trafiqués, causant des invalidités, des maladies, des morts en nombre bien plus important que la consommation d’alcool elle-même. On décida d’y mettre fin en 1933.

RSS – Et en France ?

J.E. – En France, c’est Franck Meier qui s’installe au bar du Ritz, le café parisien, aujourd’hui le Bar Cambon, avant d’ouvrir, juste à côté, en 1936, le Petit Bar, aujourd’hui le Bar Hemingway.

 Avec celui du Grand Hôtel, le Ritz est l’un des deux grands bars à cocktails de l’époque.

RSS – Vous disiez qu’il y a eu un creux dans l’engouement du cocktail à partir des années 45/50 et jusqu’à la fin des années 80.

J.E. Oui, il est difficile de savoir pourquoi, mais après la Guerre, il n’y a plus vraiment de création et on consomme autre chose. Mais dans les années 90, le cocktail revient en force. Les gens voyagent plus, séjournent à l’hôtel, consomment au bar, découvrent des nouveautés. Et puis, le film Cocktail avec Tom Cruise, a sans doute beaucoup fait aussi. Mais le cocktail change et devient plus « gastronomique ». On travaille l’esthétique, la belle présentation. On utilise de nouveaux produits, on s’en sert aussi différemment. La vie des cocktails est ponctuée par des innovations. On voit réapparaître à Paris dès 2000 des new speakeasy. On lance un festival du cocktail. Mais s’il y a un nom à retenir pour cette génération c’est celui de Sasha Petraske. Il est la référence des années 2000 ; 80% des barmen sont inspirés, formés par lui. Il avait une vraie volonté de retrouver le standing du bar à cocktail.

RSS. – Vous dites « on utilise les produits différemment ». C’est vrai que lorsqu’on regarde la carte des cocktails du Petit Bar  que vous datez, on se rend compte que les cocktails des années 30 ne sont pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui.

J.E. – Oui les goûts ont changé, mais aussi les habitudes, les connaissances et les techniques.

Aujourd’hui on propose beaucoup de cocktails « Frappés » à la glace.  Il ne faut pas oublier que les cocktails ont une durée de vie. Une durée de vie à la réalisation, les produits ont bougé entre le début et la fin de la préparation. Une durée de vie à la consommation. La glace qui fond, les arômes qui s’évaporent.

Et puis aujourd’hui on incorpore dans la préparation des saveurs qu’on ne boit pas. On s’est rendu compte que le goût passait par l’ensemble de la sphère organoleptique. Le nez prend toute sa part dans la dégustation. Ce qui nous permet l’utilisation des sprays d’extraits d’huiles essentielles. Par exemple vous avez l’huile essentielle du romarin qui interroge les capteurs du nez et sans qu’il s’attache durablement au palais.

RSS. – Y a-t-il des règles pour réaliser, créer un cocktail ? Qu’appelle-t-on cocktail au fond ?

J.E. – L’origine du mot lui-même est incertaine, mais les anecdotes sont amusantes. On sait que c’est comme ça qu’on appelait en Angleterre les chevaux de race croisés ; le muscle de la queue était coupé ce qui la redresse tel un coq. La plume de coq en tout cas était mise, pendant la prohibition, dans les verres alcoolisés.

Une autre étymologie possible viendrait de l’usage fait, vers 1834 à la Nouvelle Orléans, par Antoine Amedee Peychaud de servir son mélange dans un coquetier, le coquetèl puis cocktail.

 Mais la première fois qu’on trouve le terme c’est en 1806 dans un journal de l’État de New York, le TheBalance and Columbian Repository, dans le courrier des lecteurs, parlant de cock-tail.

Le terme mixologie, lui, apparaît dès 1856 dans le knickerbocker Magazine, aujourd’hui nom d’un célèbre cocktail.

Mais on voit apparaître des « cocktails » avant le mot lui-même, dans des manuels de bar notamment dès 1700. Ou, par exemple en 1732, on voit la création du Fish house Punch. Le Fish house était un club d’hommes, pêcheurs de Philadelphie. En 1732, les femmes sont autorisées à y venir une fois par an. Pour l’occasion, est créé le Fish House Punch à base de rhum, cognac, crème de pêche et thé

RSS. – Alors un cocktail c’est quoi ?

J.E. – C’est un mélange, d’où la mixologie, mais un mélange de trois produits, minimum, selon des règles plus ou moins issues des années 80.

Il y a la base, qui est l’alcool de base qui va donner la force du cocktail ; le corps, le soutien qui fait le lien avec le troisième produit, l’élément aromatique qui donne l’orientation de fin, finalement la spécificité du cocktail. Le corps peut être un jus, une purée de fruit ou une liqueur. L’élément aromatique, un sirop, une liqueur, un bitter.

RSS. – Un exemple pour finir ?

J.E. – Par exemple dans le « De la Louisiane », créé à la Nouvelle Orléans, pour le restaurant De la Louisiane, au XIXe siècle, mais sans date connue (comme beaucoup de cocktails qui apparaissent bien après leur création), la base est le whisky, le corps le vermout et l’élément aromatique, l’absinthe, la bénédictine et le bitter.

C’est un exemple, une base qu’on peut faire évoluer, sur laquelle on peut innover, mais si vous voulez faire de vrais et bons cocktails, il faut partir des fondamentaux, garder la base des premiers barmen. Le respect de ces bases « ancestrales » est une absolue nécessité. Si vous ne vous coulez pas dans cette tradition, vous ne pouvez pas bien mixer.

Crédit photos Julien Paquin 


Arômes et passions – La passion du vin prix coûtants aux portes de Rouen

Arômes et Passions s’est installé depuis le 8 avril 2020 sur la ZAC des Génétais de BELBEUF, Cave à vins et épicerie fine , Emmanuel GUILBERT apporte les conseils pour le choix des vins, il a développé aussi une sélection de bières sans oublier une gamme de spiritueux (Rhums, Rhums arrangés, Whisky, Gin…. qu’on ne trouve pas ailleurs dans l’agglomération !!

L’un des points forts de cette cave est de revendre aux même prix que chez le vigneron ou producteur pour l’épicerie fine !!

Le deuxième point fort, Emmanuel Guilbert et son équipe vous parlent du vin, du domaine, du vigneron car ce sont d’abord des passionnés , Agitateur de papilles et Passeur d’émotions comme ils se décrivent, ils mettent avant avant les arômes du vin et la passion des vignerons d’où le nom de la cave !

Comme depuis de nombreuses années partout en Normandie, Arômes et Passions vous proposera à partir de septembre des ateliers dégustation dans une ambiance feutrée.

Afin de répondre à toutes les demandes, la boutiques est ouverte pour l’accueil du public, un drive est proposé ainsi que la livraison à domicile en vous rendant directement sur la boutique en ligne avec ce lien suivant 

Pour vous parler un peu du caviste :

Depuis 20 ans dans le vin avec tout d’abord une formation universitaire en Histoire Géo, puis une formation commerciale et une formation en tant que sommelier caviste. Il a travaillé pour de nombreuses entreprises et a développé depuis plus de 10 ans des ateliers dégustation(cours d’oenologie) et animations autour du vin pour les particuliers et les entreprise (Team Bulding….) et est en préparation une enquête policière oenologique (genre Escape game). Depuis plusieurs années , c’est aussi la vente aux CE,associations et aux restaurateurs qui permet de développer les projets. La Cave a été créée pour satisfaire la demande de nos clients particuliers et pour partager cette passion du vin au plus grand nombre.

Maria-Cristina Réchard et Valentin Barray, la complicité en musique

L’été musical normand a été considérablement appauvri en raison de l’épidémie de Covid 19, mais certaines structures se battent pour maintenir une vie culturelle et notamment classique à Rouen et dans les alentours.

C’est le cas de notre partenaire Classique pour tous qui ce week-end accueillait à Saint-Godard d’abord, dans le jardin des sculptures de Bois-Guilbert ensuite, le duo de la soprano Maria-Cristina Réchard et du pianiste Valentin Barray pour un double programme qui sut ravir deux publics, pour deux acoustiques bien différentes.

Comme tous les samedis de l’été l’église Saint-Godard a ouvert ses portes à 20 heures pour le second concert de la saison des musicales déconfinées.

Après le virtuose du violon, Grégoire Girard, ce fut donc au piano et à la voix d’enchanter le public (peu nombreux) de Rouen, dans un programme composé autour de la musique sacrée et des airs d’opéra.

Dans une acoustique de dentelles qui donnait aux voûtés d’être le simple prolongement de la voix de la chanteuse, Mozart, Bellini, Rossini et bien d’autres se sont épanouis pour le plus grand plaisir d’un public qui ne voulait plus laisser partir le duo enchanteur.

Même enthousiasme le lendemain, dans le cloître de verdure du Château de Bois-Guilbert ou les deux artistes se sont produits dans un parcours de vie poétique, celui des Amours de Verlaine. L’ambiance décidément très Glyndebourne de la soirée a enthousiasmé un public nombreux qui a pu profiter du jardin pour pique-niquer après le concert.

Vous n’avez pas pu entendre ces deux concerts ? Ce n’est pas grave puisque ce samedi à 20 heures à Saint-Godard, les deux musiciens donneront un condensé de ces deux soirées, avec en première partie des airs sacrés et en seconde des mélodies françaises autour de Rénaldo Hahn, Debussy, Fauré mettant en musique Hugo et Verlaine… entre autre

Un petit extrait pour la route

Époustouflant, Grégoire Girard envoûte Saint-Godard

Samedi soir à 20 heures s’ouvraient les Musicales déconfinées de Saint-Godard, une saison construite en quelques jours pour faire face à l’annulation des concerts emportés par le Covid.

C’est le jeune violoniste de 23 ans, Grégoire Girard qui a reçu la lourde charge d’ouvrir le bal. Avec son frère Guilhem Girard, agrégé de lettres, ils ont tenu en haleine le public de cette église trop souvent fermée que les rouennais ont pu redécouvrir avec bonheur.

Guilhem au micro déclamant des poèmes choisis et expliquant l’histoire de la virtuosité dans l’antiquité et les premiers temps du christianisme et Grégoire au violon, emplissant une acoustique de dentelles et de bien-être.

De la lyre mythique au violon magique, nous y étions. Plus d’une heure d’excellence où la technique maîtisée disparaissait derrière l’âme faite musique du jeune artiste venu spécialement d’Angers entre deux concerts pour offrir au public rouennais son talent, sa gentillesse et son humilité.

Une soirée saisissante où les spectateurs tenus en haleine se sont laissés transporter par l’Obsession de Ysaye avant de s’envoler avec le caprice 24 de Paganini.

Extrait de la répétition

Une soirée prometteuse qui annonce tout un été muscial de qualité à saint-Godard les samedis à 20 heures

25 Juillet, de l’Art Sacré à l’air d’Opéra, Valentin Barray (piano), Maria-Cristina Réchard (soprano)

1er août, Mélodie française, Maria-Cristina Réchard, Valentin Barray

8 août – Trio Ernest pour l’anniversaire des 250 ans de Beethoven

22 août Trio Calima (trio à cordes) Beethoven, Schubert

Jeudi 27 août – Duo de Violoncelles, Raphaël Jouan et Thibaut Reznicek – Facétie saison 2 (saison 1 à Saint-Maclou le 23 août 20 heures)

Réservations par ici

renseignements cyrano.musique@gmail.com

Documentaire – Rouen, martyre d’une Cité 1945

Film documentaire de Louis CUNY,
Film documentaire de Louis CUNY,
Rouen, martyre d’une Cité 1945 (14 mn 23 s.)

Portrait de de Rouen lors la destruction du patrimoine architectural par les bombardements alliés pendant la seconde Guerre Mondiale. Vues aériennes de la cité détruite, travellings dans les ruines, plans de l’église Saint Vincent éventrée, de la cathédrale aux voutes crevées, du palais de justice joyau du gothique flamboyant détruit, de l’hôtel de Bourgtheroulde cruellement frappé par les bombes. Le commentaire précise que “de ce chaos surgissent parfois des spectacles d’une tragique beauté”. Le réalisateur et son équipe semblent avoir étés marqués par les perspectives inaccoutumées rendues possible par les bombardements. Vues du transbordeur de Rouen, de l’activité du port avant guerre et de ce qui en reste après le bombardement : bateaux coulés, ferrailles tordues, ponts détruits. Les vues aériennes du port après le bombardement qui offre un spectacle lunaire.
La fin du film se concentre sur la misère des hommes et la difficulté pour les Rouennais de vivre dans des maisons devenues insalubres. Vue de ménagères faisant la lessive en commun, hommes, femmes et enfants dans leurs intérieurs délabrés, “sans hygiène et sans joie”.

Merci au Veilleur de l’université de Rouen pour l’information !

L’abbaye Saint-Ouen de Rouen, en lettres et en images

Après son livre sur le Mont Saint Michel, l’ancien guide de cette montagne sacrée, Henry Decaëns, nous livre les secrets d’un autre sommet de l’art qui lui est tout aussi familier, l’abbaye Saint-Ouen de Rouen dont il joue les orgues avec talents depuis de nombreuses années.

livre saint ouen

A l’occasion de la sortie de son livre sur l’abbaye construite sur les reliques du plus grand évêque mérovingien de Normandie, Jacques Calu interroge en images son confrère de l’Académie des sciences et belles lettres de Rouen

Livre – Les églises et chapelles de Rouen

Églises et chapelles de Rouen. Un patrimoine à (re)découvrir, s/dir. J.-P. et N.-J.Chaline, Cahiers des Monuments rouennais 10, Les Amis des Monuments rouennais, Rouen 2017, 252 p., 35 €.

L’intérieur lumineux de l’église Saint-Romain manifeste en couverture l’intention des auteurs : faire redécouvrir des édifices religieux peu ou mal connus, occultés par la notoriété des plus prestigieux, cathédrale Notre-Dame, abbatiale Saint-Ouen, église Saint-Maclou.
« Que reste-t-il des « cent clochers » ? » suite aux vicissitudes subies au cours du temps : vétusté, incendies, destructions sous la Révolution et durant la Seconde Guerre mondiale, églises sacrifiées aux plans d’urbanisme ou vendues, encore récemment, bouleversement de la géographie des paroisses à plusieurs reprises, évolution de la pastorale. Si de certains édifices il n’est que des restes discrets, d’autres ont bénéficié de restaurations, agrandissements et embellissements. Des reconversions réussies en ont sauvés, telle l’église Saint-Laurent, bijou du gothique flamboyant, devenue musée.
Rouen, cité gothique par excellence, possède aussi des témoins superbes des siècles classiques : église Saint-Louis du collège des jésuites (Chapelle Corneille), église néo-classique de la Madeleine, chapelle de l’Hospice général (hôpital Charles-Nicolle), église Saint-Romain d’inspiration baroque.
L’augmentation de la population au XIXe siècle suscite des constructions nombreuses souvent de style « Renaissance » (Saint-Sever) ou néo-roman (Pensionnat Jean-Baptiste de la Salle). L’essor urbain de l’Entre-deux guerres puis des Trente Glorieuses, entraîne dans les quartiers périphériques la construction d’églises nouvelles, que ce livre a le mérite de faire découvrir.
Les ensembles de vitraux de Saint-Ouen, Saint-Godard, Saint-Patrice, Saint-Vivien, Sainte-Jeanne d’Arc sont les témoins d’une tradition verrière d’excellence à Rouen du XVIe au XIXe siècle. De belles photos permettent d’admirer les plus célèbres : au triomphe de Marie du vitrail des chars à Jeanne-d’Arc on comparera le triomphe du Christ à Saint-Patrice, tandis qu’à Saint-Godard à l’arbre de Jessé marial du XVIe siècle (témoin de la dévotion à Marie immaculée) fait face le vitrail du XIXe illustrant la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception.
L’emploi de technologies innovantes et de matériaux tels que la fonte de fer pour la flèche de la cathédrale, la charpente métallique de Saint-Jean de la Salle (rive gauche), la brique et le béton armé à Saint-Jean-Eudes dont la coupole rivalise avec celle à claire-voie de Saint-Nicaise, le béton pour le clocher élancé de Saint-François d’Assise, sont autant de réalisations d’un art sacré contemporain, comme les décors de mosaïque et les peintures, telle la vaste fresque de Maurice Denis dans la discrète chapelle des franciscains.
La modernité est inscrite au cœur de la ville quand, au lieu même du supplice de Jeanne, marqué par la statue offerte par Andrea Real del Sarte, l’église Saint-Vincent-Sainte-Jeanne d’Arc est inaugurée en 1979. Mémorial, sanctuaire lumineux où sont enchâssés les splendides vitraux de l’église Saint-Vincent détruite et Vieux Marché forment l’ensemble architectural remarquable conçu par Louis Arretche ; il allie pureté absolue du plan, harmonie des volumes, usage du béton, du bois et des ardoises.
Mais l’art religieux n’a de sens qu’au service de la foi et de la spiritualité. Dans son unité et sa beauté magnifiquement restaurée, l’église du collège des jésuites (certes reconvertie pour un usage culturel) en est un parfait exemple : ouverte à tous, outre les élèves, « l’église entière est conçue comme un véritable ouvrage de spiritualité » en vue de l’éducation et de l’élévation spirituelle des fidèles. Églises et chapelles témoignent de la foi, des dévotions dans leur permanence et leurs évolutions : dévotion à Marie depuis le Moyen Âge, au Saint-Sacrement à partir du XVIIe siècle, au Sacré-Cœur au XIXe, à Jeanne d’Arc enfin vénérée comme héroïne nationale et comme sainte à l’issue de la Grande Guerre.
Tous ces aspects et bien d’autres passionneront le lecteur de ce beau livre, incité à aller voir ou revoir ces édifices dont on ne peut que souhaiter l’ouverture la plus large possible et le nécessaire entretien. Les monographies de la troisième partie sont de vrais guides de visite, montrant, à travers une iconographie soigneusement choisie, ces tableaux, retables, éléments de décor que « l’on n’avait jamais remarqués » ! La première et la deuxième partie fournissent les clefs pour comprendre un riche patrimoine que l’on n’a pas fini d’admirer.

Françoise Thelamon

Vous pouvez commander le livre ici